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Nouvelles euro-balkaniques

Le titre de ce billet fera sursauter les plus sourcilleux : les Balkans sont en Europe ! Je n'en disconviens pas, messeigneurs.... Oyez, pourtant : car il s'agit de voir à quel point l'Europe - simplifions : l'UE - a des vertus pacifiantes même si ce n'est pas toujours aussi clair et homogène qu'il y paraît. Vertu de la puissance douce, qui est puissance sans s'en rendre compte...

NB : cette carte donne non les Balkans politiques, mais les Balkans géographiques, puisque comme vous le savez tous, les Balkans sont d'abord une chaîne de montagnes. Le géopolitologue que vous êtes s'amusera, sans doute, au jeu des 7 différences d'avec ladite carte politique.

1/ L'affaire de la baie de Piran, en premier lieu. Je vous en avais conté moult dans ce billet. Finalement, les deux pays sont convenus de s'accorder (voir ici). Quel est l'échange ? La Slovénie abandonne son véto, quand la Croatie abandonne ses prétentions frontalières, notamment s'agissant de l'accès à la haute mer. Commentaire premier : les tracés de frontière demeurent problématiques. Commentaire second : l'attrait européen permet encore de les dépasser.

2/ Le même article nous apprend, dans sa dernière partie, que la Serbie vient d'annoncer qu'elle présentera sa candidature à l'UE d'ici 2010. Le blocage est ici non pas slovène, mais hollandais (puisqu'il faut, n'est-ce pas, montrer dorénavant une intransigeance sourcilleuse après le massacre de Srebreniça : mais fi de mes allusions perfides) : en clair, il faut que la justice internationale retrouve R. Mladic, tout comme la Croatie avait livré A. Gotovina. Commentaire premier : une sorte de jurisprudence européenne se dégage : pas d'adhésion en couvrant des criminels de guerre. Commentaire second : un veto à l'adhésion demeure efficace, y compris de la part d'un moyen pays. Commentaire troisième : cela vaut-il pour un veto d'un grand pays, comme dans le cas franco-turc ?

3/ Puisqu'on parle de la Serbie, le plus intéressant tient à cet article. Qu'y comprendre ? tout d'abord, qu'on ne reproche plus à la Serbie sa position envers le Kossovo (puisque cinq pays européens n'ont pas reconnu l'indépendance kossovienne, il serait mal venu de le reprocher à Belgrade). Ensuite, que chacun s'accorde à ce que ce soit l'UE, et non plus la MINUK, qui soit en charge du proconsulat de la communauté internationale au Kossovo. Que cela s'accompagne de décisions sans fioritures. Que ce n'est pas sans rappeler ce qui se passe en Bosnie, où la situation perdure, sans solution. Qu'enfin l'accord frontalier dont il est question a pour finalité, plus ou moins explicite, d'accorder à la Serbie des visas Schengen, d'ici le 1er janvier 2010. Conclusion partielle : maintenant qu'on a donné des gages au Kossoviens, on va s'occuper de renouer avec les gens plus intéressants, à maints des égards, les Serbes (puisque,n'est-ce pas, Belgrade est sur le Danube : ne serait-il pas temps que ce fleuve soit entièrement européen ??) Conclusion partielle subsidiaire : les extrêmes kossoviens vont se réveiller, pour obtenir, comme leurs succès précédents, des avantages sur le terrain qu'ils n'ont pu obtenir par des négociations politiques.

4/ Pendant ce temps là, puisqu'on parle de veto, l'ARYM subit toujours le veto grec, aussi bien pour l'Alliance que pour l'UE. Les vétos, une affaire très européenne....

O. Kempf

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