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Clausewitz (Livre II, chap. 5) « La critique » (pp. 161-164)

Clausewitz termine ce long chapitre par une sous-partie consacrée au « langage de la critique».

1/ La question sous-jacente est la suivante : faut-il un langage spécialisé ? non, répond CVC. « L’analyse critique n’est rien que la réflexion qui doit précéder l’action » (p. 161). Il faut donc que « l’idiome dont se sert la critique ait le même caractère que celui de la pensée à la guerre ». Notez bien : pensée à la guerre, et non pensée de la guerre. Même si « la théorie éduque l’esprit du chef de guerre »

2/ Par conséquent, « elle évite d’utiliser un jargon obscur et mystérieux ; elle parle claire, au moyen d’un enchaînement transparent de concepts ». (p. 162). Je confesse au passage avoir mis dix ans à comprendre ce que signifiait la guerre dans les espaces lacunaires.

3/ Outre la « surabondance du jargon », « l’usage inadmissible et maladroit de systèmes étriqués comme loi universelle », « carrefours obscurs où se séparent le lecteur et l’auteur », CVC dénonce un dernier méfait : « l’abus des exemples historiques et la parade d’érudition constituent la troisième offense ».

4/ Quiconque a pratiqué l’université doit malheureusement constater que ces défauts existent toujours de nos jours, toutes disciplines confondues. Dont, il faut bien le déplorer, la stratégie. Berthier, notre vieux Berthier, toi le maître des officiers d’état-major qui ne cesse de leur rappeler les vertus du mot juste, peut-être faudrait-il que tu donnes des cours ailleurs qu’à Compiègne....

5/ Ainsi ce termine ce chapitre passionnant, qui mérite un effort mais est un des fondements de la démarche intellectuelle de Clausewitz : on comprend sa méthode, et on aperçoit comment il est arrivé au conclusions du Livre I, le seul qu’il ait rédigé complètement...

O. Kempf

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