Clausewitz (III, 4) Les principales puissances morales.
Par Olivier Kempf le lundi 9 mars 2009, 16:22 - Clausewitz - Lien permanent
Clausewitz nous expliquait précédemment qu'il y avait des facteurs moraux à la guerre.
Dans ce chapitre, il précise son propos.
1/ "Les principales puissances morales sont les talents du capitaine, les vertus guerrière de l'armée, son esprit patriotique." (p. 183). Je relève l'esprit patriotique, car CVC n'y reviendra pas.
J'ignore si CVC a lu le "Discours à la nation allemande" de Fichte ; il est sûr en tout cas que comme tous les Européens, il a été stupéfait de la puissance révolutionnaire et de la "Nation en arme". Il constate également la venue du printemps des peuples. Le mot patriotisme est aujourd'hui légèrement désuet. Pourtant, ce qu'il le nourrit demeure actuel : dans certaines motivations guérillesques, d'une part; dans la recherche identitaire, d'autre part. Ce besoin d'un sentiment collectif, et du dévouement à une cause politique commune me semble persister. Il conviendrait, d'ailleurs, d'en décrire les permanences et les renouvellements.
2/ CVC constate d'ailleurs qu'il y a une certaine homogénéisation des techniques guerrières. C'est pourquoi, "dans l'état actuel des choses, la patriotisme et l'expérience militaire des troupes ont le champ d'action le plus vaste" (p. 184) : n'avez vous pas l'impression de lire une description de la logique asymétrique ? en cas de symétrie de force, il faut trouver un facteur extérieur aux facteurs habituels de la puissance guerrière pour obtenir la victoire. On me dira que la logique asymétrique consiste justement à sortir d'un trop grand surcroît de puissance d'un des deux adversaires. Certes, mais il s'agit encore et toujours d'aller chercher un autre facteur, qui ressort d'ailleurs aux puissances morales, afin d'obtenir l'avantage qu'on ne pourrait autrement obtenir....
O. Kempf