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OTAN et concept

Ce soir, premier exposé de mes étudiants. Sujet : "Faut-il un nouveau concept stratégique ?"

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La semaine dernière, ils n'avaient quasiment jamais entendu parlé de l'alliance et ne savaient pas la distinguer de l'organisation.Et on leur demande de traiter un sujet comme ça ! mais il est fou, ce gars !

Bon ! d'abord, ce ne serait pas Sciences Po si on ne leur apprenait pas à parler intelligemment de choses auxquelles ils ne connaissent rien. La plupart des intervenants du débat public parlent bêtement de choses auxquelles il ne comprennent rien, alors....

Dans ce genre de sujet, la notion de nécessité renvoie à une "remise en cause", accentuée par le "nouveau" qui suggère qu'il y a déjà de l'existant. L'articulation de ce genre de sujet est donc classique : on décrit ce qu'il y a dans une première partie, pour montrer que c'est insuffisant dans une deuxième.

Cela donne donc quelque chose comme :

INtro : avec la fin de la guerre froide, l'alliance a pris l'habitude de rendre public ses concepts stratégiques. C'est un outil essentiel qui permet de répondre concrètement aux questions qu'on se pose sur l'alliance. Ce document est naturellement fondateur, mais on pose régulièrement la question de sa pertinence.

I Des concepts existants ....

A/ Des concepts nécessaires

1/ Rassemblement politique de l'Alliance politique

2/ Un diagnostic, des orientations et des engagements

B Les concepts de l'alliance

1/ Le concept de 1991

2/ Le concept de 1999

II ...mais inadaptés

A/ des tentatives d'adaptation :

1/ au terrorisme : le concept sur le terrorisme de 2002

2/ aux guerres asymétriques : la DPG de 2006, EBAO et approche globale

B/ Des tentatives insuffisantes

1/ A cause des questions stratégiques : cyberguerre, sécurité énergétique, Arctique, lutte contre la piraterie, sans compter l'intégration du terrorisme et de la guerre asymétrique

2/ A cause de l'environnement géopolitique : guerre en Afghanistan, raidissement russe, élection d'Obama, crise économique.

Conclusion : C'est pourquoi les alliés lanceront, au prochain sommet de Strasbourg, les travaux d'écriture d'un nouveau concept statégique qui devrait être adopté au sommet suivant, d'ici dix-huit mois.

Prochain sujet d'exposé : "ACT est-il encore utile ?".

Bonne question, n'est-ce pas ? d'ailleurs, pour aider mon pauvre étudiant, qu'en dites vous ? en plus, le sujet est d'importance car tous ceux qui dénoncent le retour de la France dans l'Otan disent d'un air savant que ce commandement est marginal, inutile, etc...

Et vous, qu'en pensez-vous, hors toute considération partisane, et d'un point de vue technique ? utile ? inutile ? les jeux sont ouverts.

Bon débat....

O. Kempf

NB : ce billet s'inscrit dans le débat permanent organisé par alliance géostratégique......

Commentaires

1. Le vendredi 6 mars 2009, 21:06 par fabrice Pelestor

Le projet de Mr Sarkozy d’intégration de la France dans l’OTAN appelle différentes remarques :

Que l’on ait (la France) en échange de cette intégration des commandements au sein de l’OTAN soit disant « importants », comme celui de la « Transformation », n’empêchera pas la direction opérationnelle de rester toujours US. La Transformation est d’ailleurs un organisme plutôt amont (http://www.journal.forces.gc.ca/vo4... ... an-fra.asp), un carrefour d’idées, une sorte d’institut de prospective (que nous n’avons d’ailleurs pas encore crée en franco – français, comme le livre blanc de la défense le signale … lui même), d’un intérêt opérationnel qui reste à démontrer clairement, n’est ce pas un leurre ?

Il reste aussi à démontrer, qu’en cas d’intégration à l’OTAN, nous pourrions toujours refuser ou non de nous associer à des actions militaires OTAN, surtout quand toute l’organisation opérationnelle dépend des Etats-Unis. Cette hypothèse n’est pas très viable, car qui voudrait d’un équipier qui peut à tout moment tourner casaque ? De toutes les façons, si l’actuel gouvernement décide d’intégrer l’OTAN, est –ce pour faire acte d’indépendance en son sein ? Alors renforcer l’OTAN dans ces conditions ne semble pas très logique.

Si en revanche sa seule finalité est de promouvoir la défense Européenne, n’est ce pas en quelque sorte en liberté surveillée, ou en l’utilisant au profit de ceux qui commandent l’OTAN ? De toutes les façons, la liberté peut-elle s’acquérir par la servilité ? : « A aucun moment les Européens n'ont manifesté d'appétence pour une défense vraiment européenne. Ils ne veulent pas consacrer plus de crédits à la défense. Ils ne veulent pas faire double emploi avec l'OTAN. Alors à quoi bon ? », note Mr Huber Védrine dans un entretien au journal le Monde, le 05/03/2009. Le rôle de la France, s’il n’est pas de puissance, n’est – il donc plus un rôle de grandeur, comme le Général De Gaulle le proclamait ? Pour ma part, comme lui, je crois au destin historique de la France, que Victor Hugo signalait déjà en son temps, et valable aussi bien pour les américains : tout homme à deux pays, le sien et la France.

Ce sont, notamment, ces raisons, qui, avec notre président François Bayrou, nous font souhaiter une France hors de l’OTAN, même si nous restons à ses côtés, notamment dans les moments difficiles qu’ont vécus nos amis américains lors des criminels attentats du 11/09/2001.

Notons que les britanniques doivent se réjouir, car cela va dans leur sens, c'est-à-dire finalement le refus d’un véritable Etat major Stratégique Européen, refus qui s’est encore récemment manifesté par leur veto pour que la PESD dispose d’un bâtiment de commandement (17/09/2008 – synthèse de l’intervention de Mme Nicole Gnesotto à l’IFRI).

Je note d’ailleurs que le puzzle d’une future (proche ?) intervention en Iran semble, peut-être, s’assembler de jour en jour (réchauffement US-Russie, encerclement soft de l’Iran, base d’Al –Dhafra – le Monde du 05/03/2009, article 49-1 le 11 mars prochain, etc…) : « La situation est critique selon les diplomates européens, qui ont planché sur la question lors d'un dernier Comité politique et de sécurité (COPS). « Les efforts diplomatiques n’ont pas produit leur effet. D'ici peu, quelques mois à peine, l'Iran sera en capacité de se doter de l’arme nucléaire (au moins de commencer les essais de l'arme). Le risque se rapproche. Il faut agir cette année rapidement. Les Européens pourraient répéter à Hillary Clinton qu'ils sont derrière les Américains – blog Bruxelles2 du 05/03/2009, Hillary rencontre la troïka européenne: l'Iran encore ». Le président de la République, Mr Nicolas Sarkozy, n’affirmait-il pas déjà (Le Monde du 27/08/2007) qu’: "Un Iran doté de l'arme nucléaire est inacceptable" ».

Il est vrai, de mon point de vue, que l’actuel président Iranien a dépassé toutes les limites, par ses propos inacceptables et emprunts de folie, quant à l’utilisation de la bombe iranienne, pour rayer de la carte Israël : nous ne pouvons accepter cela, mais il n’est pas besoin d’être dans l’OTAN pour venir au secours du peuple d’Israël. Je ne parlerai même pas d’arrières pensés économiques (pétrole), totalement secondaires face à de telles menaces hautement criminelles.

Fabrice Pelestor
Modérateur de la commission de la Défense du MODEM

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