Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Low-cost : l’approche de la guerre par les coûts

Je vous ai dit que le thème du mois m'inspirait beaucoup. Commençons donc à examiner à quel point il est fructueux.

cover-livre-lowcost-att-basse-def.jpg

Qu’est-ce que le low-cost ? selon une perception courante, il s’agit d’offrir, avec une qualité plus ou moins légèrement réduite, des biens à des produits bas : le consommateur jugeant la différence de prix supérieure à la différence de prestation. Il s’agit donc d’une offre nouvelle, destinée à répondre à une demande privilégiant le facteur du prix. Cette offre est possible grâce à une compression des coûts de production et de distribution.

Enfin, le low-cost se développe parallèlement à la croissance du luxe, tant en chiffre d’affaire qu’en volume, selon une double direction : une démocratisation du luxe (tout le monde a une pochette Vuitton) et en même temps un agrandissement par le haut de la gamme du luxe (avec l’apparition d’un ultra luxe). Ces considérations aident à comprendre la notion de guerre low-cost, en se posant plusieurs questions :

  • en la matière, qui est le producteur ?
  • et donc, qui est consommateur ?

l’opposition entre deux belligérants répond-elle à cette articulation offre-demande, chacun étant tour à tour producteur et consommateur ? ne faut-il pas d’ailleurs aller encore plus loin, et distinguer à l’intérieur de chaque fonction : par exemple, le consommateur étant à la fois l’armée, le pouvoir politique et la population (pour reprendre une trinité fameuse) ? le producteur étant à la fois le fabricant et le distributeur ?

le low-cost répondant à un haut de gamme, quel est le haut de gamme en matière militaire ? la guerre ultra technologique ? mais s’agit-il de la possession d’armements dits classiques (chars, avions, frégates, sous-marins) ? ou de dimensions nouvelles (espace, cybernétique de haut niveau –défensif et offensif-, nucléaire, missiles de croisière,…) ? ce qui suggérerait la répartition entre le haut de gamme et le très haut de gamme….

Dès lors, existe-t-il un milieu de gamme ? s’agit-il du tout venant des opérations, entre maintien de la paix (Balkans, Liban, RCI, Tchad) et sécurité intérieure (protection du territoire national, forces de présence, action de l’état en mer, Vigipirate,…) auxquelles il faudra ajouter, dans le cas français, une dissuasion qui serait la partie haute de ce milieu de gamme.

Cette présentation permettrait surtout, si elle était systématisée, de dépasser le vain débat sur la guerre asymétrique, irrégulière, bâtarde, au sein des populations….

Elle permet surtout de se poser la question des coûts, mais aussi des acteurs. Nous y reviendrons. Déjà, dites-moi ce que vous en pensez...

O. Kempf

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.egeablog.net/index.php?trackback/482

Fil des commentaires de ce billet