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Les déboires étrangers du président Obama

Ainsi donc, le président Obama a annoncé qu'il abandonnait le "troisième site" du bouclier antimissile américain.Cela ne surprend personne, tellement les choses étaient claires dès le début, avec notamment le discours du VP Biden à la Wehrkunde de février, nous l'avions signalé à l'époque.

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Oh ! bien sûr, on déploie quelque chose ! mais il ne s'agit que de missiles à courte et moyenne portée : en clair, de la DAM de théâtre, non de la DAM de territoire. Du réaliste, faut-il le dire. Du côté de l'alliance, on doit être soulagé. Même si on rit très jaune à Prague et à Varsovie, où on a pris des risques politiques intérieurs dans cette affaire pour être plaisant envers l'ami américain, et s'apercevoir que ça ne valait pas le coup.

A Moscou, en revanche, on doit goûter son plaisir : depuis le discours de Poutine à la Wehrkunde il y a deux ans et demi, la diplomatie russe a vogué de succès en succès. Celui-ci a des airs de triomphe....

C'est en fait pour M. Obama que les choses sont les moins agréables. Car au fond, sa politique étrangère, si elle se caractérise par un ton indubitablement nouveau et plus convivial, n'a pas tant de succès que ça.

  • - Avec la Russie, on abandonne le BAM en espérant un soutien dans l'affaire iranienne : c'est peu dire que le résultat est, aujourd'hui, peu probant et qu'on ne voit pas les Russes vouloir soutenir, même du bout des lèvres, les Américains dans leur souhait de contraindre Téhéran.
  • - Avec l'Iran, justement. La politique de la main tendue semble échouer : d'une part à cause des élections et du maintien, certes controversé, de M. Ahmadinedjad ; mais aussi à cause de la persistance iranienne à poursuivre tranquillement ses affaires.
  • - avec Israël, on ne voit pas plus de résultat : M. Netanyahouh continue son numéro d'équilibriste, et ne lâche rien sur les colonies. LE seul progrès est qu'il ne convainc plus personne avec son discours présentant l'Iran comme une menace : tout le monde comprend aujourd'hui que le problème israélien est d'abord et avant tout circonscrit à la Palestine. Ce qui ne fait pas avancer le processus de paix d'un iota.
  • - l'Irak pourrait présenter un succès, grâce au calendrier de désengagement. A ceci près qu'on observe actuellement une recrudescence des attentats ; et que ledit succès tient d'abord à la pertinence de la politique de G. W. Bush, qui l'avait décidé en son temps (surge) et malgré les critiques ....
  • - l'Afghanistan, initialement présenté comme le marquant de la nouvelle politique, demeure un terrain très mouvant : on ne sait toujours pas aujourd'hui quelle orientation marquée va être décidée ; l'élection présidentielle tourne à la farce, puisqu'elle apparaît désormais suffisamment démocratique pour que le bourrage des urnes semble scandaleux ; enfin, les seuls succès sur le terrain ont lieu au Pakistan, plus à cause du radicalisme des talibans pakistanais que par adresse américaine. E c'est l'armée pakistanaise qui est aux commandes, pour ses propres intérêts !
  • - Guantanamo continue d'être un trou noir dont on ne sait se sortir.
  • - la gestion de la crise (Londres puis bientôt Pittsburgh) accouche d'une souris, car la création du G 20 ne suffit pas à compenser le retour des comportements les plus ultras des banquiers d'affaire.
  • - au fond, seule la relation avec la Chine, dans cet espèce de bizarre condominium politico-économique, donne quelques satisfactions : mais dans le même temps, l'Obama japonais récemment élu veut renégocier avec les Etats-Unis, tandis que la Corée du nord continue de lancer des missiles et de déclarer des "percées" dans toutes les filières nucléaires...

Décidément, ce n'est pas facile de vouloir changer le monde....

O. Kempf

Commentaires

1. Le jeudi 17 septembre 2009, 19:51 par N J

pas facile surtout de finir des guerres qu'on n'aurait soi-même jamais commencées...Quant à la Russie, elle sera probablement plus solidaire dans le dossier iranien après cette concession, certes prévisible, du président US. Il est sans doute encore trop tôt pour mesurer les véritables effets.

2. Le jeudi 17 septembre 2009, 19:51 par DanielB

Bonjour ,
Il reste Copenhague et la conférence sur le climat comme session de rattrapage .
Cordialement
Daniel BESSON

3. Le jeudi 17 septembre 2009, 19:51 par Nebelhorn

Peut-être que c'est une manière de négocier avec les "partenaires" amis et les partenaires internationaux en général. Obama fait le premier pas. Obama tente d'abord des gestes pacifiques. Puis, si l'adversaire (ou l'interlocuteur) initie ou continue la confrontation, les USA affermiront leur voix. cette fermeté sera alors justifiée d'un point de vue "moral", à la différence de la guerre d'irak 2 sous W. Bush.
Pour ma part, je trouve que ce n'est pas une mauvaise manière de faire si les USA souhaitent ne plus jouer les gendarmes du monde mais s'intégrer à une coopération internationale dans laquelle ils jouiraient certes d'un leadership du fait de leur puissance (de même que la France a un certain leadership en Europe) mais ne pourraient empêcher un pays de faire ce qu'il veut, s'il en a la volonté et si ses soutiens sont assez puissants eux aussi (cf Corée du Nord). Cette démarche peut devenir du Pacifisme. Et le pacifisme, tel que je me l'imagine, est la doctrine qui a dominé l'entre-deux-guerres, avec les résultats que l'on sait. Si c'est du pacifisme, donc, je crois que la politique d'Obama est un aveu de faiblesse. Si, par contre, c'est une démarche de dialogue (telle qu'une décolonisation pacifique comme à Madagascar dans les années 60 ), alors, et bien, espérons et croisons les doigts.
Nebelhorn

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