Le nouveau thème du mois sur alliance géostratégique s'intitule : « l’Europe après Lisbonne ». Il a déjà provoqué des réactions : le débat est lancé.....
Nous n’avons pas voulu réduire le sujet à « l’Europe de la défense », même si c’est évidemment la première chose qui vient à l’esprit :
- la nouvelle PSDC (Politique de Sécurité et de Défense Commune) trouvera-t-elle les voies de son expression ?
- Quel mécano organique faut-il envisager à Bruxelles, entre les nouveaux acteurs (MM. Barroso, van Rompuy, Mme Halton) ?
- Comment travaillera le futur Service Européen pour l’Action Extérieure (SEAE) ?
- Comment y intégrer (le faut-il ?) les structures existantes : Direction de Planification et de Gestion des Crises (CPMD), Capacité Civile de Planification et de Conduite (CPCC), État-major de l’UE (EMUE), Centre de Situation (SITCEN) ?
- Quels liens prévoir entre le haut-représentant et le président du comité militaire ?
L’Europe après Lisbonne, c’est également la question de son unité : elle est arrivée divisée au sommet de Copenhague, alors qu’elle possédait des positions de force; l’échec de la conférence fut d’abord celui de sa désunion.
- Celle-ci va-t-elle s’accentuer avec Lisbonne, surtout si les conservateurs eurosceptiques arrivent au pouvoir en Grande-bretagne ?
- Le moteur franco-allemand, qu’on nous dit repartir, sera-t-il aussi vigoureux qu’espéré ?
- Faut-il relancer le triangle de Weimar (Paris-Berlin-Varsovie) comme le soutien à Mr Westewelle, le nouveau ministre des affaires étrangères allemand ?
- Faut-il au contraire accepter cette faiblesse apparente, qui est au fond le vrai point fort de l’Europe ?
L’Europe après Lisbonne, c’est enfin celle de ses relations avec le monde.
- La direction est-ouest est la plus évidente : quel partenariat inventer avec la Russie (discussions de sécurité européenne, réforme de l’OSCE, traité FCE, gazoducs, etc) ? Quelle relation avec l’Amérique, finalement bien éloignée malgré toutes les protestations, et alors que l’Europe la suit sans enthousiasme en Afghanistan ?
- Mais c’est aussi l’axe nord-sud : au nord, tout d’abord, trop souvent négligé alors que le cercle polaire apparaît le centre de tous les intérêts et que l’Europe l’ignore; au sud, évidemment, avec l’inévitable question de l’avenir de l’UPM, de la question israélo-palestinienne, de la question turque, de la question chypriote; mais aussi des rapports avec l’Afrique ou l’Amérique du sud, qu’il faudrait réinventer…
Réf :
O. Kempf