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L'impopulaire guerre populaire

Certains expliquent que la guerre a désormais lieu au sein des populations.

D'autres qu'il faut parler de peuple, pour bien comprendre pourquoi notre intervention passe mal.

On est loin de la guerre populaire énoncée par Clausewitz : populaire en son double sens de guerre soutenue par le peuple, et guerre à laquelle le peuple prenait part.

Ou plutôt, et c'est ça qui change tout : la guerre est toujours populaire... mais c'est d'un autre peuple qu'il s'agit. Celui chez qui elle se fait. Ce qui explique qu'elle soit, chez nous, impopulaire....

O. Kempf

Commentaires

1. Le samedi 28 novembre 2009, 23:49 par Jean-Pierre Gambotti

Afin de commenter votre court billet, qui fait gentiment dans la provoc avec en conclusion une pirouette sémantique, j’ai cherché des arguments sur le net. Je m’interrogeais sur la polysémie du binôme peuple/population et j’ai trouvé une forme de réponse sur http://www.limbos.org/sur/yamanfr.h... qui traite des indiens Yamana ou Yagan, peuple fuégien quasiment disparu. Extrait : " Les yagans avaient au moins cinq mots pour le vocable 'neige' ; pour 'plage' encore plus ; le choix du mot adéquat dépendait de plusieurs facteurs, par exemple la localisation de la plage en question par rapport à celui qui parle, ou le fait qu'il y ait des terres ou de la mer entre cette plage et lui, ou encore son orientation. Les mêmes mots changeaient de sens suivant l'endroit d'où on le prononçait ; ainsi, un mot utilisé alors qu'on était dans un canot ne signifiait pas la même chose que quand la personne était à terre. [ ahshuk, plage de galets, duan, plage rocailleuse,lahpicun, plage fangeuse, asetan, plage de sable, wahan, plage sur laquelle on peut tirer les canots au sec, ...]
Pour exprimer les relations de famille, les yagans avaient au mois cinquante mots, chacun précisant une particularité."
Et je m’interroge sur notre incapacité à utiliser le mot ad hoc dans des circonstances aussi graves que la guerre. Population ou peuple? Nous ne sommes pourtant que dans l’alternative simple. Les peuples premiers pour lesquels la polysémie jouait sur des dizaines de sens, c’est le cas du vocable "neige" chez les Inuits, savaient nommer pour survivre, ou, pour adapter sans la trahir la formule d’Albert Camus, " nommer les choses pour ne pas ajouter à la misère du monde ". En serions-nous incapables ?
Très cordialement.
Jean-Pierre Gambotti

EGéA : moi, provocateur ? mais gentiment, vous l'avez compris....

2. Le samedi 28 novembre 2009, 23:49 par

Question intéressante, que j'aimerais bien poser à des spécialistes du lien armée-nation : comment gagner le coeur de sa propre population dans le cadre d'une guerre au sein d'une population à l'autre bout du monde ?

EGEA : faut-il être spécialiste du lien armée-nation pour répondre ?

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