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Sommet et partenariats

La question des partenariats présente plusieurs intérêts, tout d’abord parce qu’elle expose les relations avec la Russie.

1/ On rappelle tout d’abord les deux textes qui régissent cette relation : l’Acte fondateur OTAN-Russie de 1997, et la Déclaration de Rome de 2002, qui a créé le Conseil Otan-Russie (COR). Mais on rappelle les différends en cours : les alliés dénoncent la reconnaissance de l’Abkhazie et de la Géorgie et les renforts militaires russes qui s’y trouvent. Cette pétition de principe faite, on précise alors : « Malgré les désaccords que nous avons actuellement avec elle, la Russie est pour nous d’une importance particulière en tant que pays partenaire et voisin ». Parce que la Russie est utile à l’AA, par exemple pour « la stabilisation de l’Afghanistan, la maîtrise des armements, le désarmement et la non-prolifération des ADM et de leurs vecteurs, la gestion des crises, ainsi que la lutte contre le terrorisme, la drogue et la piraterie ». On discerne dans cette liste deux points clefs : la question de l‘Afghanistan et de son flux logistique par le nord, mais aussi la question nucléaire et notamment celle de l’Iran.

La conséquence est logique : il faut relancer le dialogue, et pour cela utiliser le COR : « Nous sommes convaincus que le potentiel du Conseil OTAN-Russie n’est pas pleinement exploité ». On est loin, très loin des indignations de l’été dernier, au moment de la crise géorgienne. Le Kremlin a gagné la première manche.

2/ Viennent ensuite les § politiques sur les différents partenariats : le PPP, le Dialogue Méditerranéen, l’Initiative d’Istamboul. Un § évoque les coopérations avec d’autres pays (sans prononcer le mot de partenariat, cela est important) en citant « l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la République de Corée pour l’aide qu’elles apportent à notre mission en Afghanistan ». Ces pays sont ceux que certains, à Washington, verraient bien intégrer l’alliance globale. Il faudra suivre ce point là à l’avenir : est-ce juste un ballon d’essai, ou le prémisse de quelque chose de plus institutionnalisé, qui modifierait radicalement la raison d’être de l’AA ?

3/ On note un § sur la Mer Noire (écrit avant les émeutes en Moldavie). A l’époque, la question qui préoccupe est celle de la Transnistrie, point d’achoppement entre la Russie et les Occidentaux. Mais elle n’est pas mentionnée en tant que telle dans ce § 41, mais le sera plus tard (§ 57).

On est donc un peu déçu par ces articles de la déclaration. Certes, on reconnaît à la Russie un rôle essentiel dans la sécurité pan-européenne, mais on reste très discret et réservé. Aucune allusion n’est faite à la proposition de M. Medvedev d’une grande conférence de sécurité en Europe, et si on se remet à citer l’OSCE, cela paraît par défaut. Bref, ce passage manque clairement d’ambition et l’Alliance semble désarmée ( ! ) face aux évolutions en cours : là encore, elle n’a pas l’initiative et agit en réaction.

O. Kempf

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