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Les décisions d'Obama au sujet de l'Afghanistan

Passons donc au sujet qui vous intéresse tous, bien moins pipeule (pipeau ?) que le Nobel : quelle décision prendra B. Obama au sujet de l'Afghanistan ?

carte_afghanistan.jpg (carte issue de www.tourist-office.org/carte/760/afghanistan.jpg)

1/ Un article de Joe Klein, dans la dernière édition de Time Magazine datée du 19 octobre et pas encore en ligne, en donne une idée.

2/ En effet, tout Washington (et donc, le monde entier, puisque rien de ce qui bruisse là-bas n'est anodin, aucun scoop n'est le résultat d'une recherche journalistique, toute fuite est organisée et instrumentalisée), tout Washington donc glose des éventuelles dissensions entre le Gal Mc Chrystal et le président Obama. Vous avez sûrement suivi l'épisode, je ne rappellerai donc rien. Or donc, Mc Chrystal demanderait 40. 000 hommes, et Obama tergiverserait. Cela fait d'ailleurs long temps qu'il tergiverse, puisque j'évoquais la question il y a trois semaines.

3/ Or, nous rappelle J. Klein, il est plus que probable que comme tout militaire sérieux, Mc Chrytsal a proposé trois options : une haute (40.000 h), une basse (10.000h) et une moyenne (25.000 h). Donc quand tout le monde s'agit autour des 40.000 h, ("et si Obama ne le choisit pas c'est qu'il bat en retraite etc..."), c'est de la bonne vraie politique politicienne, pas du débat stratégique.

4/ Que va-t-il donc se passer ? Comme d'habitude, le décideur choisira l'option du milieu (celle à laquelle s'attend la planificateur qui l'a proposée) légèrement amendée (parce que sinon, ce ne serait pas la solution du chef, on connait tous ça). Qu'est-ce, l'option du milieu légèrement amendée ? c'est 15.000 h (3 brigades) dont deux à Candahar (que j'aime cette orthographe française, qu'on trouve sur les vieux atlas), et la troisième en entraînement des Forces afghanes (l'afghanisation, on vous dit).

5/ Est-ce tout ? Non : ainsi que l'évoquait subrepticement le général Mc Chrystal, on passera de la Contre insurrection au contre terrorisme. En clair, on s'intéresse à Al Qaida, d'autant plus qu'on voit le succès à portée de drones (la moitié des dirigeants d'AQ auraient déjà été tués).

6/ Qu'en dire ?

  • Qu'on commence à vraiment parler de stratégie.
  • Que les deux brigades vont servir à remplacer les Canadiens et les Hollandais qui décidément, quittent le pays l'an prochain. Bilan à somme nulle, donc. Obama ne peut faire moins.
  • Qu'il faut bien tenir Kandahar, puisque c'est le noyau de l'insurrection.
  • Qu'au-delà de tous les discours, maintenant qu'on sépare peu à peu AQ des autres sujets, on va pouvoir distinguer les talebs des Pachtounes.
  • Qu'on s'intéresse enfin à une position clef sur le terrain, un vrai "centre de gravité". Géographiquement circonstancié : cela faisait longtemps.
  • Et que ça permet, pendant ce temps là, de laisser les délices orientales (oui, ça se met au féminin quand c'est pluriel comme orgue et amour) se chamarouiller autour de l'élection présidentielle, dans une sorte d'afghanisation de la démocratie : on verra plus tard la question temporelle, et celle de la légitimité.
  • D'autant que simultanément, les Pakistanais continuent de mettre au pas leurs propres taliban, qui ont commis l'erreur de commettre un attentat à Peshawar, épicentre de leur zone.

Plein de choses, en fait. Et vous trouvez que les décideurs ne discutent pas de stratégie ?

O. Kempf

NB : Oui, je sais, chamarouiller n'est pas dans le dictionnaire : mais ça sonne bien, non ? Et tout un chacun comprend ce que ça veut dire.

Commentaires

1. Le dimanche 11 octobre 2009, 19:42 par

- Les Etats-Unis et éventuellement certains de leurs alliés auront peut-être d'autres front à ouvrir contre Al-Qaida, avec par ailleurs un problème nucléaire iranien non réglé. Je pense au Sahara (AQMI), à la Somalie et plus probablement au Yémen, actuellement en cours de déstabilisation (Al-Qaida au sud et rebelles zaidites au nord) et point clé de la route maritime de Suez.
Engager les effectifs en Afghanistan, c'est se priver d'une réserve indispensable pour (potentiellement) lutter ailleurs contre les jihadistes. Et, les Etats-Unis auront toujours de nombreuses troupes immobilisées en Irak jusqu'en 2011. Un sacré dilemme (toute l'histoire de la stratégie)
- Autre option plus fantaisiste : Obama est un adepte d'Henri QueUille « Il n'est aucun problème assez urgent en politique qu'une absence de décision ne puisse résoudre. »

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