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Sommet et Diplomatie publique

1/ Quatre articles évoquent les relations de l'Otan avec les autres OI. Le plus nouveau tient en ait au premier, qui évoque stricto sensu la diplomatie publique. L'AA le lie à sa communication stratégique, et paraît très fière de sa TV sur Internet.... On est loin de partager cet enthousiasme, le site internet ayant, à notre avis, bien baissé par rapport à ce qu'on y trouvait il y a quatre ou cinq ans. Notons au passage que c'est un Français, J.-F. Bureau (ancien porte-parole du MD) qui tient le poste de SG adjoint depuis dix-huit mois.....

2/ Cette insistance sur la diplomatie publique peut être interprétée comme le signe d'une modernité certaine (le soft power de J. S. Nye, transformé dans le cas de l'Otan en smart power, nouveau concept en vogue). Les sceptiques diront que moins on a de choses à dire, plus on a besoin de communiquer. Je laisse bien sûr au lecteur le soin de choisir......

3/ Un § salue le rôle de l'Assemblée parlementaire de l'Otan et de l'Association du Traité de l'Atlantique : c'est bien la première ois que l'on lit une telle chose dans une déclaration du sommet. Il s'agit bien sûr de signaler la puissance des lobbies, ce qui est logique dans la perspective de diplomatie publique....

4/ Le § décrit l'approche globale, « alliant des mesures civiles et militaires et une coordination ». C'est à la fois le résultat des difficultés en Afghanistan, et du travail conceptuel d'ACT sur les EBAO. Mais si les militaires sont très demandeurs de cette synchronisation, d'abord au niveau interministériel puis inter-organisations (publiques, ONG ou privées), les autres ne sont pas très enthousiastes pour la chose, et tout d'abord par ce qu'ils ne sont pas structurées pour le faire....

5/ Le § sur les relations avec l'ONU apporte peu de choses. Celui sur l'UE était attendu : « L’OTAN reconnaît l’importance d’une défense européenne plus forte et plus performante ».Le texte insiste beaucoup sur le rôle à accorder aux pays alliés non-membres de l'UE. Ensuite, l'insistance à « améliorer le partenariat stratégique OTAN-UE » ne doit pas être prise pour ce qu'elle n'est pas. En l'occurrence, et contrairement aux apparences et à l'opinion commune, c'est aujourd'hui l'Otan qui est demandeuse, puisque l'UE dispose de l'ensemble de la gamme des moyens (civils et militaires) quand l'Otan est trop spécialisée. Ceci explique d'ailleurs le besoin d'une « approche global » qui n'existe pas l'UE, ou même la fonction d'une diplomatie publique, destinée à convaincre les autres organisations de l'intérêt de travailler avec l'Otan. Ainsi, en creux, on devine que l'Otan n'est plus aussi dominatrice qu'elle y paraît.

O.Kempf

Commentaires

1. Le vendredi 10 avril 2009, 21:17 par

Un petit détail, le "soft power" de Nye n'est pas le "smart power" en vogue. Le "smart power" se veut une combinaison du "soft power" et du "hard power", la carotte et le bâton si on veut.

En tout cas, merci pour tous ces éclairages!

EGEA : j'ai mal dû m'exprimer, mais je faisais la distinction. Le soft power date de 1990, le smart power de l'été dernier. Toujours le même auteur, Joseph Nye.... OK

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