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Mouvements dans l'énergie nucléaire

Personne n'en a jamais douté : l'énergie nucléaire n'est pas comme les autres, et elle a forcément des relents géopolitiques. Disons qu'elle est encore plus duale que les autres sources d'énergie : non seulement à cause de l'indépendance des approvisionnements, mais aussi à cause du passage possible à l'arme nucléaire.

C'est pourquoi il faut suivre avec attention ce qui est en train de se passer.

1/ La France (le président Sarkozy, dit-on) refuse l'an dernier la montée de Siemens au capital d'Areva. On ne parle même pas de la proposition du président Poutine de faire entrer Gazprom au capital du même Areva.

2/ Du coup, SIemens annonce cette semaine son intention de se retirer d'Areva, où elle détenait une trentaine de %. Simultanément, elle prépare un accord stratégique avec Atomenergoprom (voir ici).

3/ Chacun pense bien sûr à la grande alliance germano-russe qui se noue par ailleurs dans l'énergie : tout tourne d'abord autour de a coopération gazière avec Gazprom, et de la construction future du gazoduc baltique "Northstream". A l'occasion de la crise gazière en Ukraine, chacun a eu l'opportunité de se renseigner (voir ici).

4/ En revanche, personne ne remarque les dessous de la coopération russo-iranienne. En effet, pendant des mois, les Russes ont refusé de faire redémarrer la centrale nucléaire de Bouchehr. Officiellement pour des motifs financiers. La raison principale était d'envoyer un message aux Occidentaux dans leur bras de fer avec l'Iran : Moscou ne soutenait pas officiellement l'embargo, mais l'appliquait dans la réalité.

5/ La relance de Bouchehr a donc une première signification : elle participe peut-être à la grande négociation qui a cours en sous-main entre Occidentaux et Iran : façon de réintégrer la Russie et d'envoyer un message d'apaisement à Téhéran. Mais cette interprétation, possible, reste sujette à caution.

Une autre interprétation est possible. La centrale de Bouchehr avait été au départ construite par les Allemands de Siemens. Et les Russes avaient semble-t-il des difficultés à faire tourner le moteur en place (voir ici). L'accord avec Siemens coïncide exactement avec la relance de Bouchehr : qui croira que c'est anodin ?

O. Kempf

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