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Après le 7 janvier

Parler, poser des mots, contextualiser. Je comprends l'émotion qui bouleverse la majorité de mes compatriotes et la partage. J'aurais pu comme beaucoup partager des hashtags, poster des labels, allumer des bougies. Mettons que ça n'est pas mon tempérament et que mon passé mais aussi ce que je fais depuis maintenant quelques années, écrire et penser, me tournent vers l'écriture et l'utilisation des quelques armes à ma disposition : un clavier et un blog. Écrire. Analyser. Penser. Débattre.

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Débattre. Je ne suis pas un spécialiste du renseignement, ni un spécialiste du "terrorisme" ou de la sécurité intérieure. Je me définis comme un stratégiste et un géopolitologue. Bref, je m'intéresse à la fois à la rivalité des puissances sur des territoires (géopolitique) et à la dialectique des volontés utilisant la force pour résoudre leur différend (stratégie). C'est de ce point de vue que je parlerai. Et j'écoute les spécialistes du renseignement, du terrorisme, de la sécurité intérieure et même, voyez vous, de tout un tas d'autres sciences sociales et même, pour certaines parties de mon activité, de sciences plus dures. Débattre, émettre des idées pour construire, avec d'autres, une meilleure compréhension de notre environnement.

Le dénouement de ces trois jours vient donc juste d'arriver. Trois attentats successifs, une mobilisation nationale sans précédent et un bilan lourd en sont les points saillants. Il s'agit d'une véritable opération, mélange d'entraînement et d'amateurisme. Entraînement, au moins pour les frères Kouachi. L'un d'entre eux aurait été s'entraîner au Yémen, peut-être en Syrie. On ne sait pas pour l'autre. On a vu des combattants qui savaient manier une arme, ce que confirme le groupement d'impacts dans le pare-brise de la voiture de police : Tous ceux qui ont tiré à l'arme de guerre savent que ce n'est pas donné à tout le monde sans une pratique régulière des dites armes. Peut-être des amateurs, mais des amateurs entraînés et préparés.

De même, fait nouveau par rapport à mon billet d'avant-hier, la "coordination" avec une autre agression, en un autre point, témoignent d'une certaine innovation tactique, au moins en France et plus globalement en Europe (voir le sobre et juste billet de Michel Goya). On me dit Bombay, on me dit Nairobi, on me dit que "ça a déjà été vu". Toutefois, deux différences majeures : dans les deux cas mentionnés, le commando est venu d'ailleurs avec des combattants étrangers ; dans les deux cas, ils provenaient d'une zone en guerre et en quasi conflit avec le pays attaqué (Pakistan contre Inde, Shebabs somaliens contre Kenya). Enfin, à chaque fois, le commando était beaucoup plus conséquent. Dans l'affaire du 7 janvier, aucune de ces conditions techniques n'est remplie, sans même parler des conditions politiques. Il y a donc une différence. De même, si on a pu rapprocher de Merah et Nemmouche, avec effectivement des points communs, il manquait à ces derniers la coordination des attaques et une certaine maîtrise du combat.

Au passage, constatons la réunion du "home grown terrorist" et du retournant. Notons la possibilité de micro réseaux. Remarquons l’application de nouvelles tactiques ultra diffuses. Signalons que la "revendication" tournerait vers Al Qaida, signe qu'il y a toujours concurrence entre la myriade de groupes jihadistes. Craignons enfin l'augmentation du nombre des agresseurs potentiels, ainsi que le durcissement de leurs actions : il y aura des répliques.

Il s'agit donc d’une forme nouvelle, même si elle partage des traits avec des événements qu'on a déjà vu. Voici pour la forme.

Quant à la signification de ce moment, elle est indéniable. Il y aura un avant et un après 7 janvier, je le maintiens. Au-delà de la force des symboles attaqués (Paris, un organe de presse, un policier, un lieu communautaire), la réaction nationale et mondiale change radicalement les choses. L'émotion est un facteur stratégique, elle est un facteur politique. Voir cent mille personnes descendre immédiatement dans les rues, voir des milliers de personnes se rassembler à travers le monde, voir les responsables et les médias internationaux réagir comme ils ont réagi, ceci témoigne la signification politique et stratégique de l'affaire. Je ne sais pas si c'est, comme l'écrit Le Monde, un 11 septembre français. Je sais et je le répète en revanche, cet attentat ouvre un nouveau cycle même si comme toujours, en histoire, ce cycle ne vient pas de nulle part.

Car l'histoire, comme science, ne cesse de montrer que les événements ne surgissent pas "par hasard". Ils cristallisent (pour parler comme Stendhal) une situation qui était présente, potentielle, qui démontrait plusieurs signes avant-coureurs. Mais la catalyse provoque une prise de conscience qui change les perceptions et donc le cours politique et stratégique. Ces signes étaient nombreux. les spécialistes du terrorisme les signalaient. Quant à moi, je notais surtout les fragilités des sociétés européennes, et l'ai écrit à maintes reprises, ici ou ailleurs. Signes convergents, signes discernés, mais qui ne prennent leur signification qu'à la sombre lumière de l'événement. Voici le vieux rapport entre "l'histoire bataille" et la "nouvelle histoire" (les deux grandes écoles historiographiques) à nouveau évoqué. L'événement révèle une situation, seule formule pour réconcilier les deux approches historiques.Nous y sommes.

Guerre ? J'ai mentionné avant-hier la notion d'acte de guerre. Je n'ai pas dit pourtant que nous étions "en guerre". Je m'interroge encore à ce sujet. D'un côté, nous pouvons considérer que nous sommes en guerre si l'ennemi nous déclare ennemi (Julien Freund) : de ce point de vue, c'est le cas, ce qui explique que j'ai prononcé les mots d'acte de guerre. Pour autant, sommes nous forcément en guerre face à cette radicalisation ? Là est le noyau de l’interrogation. Les liens entre la guerre et la politique sont multiples, on le sait depuis Clausewitz (la guerre est la continuation de la politique) et C. Schmitt (la politique est la continuation de la guerre). Ces rapports ambivalents et intimes entre les deux ordres ne peuvent être résolus facilement. Il y a bien sûr un risque d'escalade, car voici ce qui rend la situation profondément inquiétante : le cycle provocation-répression est bien connu, il est le calcul des agresseurs, il ressemble d’ailleurs non à la guerre irrégulière de ces dernières années mais plus à la guerre révolutionnaire d'avant. Guerre politique; guerre à motif politique, même si ceux-ci sont faiblement articulés. Il y a donc un risque de dégradation vers le pire, avec des réactions violentes individuelles contre les musulmans, amenant une partie de ceux-ci à se radicaliser ce qui provoque un raidissement d'en face et le progressif basculement de gens paisibles vers les extrêmes. Autrement dit, la guerre civile dont le spectre rôde, si on n'y prend garde. Le risque est là, on ne peut le nier.

C'est pourquoi je ne pense pas qu'il soit exact, encore moins pertinent, de parler de "guerre contre le terrorisme" comme l'a évoqué le premier ministre. Encore une fois, je suis obligé de revenir à ce point. Le terrorisme est un mode d'action, utilisé par les Brigades rouges, l'IRA, les Corses, les Palestiniens et les Tamouls et aussi par les islamistes radicaux. Ce dont il est question dans le cas présent, c'est le modèle politique qui nous agresse. Appelons le d'un mot : jihadisme. Je veux bien admettre que nous soyons en guerre contre le jihadisme. Celui-ci est une idéologie qui n'a pas grand chose à voir avec une religion, même s'il instrumentalise celle-ci. C'est pourquoi il ne sert de rien d'appeler les musulmans à se prononcer "contre" ces jihadistes. Je suis aujourd'hui solidaire aussi bien avec les familles des journalistes, des policiers et des Français de toute confession, catholique ou juive ou musulmane, qui ont été abattus ces trois derniers jours.

Ces derniers jours, des Français ont été frappés. Aujourd'hui, c'est la France et la Nation qui ont été agressées. J'espère que ce qui nous unit est assez fort, même si je ne méconnais pas nos différends, nos fragilités, nos innombrables contradictions. Il va de soi que je participerai dimanche au rassemblement de la France. Je ne comprends même pas qu'on puisse envisager une autre attitude, pour tout dire.

Il sera temps, ensuite, de continuer de réfléchir. Notamment sur notre dispositif de défense et de sécurité, son organisation et surtout ses moyens, piteusement comptés. Cela touche bien sûr la police et les services de renseignement, mais aussi l'armée. A l'heure du péril, il est plus que jamais temps de se souvenir des liens intimes entre l’État et la guerre, entre l’État et la protection des citoyens, entre l’État et sa première responsabilité, celui d’État gendarme. Il sera temps également de réfléchir à notre politique extérieure et aux contradictions qui l'habitent. Il sera temps enfin de revenir sur nos contradictions qui tolèrent que nous ayons des millions et des millions de "concitoyens" qui soient, dans les faits, exclus de la communauté, quelle que soit leur origine, et qui forment le terreau du désespoir conduisant certains d'entre eux à des actes extrêmes.

Mais d'abord, à dimanche.

O. Kempf

Commentaires

1. Le samedi 10 janvier 2015, 20:05 par le concombre masqué

Indéniablement, c'est un onze septembre

Et ce ne sera pas le moindre des paradoxes de voir l'utilisation de ces masses de manifestants "pour la liberté de pensée et de la presse" se trouver, dès lundi, et cela nous est déjà annoncé d'ailleurs, instrumentalisées à 180° de leurs clameurs pour être réputées ainsi avoir validé, ce que leurs "députés" avaliserons sans état d'âme sur la base de cette "consultation populaire", l'approfondissement du recul de l'état de droit, des libertés fondamentales et notamment celles de la pensée, de sa communication. Sur un trend que le gouvernement actuel venait juste de renforcer, encore et toujours, avec le succès que l'on connaît, puisque la "surveillance" s'est montrée très calamiteuse, pis qu'à Toulouse...

En cela nous avons notre 11 septembre, sur le modèle américain qui a transformé cette grande démocratie en état policier, nous pouvons le craindre.

2. Le dimanche 11 janvier 2015, 02:56 par Colin L'hermet

Bonjour Docteur,

Un point que je ne partage pas avec vous, la 1ere de vos "deux différences majeures : dans les deux cas mentionnés [de Mumbai et de Nairobi], le commando est venu d'ailleurs avec des combattants étrangers".

Tout cela est relatif.

Incise : la frontière française commence-t-elle au sortir d'un avion, à Roissy ? Ou est-elle projetée dans le terminal étranger où se déroule l'embarquement dans l'avion qui vient en France ?
Les frontières sont projetées, spatialement.
Mais le franchissement de ces frontières, limites toutes symboliques du pays, fait également l'objet d'une élongation temporelle.

Je m'explique : les protagonistes ont fait preuve d'une relative maîtrise de l'usage de leur armement et d'une résolution que je ne qualifierai pas de froide (le feu de l'action ne se prête pas à cette idée, la bulle de l'action laisse le champ à bien plus de chose que la résolution consciente), mais de forte. A l'instar du mouvement répété pour parvenir à la fluidité inconsciente de l'acte quasiréflexe, ces dispositions ne s'atteignent que par l'usage et l'entraînement, fût-il semivirtuel (je ne parle pas de jeu vidéo, le poids et le retour d'une console n'ont rien à voir avec le poids d'un AK, je parle d'entraînement spatialement réduit sans nécessairement disposer d'un champ de manoeuvre). Les zones d'entraînement intensif et poussé, en France, sont quasi inexistantes et trop exposées pour être employées par des candidats sérieux au passage à l'acte. Il est donc fort plausible que nos protagonistes soient allés s'entraîner au maniement des armes en pays étranger (Yemen ou Sinaï probablement). Ils viennent donc de l'étranger quoiqu'on en dise.
C'est ce glissement dans le temps que vous n'avez pas discerné.

Le point intéressant est que ce même glissement dans le temps est la pierre d'achoppement de toute surveillance par le CT : avec des moyens plus comptés que les forces de police, les SR ne peuvent pas tirer le même profit de la mémoire des inscriptions : certes, terro un jour, terro toujours, pourrait-on dire.
Mais pour les inscriptions de crimes et délits de droit commun, un des fréquents contrôles de police permet de confronter une identité aux fichiers qui assurent la mémoire judiciaire.
En CT, les rares dispositifs de surveillance de la masse toujours croissante des aspirants terroristes ne sont mis en place que dans un cadre de temporalité réduite (vient de franchir la frontière, revient, est en route, s'apprête à) ou exceptionnellement dans un cadre de haute dangerosité plus que probable, voire certaine, mais dont les preuves ne sont pas encore assez établies-réunies pour assurer la charge du dossier. Les inscriptions, toute mémorielles, de tous les suspects ne peuvent être prolongées par une surveillance 7/24. Et lorsque la piste semble se refroidir, on est obligé de passer à un autre objectif. Tant pis si la cible s'est juste "rendormie" pour se faire un peu oublier, car elle est consciente de cette fugacité obligée de la surveillance.

Le critère du temps joue contre les défenseurs car leurs moyens sont comptés, et qu'ils ne peuvent pas les disperser sur toutes les potentialités statistiques.
Et parce que quelqu'un qui vient de l'étranger avec une détermination finit par le faire oublier si le CT non omniprésent et non omniscient ne parvient pas à distinguer un agenda (oh, pas oublier complètement, les dossiers sont là, mais les dispositifs opérationnels s'allègent à mesure que le cas semble refroidir et que d'autres appellent attention et moyens).

Vous savez, un "dormant", certes, ça se réveille, tout le monde le sait.

Mais surtout, ça n'a pas toujours dormi. Et ce sont les signes de son activité passée qu'il faut savoir pister./.

Bien à vous,
Colin./.

Egea: pas d'accord avec votre première objection. A Mumbai, ce sont des Pakistanais qui attaquent, en territoire étranger. A Westgate, ce sont des Somaliens qui attaquent, en territoire étranger. A Paris, ce sont des Français qui attaquent, en territoire national. Il s'agit donc non d'une opération venue de l'extérieur mais d'une opération intérieure. L'histoire des guerres civiles nous enseigne que toujours, les partis en présence seront appuyés ou aidées par des Etats extérieurs (voir ce qui se passe en ce moment en Syrie ou en Irak, en Afghanistan, en Somalie, ...). L'aide peut constituer à offrir un "repli", un refuge" où l'on se met en condition, on s'entraîne.... Pour mémoire, le FLN trouvait refuge de l'autre côté de la frontière d'où la ligne Challe, les talibans trouvaient refuge au Pakistan, etc. Bref, aide extérieure ne signifie pas intervention extérieure.
3. Le dimanche 11 janvier 2015, 17:39 par Colin L'hermet

Bonjour Docteur,

Pas d'accord avec votre pas d'accord.

Certes oui, je comprends votre point de vue : le repli des fellaghas ou des talibans dans un pays frontalier. Rappelons-nous que les étrangers, c'est nous. Pas eux. Eux ne font qu'un aller-retour pour se reconstituer et porter de nouveau le conflit dans leur pays. D'où la convocation de la notion de guerre civile.
Et donc des français qui se replient en zone d'entrainement, cela resterait des français migrateurs, donc pas de franchissement, pas de "venue de l'étranger".
Mais comme je l'ai avancé, tout cela est fort relatif.
Par ces temps de fissures et de fractures, vous craignez d'être mal compris, de jeter de l'huile sur un feu qui ne demande qu'à prendre...

Mais là où vous parlez =nationalité=, je parle de =géographie et d’identité=. Qu'ils soient français et ne fassent que revenir chez eux porter ce que vous considérez comme prodrome de guerre civile, ils sont bel et bien venus (ou revenus) de l'extérieur. C'est une action exogène, quoique tout le substrat de leur radicalisation puisse être endogène, je le reconnais. Mais je parle de l'action, pas des motifs préalables.
Donc selon moi, le décalage dans le temps entre le franchissement des lignes frontalières et le passage à l'action (au-delà du point de la surveillance que j'ai précédemment maladroitement développé) ne doit pas faire oublier ce décrochage géographique ; il est crucial dans la montée en puissance du processus de radicalisation (depuis l'opportunité d'aguerrissement jusqu'à l'immersion-accueil dans une fraternité extérieure qui renvoie ensuite les tueurs en service commandé).

C'est louable de ne pas vouloir discuter de l'attachement à la nationalité, terrain miné et dangereux, mais il ne faut pas récuser la réelle distanciation qui caractérise ces personnes. Et il ne s’agit pas de nationalité, il s’agit d’identité propre.
Nier cette distanciation revient, pour moi, à ne pas permettre leur mise à part de tous ceux qui endureront leurs malaises et détresses sans jamais se radicaliser et sans jamais passer à un quelconque acte autre que démocratique et républicain (vote, marche, tribunes).
Car il s’agit d’identité.
A la manière des newborns, les candidats au jihad vont renaîter en zone de combat. Un rite complet de passage au statut d’homme les attend là-bas (mariage, voeux,baptême du feu et 1eres exécutions-égorgements). Ce qui part là-bas en revient changé.
Un voyou violent de banlieue revient autre chose. Démoli quand la formation n’a pas pris, qu’il a rencontré ses limites. Endurci et relativement opérationnel dans le cas contraire.
Ce n’est pas une aide extérieure, quand on parle des retournants opérationnels : c’est un processus de raffinage-affinage.
Donc c’est une à considérer comme une intervention extérieure.

Voilà pourquoi il me paraît plus utile et précautionneux de détacher géographiquement ces assaillants, et de considérer leur agression comme un acte venu de l'extérieur.

De la triade mobile/moyens/opportunité, l'enquête montrera probablement que les moyens sont majoritairement exogènes. Les mobiles auront été un mix endo/exogène sur la base du substrat alter contemporain amplifié par un savant endoctrinement de type sectaire.
Si tel était le cas, l'attaque devra =politiquement= être considérée comme venue de l'extérieur.
Mais je fais les questions et les réponses, péremptoirement, dans mon coin.
Mauvais.
Attendons de plus amples éclairages sur les ressorts de cette attaque/.
Bien à vous,
Colin./.

Egea : ben non : le communisme était international et trouvait des raisons locales de s'enraciner. Il était pourtant souvent financé et soutenu par l'URSS, mais les combats étaient locaux.
4. Le jeudi 15 janvier 2015, 23:01 par Ph Davadie

En partie d'accord avec Colin L'Hermet.
La notion de nation est-elle encore pertinente à notre époque qui ne cesse de chanter les louanges de la mondialisation ? Un des corollaire en est alors l'attachement à sa terre ou communauté d'origine, qu'elle soit réelle ou fantasmée. L'identité (réelle ou fantasmée) ne devient-elle alors pas plus importante que la nationalité ?
"Le numérique oblige l’État à un changement de culture" déclare Thierry Mandon, oui mais pas seulement dans la vie économique. c'est un changement dans la vie tout court. Ça tombe bien, il est secrétaire d’État à la réforme de l’État, il va pouvoir transposer en actes ses déclarations.

La France est-elle en guerre contre le terrorisme ? Inversons la question : un État, quel qu'il soit, peut-il accepter le terrorisme sur son sol sans courir à sa perte ? Il faut ensuite définir contre qui on lutte. Le djihadisme ? Politiquement correct, mais à quoi reconnaît-on le djihadisme, excepté au moment où il passe à l'acte ? Déclarer lutter contre le djihadisme ne revient-il pas à n'avoir qu'une posture réactive ?

Un avant et un après 07/01 ? Du point de vue légal sûrement, tout le monde demandant un durcissement des lois anti-terroristes. Pour le reste, je n'en suis pas certain.

5. Le mardi 20 janvier 2015, 14:00 par Colin L'hermet

Bonjour,

"aide extérieure ne signifie pas intervention extérieure" dites-vous.

Pardon, je réfléchis à haute voix :
Donc par définition, une frontière distinguant un intérieur d’un extérieur.
intervention : latin, survenir pendant, se trouver entre, interrompre, se mêler à ;
c’est donc une irruption dans un contexte établi, qui va fatalement le faire évoluer (effet recherché dans les interventions gracieuses, chirurgicales, ou de police, etc.) ;
donc entrer dans un contexte, de l’extérieur vers l’intérieur (sinon on parle de projection)
donc par définition, toute "intervention" est extérieure au système ou soussystème observé ;
sinon d’ailleurs vous parleriez de cristallisation, de mûrissement ou de mutation-hybridation.

Donc en reformulant votre proposition, aide extérieure ne signifierait pas intervention.
Or toujours par la sémantique, on arrive à ce qu’une aide extérieure est l’une des formes possibles d’intervention.

Peut-être aurait-on pu dire : aide extérieure ne vaut pas action stratégique à l’endroit des acteurs sur le théâtre.

Car il me semble que ce que vous pointez n’est rien d’autre que la scission entre contexte glocalisé et échelon stratégique.

Dans le cas de nos communistes soutenus, le fait que les combats soient locaux est une observation certes juste mais trop peu précise et élude trop rapidement les cas de figure typologiques.
Puisque l’intérieur est lié à l’extérieur, séparé par une frontière fine et poreuse, intéressons-nous aux contextes intérieurs préalablement établis.
Les appuis soviétiques visaient à épauler un contexte local.
J’en distinguerais ici deux (c’est biaisé, et il y a peut-être plus à m’opposer en contreexemple) :
. les "retournant" d’alors, de l’université P.Lumumba, venaient faire le coup de feu pour enraciner le communisme sur leurs terres d’élection (pas nécessairement leur terre nationale, bien que souvent nationalisme-régionalisme ou ethnicisme entretenaientt une forte proximité avec le marxismeléninisme). Oui, un simple appui soviétique pour faire réussir la stratégie glocale dirait-on aujourd’hui ; stratégie globale de diffusion de l’idéologie via la recherche de prise du pouvoir localement au moyen d’actions de "petite guerre" ;
. il ne faut toutefois pas oublier les actions orchestrées depuis le Centre de Moscou, qui mettaient en jeu des officiers traitants, parfois des opérateurs spéciaux qui se repliaient après coup, et souvent des idiots utiles locaux. Là, pas de simple appui, mais des opérations de guerre clandestine (sabotage, assassinat) pour porter un coup au grand adversaire qui soutenait pour sa part le pouvoir local. Le terrain ne pouvait tomber entre les mains des groupes locaux soutenus, aussi se trouvait-on là encore dans des formats de "petite guerre", mais visant les USA par-delà le pouvoir local.

La géographie, cela sert, d’abord, à faire la guerre.
Le fait que les combats soient locaux ne suffit pas à distinguer les cas de figure.
La distinction entre les deux cas proposés ci-avant dépendait, en règle générale, de la marge de manœuvre géographique du groupuscule appuyé par le parrain extérieur : à celui qui détient territoire et population, possibilité d’évoluer en concurrent du pouvoir ; à celui qui ne tient aucune poche de terrain, clandestinité et cheminement dans les esprits en ponctuant son vieillissement par des actions plus ou moins sporadiques.

Or :
. soit nos jihadistes sont en mission pour prendre le pouvoir et contribuer à terme à la constitution du califat mondial en éradiquant ou convertissant les mécréants ;
. soit nos jihadistes sont en commando d’exécution-assassinat pour frapper un adversaire par-delà de leur cible primaire, mais sans pouvoir espérer prendre le pouvoir.
Si le 1er cas représente le fantasme de FoxNews (et ses NoGoZones) et de certains idéologues contemporains (et non pas de AQ-historique et des FM qui préfèrent enclore-recroqueviller leur califat au centre d’un monde mécréant, telle la Chine autrefois), il faut admettre que nous sommes plus proches du 2nd cas avec un commando vengeur qui vient frapper un symbole (et produit plus d’effet qu’il n’en pouvait espérer à cause de l’emballement médiatique et de la faible éducation de la population aux thématiques du CT).

Auquel cas, si l’on creuse l’analogie que vous proposez avec l’action du Komintern ou du GRU, on est en présence d’une action téléguidée, donc clairement extérieure :
. la nationalité des auteurs n’est pas en jeu ;
. c’est le but stratégique qui les définit comme extérieurs ; ils ne veulent rien faire à l’intérieur que rééduquer par la peur ("je te laisse la vie sauve, réfléchis à tes mauvaises actions, celles-là même pour lesquelles j’ai tué tes compagnons" et encore sans pouvoir espérer toucher par ce discours plus que le cercle des survivants et témoins) ;
. il ne servent que la stratégie de leurs mentors, pas une stratégie propre ;
. ces mentors nous sont extérieurs ;
. ces acteurs sont donc les effecteurs d’une action extérieure.

Je ne pense pas m’être beaucoup contredit avec mes précédentes intuitions, mais je confesse faire des aller-retour entre identité dans le 1er commentaire et action dans ce dernier./.

Bien respectueusement,
Colin./.

egea : quand je parle d'extérieur, je pense surtout au théâtre Syrie Irak où, non seulement il y a guerre civile, mais où les acteurs extérieurs interfèrent. Toutefois, jusqu'à la coalition de cet automne, ils n'intervenaient pas (au sens d'intervention militaire) Votre analyse sémantique est intéressante mais ignore le sens sous-jacente du mot intervention, en stratégie (militaire, je le confesse) qui pose "intervention =. intervention militaire", et donc action directe de ses propres militaires soit par campagne aérienne, soit pas troupes au sol. L'aide extérieure peut prendre de multiples formes : argent, propagande, formation, fournitures d'armes..... Bref, on peut "aider" sans "intervenir".
6. Le mercredi 21 janvier 2015, 14:23 par oodbae

Bonjour,

Je trouve que le 7 janvier n'a rien à voir avec le 11 septembre. Vous me direz, c'est normal, vu que septembre est à cheval sur l'été et l'automne, tandis que janvier est en plein hiver. Mais je parle en fait de ces deux évènements terroristes perpétrés au nom de l'islam.

Est-ce que personne ne voit la différence énorme d'échelle entre les deux évènements? D'un coté, 700 morts et un centre d'affaires anéanti, plus le pentagone touché dans la version officielle. D'un autre coté 5 journalistes, quelques otages ciblés pour leur confession et quelques policiers, en tout 17 personnes.

D'un coté, le détournement d'infrastructures civiles, de l'autres une action mi-commando/mi-prise d'otages à la mitraillette. Même pas de voiture bélier.

Sincèrement, on perd la raison. Lors de l'attentat de l'aéroport de Vnoukhovo à Moscou il y a 3 ans, il y a eu largement plus de morts, les dégâts étaient plus graves pour la société à travers l'endommagement de l'aéroport international. A t on vu ces épanchements? Non. De même lors de l'attentat du métro de Moscou par deux tchétchènes voilées il y a 4 ans. A t on eu un minimum de compassion pour les russes? non. Pire, ils l'avaient bien mérité. De même lors de l'attentat à la bombe de Wolgograd dans un un bus il y a deux ans. Même pas un début de compassion. A chaque fois, il y eut plus de morts qu'à Paris le 7.01.15. Le mode opératoire était pourtant bien plus proche. A chaque fois, ces attentats furent perpétrés au nom de l'islam, et non au nom de la lutte indépendantiste tchétchène (normal, le conflit a été réglé).

Je sais bien que dans nos contrées, les morts russes ne comptent qu'à moitié parce que les droits de l'homme ne sont pas à confondre aves les droits des russes. Mais quand même. IL faut bien voir que les russes n'ont pas vu non plus dans ces attentats perpétrés chez eux un choc géopolitique. Juste de l'horreur pure, abjecte.

Ce 7 janvier est bien moins grave que l'accident du RER de Brétigny il y a 4 ans. Rappelez vous ce déraillement d'un RER, lors duquel les secours ont été agressés par des loubards qui voulaient piller tranquillement les victimes. Si l'accident de Brétigny eût été un attentat terroriste, là, l'analogie avec le 11/09 eut pris un peu de consistance. Le détournement d'infrastructures civiles eut vraiment montré la pénétration de ce terrorisme au coeur de la société, comme lors du world trade center. Mais ce n'est , heureusement ou malheureusement, pas le cas.

Et qu'on ne me dise pas que le 7 janvier est spécial parce que c'est la liberté d'expression qui fut attaquée. Il y a avait 30 000 lecteurs par mois. Et on vote sans cesse des lois interdisant de dire ceci ou cela. Et justement, l'attaque de l'hyper cacher montre que ce journal n'avait rien de vraiement spécial. On voudrait presque dire qu'ils se sont modérés, en comparaison de Merah qui avait assassiné des enfants au nom de l'islam.

En vérité, faire du 7 janvier un 11 septembre francais, c'est une triple défaite:

1) défaite de la société civile devant les politiques qui utilisent l'émotion pour faire passer toutes leurs lois traîtres en douce étudiées depuis longtemps: la cirulaire Taubira favorisant les réductions de peine pour les récidivistes, la reprise de la répression dans le Donbass, TTIP, le quantitative easing de la BCE prévu pour le 22.01 si j'ai bien compris, loi Macron.
2) défaite médiatique devant le terrorisme islamique. Objectivement, ils ont atteint leur but. 17 morts et tout le monde parle d'eux et des millions de musulmans à travers le monde ont pu se former une image du méchant
3) défaite diplomatique. les USA peuvent se délester sur la France de la haine qui est orientée contre eux, alors qu'ils sont seuls responsables de la situation catastrophique au Moyen-Orient.

Alors, bon, "je suis charlie" à toutes les sauces, d'accord si vous voulez, pour vous faire plaisir. Mais quand on a montré ca, on a rien montré. Et donc ca va continuer.

Ca va continuer, parce que personne ne veut désigner l'ennemi, parce que personne n'a rien appris de cette horreur. Les mêmes discours avant et après: officiellement, l'ennemi est l'amalgame entre musulmans et terroristes. Super. Vous voyez la différence d'avec l'avant 7 janvier (jusqu'au 6 janvier 2015, NDLR).
Un peu comme si dans les années 70, les allemands avaient lutté contre le terrorisme de la bande "Baader-Meinhof" en répétant partout: il ne faut pas confondre le socialisme et les terroristes, il ne faut pas confondre le socialisme et les terroristes, il ne faut pas confondre le socialisme et les terroristes, il ne faut pas confondre le socialisme et les terroristes. Merci pour le conseil, merci pour l'info, maintenant que vous le dîtes,c'est vrai qu'il y a un lien, dîtes, vous êtes sûrs que les socialistes n'importent pas d'armes en cachette?

Et ce dernier paragraphe n'est pas là pour rien. Egea différencie le 7 janvier du reste parce que ce sont des gens de l'intérieur. Oui, comme la bande de Baader-Meinhof en Allemagne. J'allais dire comme l'OAS, mais là encore, l'OAS était plusieurs crans qualitatifs au-dessus, ne serait-ce que par l'ampleur de leur action, mais aussi par leurs soutiens revendiqués officiels.

Alors, non, le 7 janvier n'a rien d'un choc géopolitique, ca n'a rien d'un choc tout court, c'est la continuation d'une guerre civile larvée qui a commencé il y a longtemps et qui progresse. Comme aurait écrit Louis XVI: rien.

egea : eh eh eh ! Je n'ai pas dit "je suis Charlie", je n'ai pas dit non plus que c'était un 11 septembre français. J'ai dit que c'était un tournant, nuance. Il ouvre un nouveau cycle tout comme el 11 septembre a ouvert un nouveau cycle. Peu importe le bilan quantitatif, ce qui compte c'est le résultat : certes beaucoup d'émotion (disproportionnée, tout ça tout ça, je n'entre pas dans les comparaisons) mais à un moment, l'émotion devient un fait géopolitique, un facteur stratégique. Paris suscite à l'international plus l'affect que Moscou (quelque part, je m'en réjouis car cela signifie la permanence d'une exception française, y compris dans les représentations des autres). Enfin, j'essaye de discerner qq différences en termes de mode opératoire (d'une certaine façon, de niveau opératif) car certains grands esprits, propriétaires du sujet, m'ont dit que je racontais n'importe quoi et qu'on avait déjà vu ça. Là n'est finalement pas le plus important même s'il m'a paru nécessaire d'argumenter aussi sur ce point. Bref, quelques innovations de niveau opératif (et après, je laisse les experts débattre des détails, ils sont bien meilleurs que moi), et un tournant stratégique : je ne crois pas qu'on puisse revenir à "comme avant", quelle que soit 'l'instrumentalisation tactique des responsables politiques. Enfin, sur la manip américaine pour faire passer les Français devant... on a bien cherché à se poser à l'avant pointe du combat, sans que les Américains nous y incitent. Si après cela sert aussi leurs intérêt.... mais il ne faut pas confondre les conséquences avec les causes....
7. Le jeudi 22 janvier 2015, 12:15 par oodbae

Bonjour,

egea n'a pas dit "je suis charlie", c'est vrai. Mais moi si. Il n'y a pas de problème.

Paris suscite à l'international plus l'affect que Moscou? L'affect de qui? Netanyaou, Abbas, Donald Tusk, Jean-Claude Juncker, Porochenko... des enfants de cœur, pour sûr. Il n'est pas nécessaire de développer sur ce point. A t on vraiment besoin de tels soutiens en cette heure tragique? Il n'aurait manqué qu'Obama pour compléter le tableau. D'ailleurs, il préférait remettre le trophée NBA le même jour, preuve du sens de la solidarité des USA.

egea: non, je ne parle pas des puissants mais de l'imaginaire collectif.

"je ne crois qu'on puisse revenir à "comme avant"". Moi si. On a déjà dit ca avec Merah. On voit la suite. Je me demande où aura lieu le prochain. Je pense à une gare routière.

"on a bien cherché à se poser à l'avant pointe du combat" . je ne crois pas. Combien de temps les US ont ils ramé pour assembler leur coalition de bric et de broc? Ils ont fait pression, comme d'hab', en tirant les lecons de 2003: plus large est la coalition, plus longue sera notre impunité.
" sans que les américains nous y incitent". voir point précédent.

" l'émotion devient un fait géopolitique". Non, elle reste et demeure un moyen politique. C'est comme le moral des troupes. Qu'il soit bon ou mauvais, si vous avez des généraux incompétents, vous perdez à tous les coups et ne changez rien au cours des choses. Hors nous avons des gouvernants incompétents.

Ce sont juste des attentats qui ont atteint leur but: terroriser et faire perdre la raison. D'ailleurs, lors du FIC, sur la radio "comtoir sécu", l'un des modérateurs a pris un peu de distance avec l'association des enjeux de sécurité électronique et de l'atetntat de Charlie Hebdo: "c'est un peu énervant, mais on ne peut hélas pas éviter que des gens veuillent à tout prix tout rattacher à l'actualité". Il n'avait pas tort. Il aurait pu aller plus loin et critiquer qu'on ne tienne pas compte des enseignements de l'affaire Snowden (cf comte-rendu IFRI de Huygues).

Pour conclure, les attentats des 7 et 8 janvier ne sont même pas une surprise stratégique. Ils sont à peine une bataille perdue (cf billet précédent). Bref, rien comme écrirait Louis XVI, ce qui voulait dire, contrairement à l'idée recue: "rien attrapé à la chasse, et il y a des troubles sociaux depuis un certain temps mais rien de neuf aujourd'hui sur ce point."

8. Le jeudi 29 janvier 2015, 22:00 par MonclarSuperstar
Une autre analyse ? N'est-il pas possible d'envisager les faits sous un angle différent de celui du terrorisme ? Car, finalement, certains aspects de ces faits ont déjà été vus, ici ou ailleurs. Dans le billet "un acte de guerre", est écrit : L'opération est préparée, avec un dossier d'objectifs et une mise en œuvre de sang froid. La vidéo sur Internet, à la sortie de la tuerie, montre comment le binôme se déplace conjointement vers le policier touché pour l'abattre. On remarque que cet assassinat se fait "dans la foulée" : le tueur ne s'arrête pas et tire au passage dans la tête : autrement dit, un tir en mouvement, certes à proximité mais sans arrêt pour ajuster le coup. De même, le retour vers le véhicule, la prise de la basket qui traine par terre, la fuite en bon ordre démontrent là encore de l'entraînement. Enfin, la façon de changer de véhicule un peu plus loin dans Paris, avec l'arrêt d'un passant, la réquisition "polie" de sa voiture, le temps pris à dégager le chien qui s'y trouvait, constituent autant de signe d'une maîtrise des nerfs. Le commando a l'habitude du stress, du maniement des armes de guerre. Surtout, il ne s'agit pas d'un attentat suicide puisque la fuite est organisée et préparée. Ce qui ressemble (et voilà où je veux en venir) aux modes opératoires des tueurs de masse déjà rencontrés précédemment, ici ou ailleurs. La "perte" de la carte d'identité ? Breivik a lui-même appelé la police après son passage à l'acte. Le fait de tuer certains et d'en épargner d'autres ? En 1989, Wesbecker qui a déjà commencé à tirer dans une imprimerie locale du Kentucky, croise un de ses collègues, lui demande de partir et poursuit son massacre. Les auteurs de la tuerie de Columbine se sont également déplacés avec calme, on pourrait dire sang-froid et professionnalisme. Coulibaly qui poste une vidéo sur Youtube ? Les meurtriers de masse font pareil. Groupe constitué ? Les auteurs de Columbine étaient 2 également. Et, à la fin de l'action, le tireur décide de se suicider en provoquant les forces de l'ordre par le feu... Ce qui, au passage, éloigne du martyre. Bref, on pourrait trouver d'autres points de comparaison entre les faits du 07/01 et des jours suivants et les tueries de masse, la différence notable étant le facteur temps. Mais les "spree killers" agissent dans un cadre temporel inférieur à 30 jours. De ce fait, lever l'étendard de la lutte contre le terrorisme est-il l'unique réponse possible ? Peut-on y répondre autrement qu'avec les termes de folie, loup solitaire, etc. ? Rappelons que Ben Laden avait été qualifié de malade mental (ou d'une expression proche) par un ancien président de notre république. Quelques livres sur le sujet des "tueurs de masse" existent, l'hypothèse mériterait qu'on l'envisage sérieusement.

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