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Actualité du débat stratégique

Pour commencer cette année, je signalerai que la RDN lance avec son numéro de janvier une nouvelle maquette, ordonnée autour de trois cahiers, le premier thématique, le deuxième de débats et de jalons, et le dernier de chroniques et de recensions. Le numéro de janvier s'ouvre par un cahier sur l'année stratégique 2010, avec un article de l'amiral Lacoste (Fondamentaux de la stratégie) et l'un de votre serviteur (perspectives stratégiques 2010).

Ce cahier est précédé d'un appel au débat de Jean Dufourcq, rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale (RDN pour les intimes)

Voici son texte. "Intérêts stratégiques français"

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O. Kempf

Commentaires

1. Le vendredi 1 janvier 2010, 18:06 par

L’article de Monsieur Jean Dufourq est bien fait pour lancer le débat. Son chapitre intitulé « l’équation stratégique de la France » nous montre trois axes très pertinents : dans notre inconscient collectif le danger vient traditionnellement de l’est (Attila), le salut vient de l’ouest (l’île de Sein fut le quart de la France), au sud se trouve l’ouverture vers l’Afrique et l’Asie.

Le plus intéressant dans cette vision (que je schématise ici à l’excès pour faire court) c’est l’oubli, certainement involontaire, qu’elle exprime : l’on ne voit pas du tout les choses de cette façon à Quimper-Corentin ni à Brive-La-Gaillarde. C’est un point de vue parisien. La France, c’est soixante millions de Français et pas soixante millions de Parisiens. Voici notre principale fragilité : c’est la fragilité parisienne. Ville facile à approcher de toutes directions et facile à investir, Paris s’identifie à la France. Que Paris tombe et tout est perdu, que Paris soit libérée et la France renaît. Nous sommes fragiles de la tête.

Double fragilité parce que l’importance de Paris est perçue comme de l’arrogance dans la plupart de nos provinces, un sentiment qui est néfaste pour l’unité nationale dont Monsieur Jean Dufourq parle dans son deuxième chapitre.

Triple fragilité au regard des « Intérêts, valeurs et responsabilités, le moteur de l’action extérieure de la France » qui forment le troisième chapitre parce que tous ces éléments ne sont vus que de Paris. Or nos expatriés, qui sont un élément important de notre action extérieure, sont plus souvent des provinciaux que des parisiens. Il est facile de le vérifier sur internet car nos expatriés se forment en Amicales et ouvrent des sites.

Le parisianisme est une de nos grandes faiblesses. Si le centralisme royal puis jacobin fut à certaines époques un atout, il ne l’est plus.

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Nos institutions, et par conséquent notre défense, souffrent de la même faiblesse. Un commandant de sous-marin nucléaire à qui je demandais, vers 1980 ou 82, s’il voyait une faiblesse dans notre dissuasion, me répondit aussitôt « le seul point faible, c’est le Président ». C’était vrai il y a trente ans et ça l’est encore avec le développement d’un prétendu « domaine réservé » (abandonnant des pouvoirs exécutifs et stratégiques à un personnage dont la seule compétence est d'avoir obtenu l'investiture de sa candidature par un parti politique et d'avoir été élu, personnage qui non seulement n’a de comptes à rendre ni au Législatif ni au Judiciaire mais aussi dispose du pouvoir de dissoudre l’Assemblée Nationale.

Dans notre Histoire, nous avons surmonté les crises (intérieures ou internationales) quand les institutions ont tenu (1914) et nous avons craqué quand les institutions n’ont pas tenu (1870, 1940). Aujourd’hui, on parle de résilience : actuellement notre résilience est celle du verre dépoli.

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