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Finlande et Carélie (russe?)

Ainsi donc, certains Finnois continuent de rêver à récupérer la Carélie (voir ici).

1/ En effet,une partie de la Carélie finlandaise a été annexée par les Soviétiques au cours de la 2ème GM, ce qui a été confirmé par un traité de 1947. Ces morceaux (incorporés dans la RSS de Carélie) se composent d'un bande de terre entre le lac Lagoda et le golfe de Finlande, et une autre bande de terre de l'autre côté du lac de Lagoda.

2/ Les modalités de cette "revendication sont intéressantes : un groupe d'hommes d'affaire aurait des droits de prospection minière au fond du golfe de Finlande, sur le trajet du futur gazoduc Northstream. Ce lobby échangerait ses droits contre la rétrocession de la Carélie. C'est bien évidemment tout à fait improbable, mais il est intéressant de voir l'utilisation (ou la tentative) de l'arme économique face à la Russie, qui appuie sa diplomatie active principalement sur cette force économique, notamment pétro-gazière.

3/ Toutefois, l'anecdote montre que les problèmes de minorité ont tendance à ressurgir en Europe ces temps-ci (voir mon billet sur les Hongrois de Slovaquie). Un dixième de la population finlandaise serait d'origine carélienne, dont le prix Nobel de la paix Ahtisaari.

4/ La Russie refusera évidemment la proposition : d'abord parce qu'elle poursuit un raidissement post-impérial ; ensuite à cause des populations russes actuellement présentes dans ces régions (350.000 Russes) avec lesquelles il n'est pas sain de créer des minorités ; ensuite et plus que tout, parce que l'accès russe à la Baltique a déjà été considérablement réduit avec l'indépendance des pays Baltes et que la Russie n'entend pas réduire encore sa fenêtre maritime vers l'Occident : la chose est de ce point de vue tout à fait impensable.

5/ Remarquons au passage que le traité de 1947 a fait perdre à la Finlande une autre portion de son territoire, la bande de Petchenga (Petsamo) qui donnait à la Finlande un accès à la mer de Barents et en faisait donc une puissance arctique. Cette bande séparait la Norvège de la Russie (presqu'île de Kola et Mourmansk). Son annexion par la Russie a, au cours de la guerre froide, été le seul point de contiguïté directe entre l'URSS et une puissance de l'Alliance atlantique. Il est bien sûr tout aussi impensable, par les temps d'intérêt renouvelé pour le pôle Nord, que la Russie introduise un nouvel acteur légitime dans la région.

Réf :

  • voir mon billet sur la Finlande
  • Sur la région de Léningrad et la Carélie, livre
  • Fiche Finlande de l'université québécoise de Laval
  • Site francophone sur la FInlande

NB : je n'ai pas réussi à trouver de carte sur la Carélie et notamment sur les zones annexées par la Russie (ni sur la bande de Petchanga). Je suis reconnaissant à tout lecteur qui m'aidera à trouver une ressource en ligne, afin d'illustrer ce billet.

O. Kempf

Commentaires

1. Le vendredi 11 septembre 2009, 22:05 par

Bonjour,
Il existe quelques ressources pour la Carélie et Petchanga :
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichie...
- http://jeanraspail.free.fr/bibliogr...
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Petsam...
Je ne connais pas leur pertinence.

EGEA : merci

2. Le vendredi 11 septembre 2009, 22:05 par hotonnes

Au cours de la guerre froide, il existait une autre zone de contact entre l'URSS et l'OTAN, certes en dehors de l'Europe: la Turquie.

EGEA : vous avez raison, et la précision (en dehors de l'Europe) explique mon assertion.

3. Le vendredi 11 septembre 2009, 22:05 par DanielB

Bonsoir ,
A verser au dossier

http://www.alexstubb.com/en/index.p...

Cordialement
Daniel BESSON

4. Le vendredi 11 septembre 2009, 22:05 par N J

Juste une précision mineure : le finnois (Suomi - de la famille des langues finno-ougriennes comme le hongrois) désigne la langue parlée par les habitants de la Finlande. Cette langue est également désignée par le mot "finlandais". Les habitants de ce pays ne sont en revanche pas appelé les Finnois...mais les Finlandais.

EGEA : merci de cette précision que j'ignorais.

5. Le vendredi 11 septembre 2009, 22:05 par

Bonjour,

Sur le plan historique, il faut reconnaître que la Finlande fut l'un des rares territoires où les Blancs purent l'emporter sur les Rouges au sortir de la guerre civile Russe (Mannerheim a effectué l'essentiel de sa carrière militaire sous l'Empire Tsariste avant d'être remercié par le gouvernement provisoire de Kerenski). De ce point de vue, c'est un cas d'étude très intéressant.
Mais pour en revenir au sujet, n'oublions pas toutefois que le territoire de la Carélie a été pendant très longtemps une zone de conflit mal délimitée entre les Suédois et la République de Novgorod (qui devenant de plus en plus téméraire incendia Turku en 1318). L'endroit ne perd rien de sa situation stratégique puisque Saint-Pétersbourg et Kronstadt demeurent encore plus à l'heure actuelle des positions géographiques de première importance pour la Fédération de Russie (en terme civil et militaire) pour les raisons exprimées au sein du point 4) du présent article.

Cordialement

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