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Sommet et élargissement

Autant Bucarest avait été voulu par l’administration Bush comme un sommet de l’élargissement, autant Strasbourg n’a pas eu cette volonté. On constate la première participation de la Croatie et de l’Albanie, décidée à Bucarest, et qui n’est donc pas une surprise.

1/ Le premier article sur la question maintient le principe de l’élargissement, conformément à l’art. 10 du traité. On note toutefois deux précisions significatives : « l'OTAN restera ouverte à toutes les démocraties européennes », qui insiste sur la délimitation géographique de l’AA : la chose est d’importance à l’heure où certains prêtent à l’administration Obama la volonté de pousser les feux d’une alliance globale. D’ailleurs, outre la mention de la démocratie, on rappelle un des critères de l’élargissement : les nouveaux venus doivent « partager les valeurs de notre Alliance » : or, cette insistance sur les valeurs est plutôt une thématique américaine (la notion de partage de valeur renvoie à la notion d'un Occident qui irait de soi, voir mon billet d'hier).

2/ Pour le reste, il n’y a rien de nouveau par rapport à Bucarest : l’ARYM (Macédoine) entrera dans l’AA quand on aura trouvé une solution à son nom, et qu’on aura donc dépassé le veto grec. On salue les efforts de la Bosnie-Herzégovine et du Monténégro dans le cadre du PPP, même si on déplore le blocage politique à Sarajevo. ON dit des mots courtois à la Serbie, tout en rappelant les nécessaires efforts de coopération avec le TPI-Y, esquissant une sorte de condition : la réintégration pleine et entière dans la communauté euro-atlantique (AA et UE) une fois que le général Mladic sera à La Hayes. Toutefois, on ne le dit pas trop clairement

3/ La déclaration consacre quatre paragraphes à l’Ukraine et la Géorgie. Mais on n’ajoute rien de nouveau par rapport à l’an dernier : ni le principe de l’entrée (décidé à Bucarest), ni sa prorogation dans le temps (décidé par la ministérielle MAE de décembre). En effet, aucun événement politique nouveau ne plaidait pour leur entrée, au contraire (blocage du gaz en janvier, détérioration politique et économique en Ukraine, persistance du différence russo-géorgien). D’ailleurs, à propos de l’Ukraine, les chefs d’Etat et de gouvernement précisent « La stabilité politique est capitale pour la bonne mise en œuvre de ces réformes » : on ne saurait mieux dire.... Quant à la Géorgie, on l’encourage à poursuivre « les réformes démocratiques, électorales et judiciaires, en vue de réaliser ses aspirations euro-atlantiques » : là encore, que de choses sont sous-entendues. Enfin, à propos de l’Ossétie du sud et de l’Abkhazie, on s’en remet à l’OSCE, l’ONU et l’UE : en clair, l’AA reconnaît qu’elle ne peut rien faire pour l’instant et que le sort du dossier dépend d’autres institutions. Là encore, on l’avait connue plus triomphante....

Ainsi, Strasbourg n’aura pas été le sommet des élargissements, c’est le moins qu’on puisse dire.

O. Kempf

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