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Force, réseau, lien, moral

La force d'une armée, c'est son organisation, me semble-t-il : plus je regarde l'histoire militaire, plus je m'aperçois que c'est rarement l'armement qui joue un rôle majeur mais bien plus l'organisation, la discipline, la tenue au feu d'une unité.

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Plus exactement, ce qui compte c'est la résistance de l'organisation. Donc plus que la valeur des pions, ce qui compte c'est la valeur des liens.

Ce sont les liens qui font le réseau et c'est le réseau qui donne la force, beaucoup plus qu'un système linéaire ou même en épaisseur. Les dispositifs réticulaires (cf. les architectures en nids d'abeille) sont plus résistances aux chocs.

D'où l'importance du moral. C'est le moral (valeurs, discipline, esprit de corps...) qui fait la force du lien interne d'une unité et donne donc sa cohésion à la structure, partant sa solidité.

Au fond, le moral n'est pas la qualité d'un combattant (pion individuel) mais celle d'un groupe (structure collective) alors pourtant qu'il s'agit de qualités humaines.

Le moral, c'est la qualité du lien.

O. Kempf

Commentaires

1. Le dimanche 27 mai 2018, 16:47 par Nicolas de Bourgueil

Oui, vous avez raison. Mais votre réflexion a le défaut d'être trop facile à résumer ensuite en des formules simplistes qui sont finalement stériles et même dangereuses : « la discipline fait la force principale des armées », « nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts », en 1914 la « volonté de vaincre » et la peine capitale pour ceux qui semblent en être dépourvus.
Les «forces morales » oui. Mais abusivement supposées compenser tous les manques matériels ou organisationnels, je ne suis pas d'accord parce que c'est dangereux.
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Autre abus, mais inverse, de la notion de « forces morales : aujourd'hui l'on entend trop souvent que notre société n'a pas d'avenir parce qu'elle ne croit plus en ses valeurs. C'est un « remake » de la formule défaitiste « no future » qui gagnait la jeunesse états-unienne (et contaminait la nôtre) à l'époque de la guerre du Viet-Nam et de ses séquelles.
Par conséquent je suis fort réservé (méfiant, à vrai dire) en présence de toutes les théories autour des « forces morales » qui seraient, selon la conjoncture, essentielles ou manquantes. Pour moi, c'est de l'idéologie : je n'accorde aucune valeur aux idéologies.
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En revanche je crois fort (comme vous qui parlez d'organisation) au professionnalisme, à l'organisation, à la formation et notamment à celle de l'encadrement, à la rigueur de la préparation, à l'étude intransigeante et rationnelle du résultat à obtenir et des moyens à rassembler, à préparer, puis à mettre en œuvre avec compétence pour parvenir au résultat. Alors sans doute les « forces morales » feront tout naturellement leur apparition dans l'équation, accompagnant spontanément l'action mais ne se substituant valablement à aucun des moyens qui feraient défaut.

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