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Grâce à la mafia, pas de terroristes en Italie

Laurent me communique ceci : merci à lui et à Raphael.

Le quotidien italien "La Repubblica" a expliqué, dans son édition du 28 janvier dernier, pourquoi Al Qaeda ne réussira jamais un attentat en Italie, ceci à travers un récit amusant mettant en avant plusieurs problèmes qui minent la société italienne, en particulier le problème de la mafia qui, par rapport au terrorisme, se transforme en arme efficace: "Le système immunitaire napolitain parfait", a résumé Raphaël qui nous a signalé cette info. Voici la traduction partielle de l'article.

Certains documents des Services Secrets Italiens, dont le contenu a été récemment révélé, ont permis d'affirmer que Ben Laden a déjà essayé, il y a quelque temps, d'organiser un attentat en Italie. Deux terroristes, en provenance d'un pays du Moyen-Orient, sont arrivés à Naples avec la ferme intention d'exécuter le châtiment d'Allah pour les italiens infidèles. Voici comment cela s'est déroulé...

Dimanche 23h47

Les terroristes arrivent à l'aéroport international de Naples. Ils sortent de l'aéroport après huit heures, car on a égaré leurs valises.

La société de gestion de l'aéroport n'assume pas la responsabilité de la perte et un employé conseille alors aux terroristes de repasser le lendemain : "Qui sait, avec un peu de chance..."

Ils prennent alors un taxi. Le conducteur (qui travaille au noir, sans licence officielle) les regarde dans le rétroviseur et, voyant qu'ils sont étrangers, les promène dans toute la ville pendant une heure et demi. Voyant qu'ils ne se plaignent pas, juste après que le compteur ait indiqué 200 euros, il décide de leur faire un sale coup. Arrivé au rond-point de Villarica, il s'arrête et fait monter un complice. Après les avoir volés et roués de coups, ils les abandonnent, inanimés, dans le quartier 167.

Lundi 04h30

A leur réveil, après un passage a l'hôpital, les deux terroristes réussissent à rejoindre un hôtel dans la zone de Piazza Borsa. Ils décident donc de louer un voiture chez Hertz, à Piazza Municipio. Ils se dirigent alors vers l'aéroport, mais juste avant d'arriver à Piazza Mazzini, ils restent bloqués dans une manifestation d'étudiants, d'anti-mondialistes en blouse blanche et de chômeurs napolitains, qui ne les font pas passer.

Lundi 12h30

Ils parviennent finalement à Piazza Garibaldi. Ils décident de changer leurs devises.... Leurs dollars sont alors changés en faux billets de 100 euros.

Lundi 15h45

Ils arrivent à l'aéroport de Capodichino avec la ferme intention de détourner un avion pour le précipiter sur les tours de l'ENEL (l'équivalent de EDFen Italie) du "Centro Direzionale". Mais les pilotes d'ALITALIA sont en grève car il réclament le quadruplement de leur salaire et de réduire leur temps de travail. Même chose pour les contrôleurs aériens, qui exigent la machine à poinçonner pour tous ("sinon, quels foutus contrôleurs sommes-nous?!" ont-ils déclaré).

Le seul avion disponible sur la piste est un avion de la MARADONA AIRLINES dont la destination est Alghero (en Sardaigne) et il a 18 heures de retard...

Les employés et les passagers campent dans la salle d'attente... et se mettent à brailler des chants populaires... et entonnent des slogans contre le gouvernement et les pilotes!

Les hommes de la Sécurité Aéroportuaire arrivent et commencent à frapper tout le monde à grands coups de gourdins, à droite et à gauche, et s'acharnent en particulier sur les deux arabes.

Lundi 19h05

Finalement, les choses se tassent.

Les deux terroristes, couverts de sang, s'approchent du comptoir de MARADONA AIRLINES pour acheter des billets pour Sassari, s'emparer de l'avion et le précipiter contre les tours de l'ENEL. Le responsable de MARADONA AIRLINES qui leur vend les billets, ne dit pas que le vol, en réalité, a déjà été supprimé.

Lundi 22h07

A ce moment-là, les terroristes discutent pour savoir s'ils doivent poursuivre ou non... Ils ne savent pas si détruire Naples est un acte de guerre ou plutôt de charité...

Lundi 23h02

Morts de faim, ils décident de manger quelque chose au restaurant de l'aéroport. Ils commandent un sandwich "omelette, moules et pépéronade".

Mardi 04h35

En proie à une salmonellose foudroyante provoquée par l'omelette, ils finissent à l'Hôpital Cardarelli, après avoir attendu toute la nuit dans le couloir des urgences. La chose n'aurait pas duré plus de deux jours, si le choléra provoqué par les moules ne s'était pas déclaré.

Dimanche 17h20

Ils sortent de l'hôpital après douze jours et se retrouvent dans les parages du Stade San Paolo. L'équipe de Naples a perdu à domicile contre le Palermo 3 à 0, grâce à deux penalties accordés à l'équipe sicilienne par l'arbitre Concettino Riina de Corleone. Une bande d'ultras napolitains, voyant les deux à la peau basanée, les prennent pour des supporters du Palermo et leur filent une rouste. Le chefs des ultras, un certain "Peppo u Ricchione" ("Peppo la Tarlouze"), abuse sexuellement d'eux.

Dimanche 19h45

Finalement les ultras s'en vont. Les deux terroristes décident de se saouler pour la première fois de leur vie (même si c'est pêché!). Dans une gargote de la zone portuaire, on leur refile du vin coupé avec du méthanol et les deux retournent à l'hôpital Cardarelli pour intoxication. On leur découvre aussi la séropositivité au virus HIV (Peppo ne pardonne pas!).

Mardi 23h42

Les deux terroristes fuient l'Italie en radeau, direction la Libye, à moitié aveugles à cause du méthanol ingéré et avec une bonne douzaine d'infections dues au virus HIV. Ils jurent devant Allah qu'ils ne tenteront jamais plus rien contre notre beau pays chéri.

Commentaires

1. Le vendredi 19 février 2010, 12:33 par

Une caricature plutôt bien pensée et franchement hilarante. Comme quoi, le pire ennemi d'un démon n'est pas un ange mais un autre démon.

Cordialement

2. Le vendredi 19 février 2010, 12:33 par VonMeisten

Excellent.

3. Le vendredi 19 février 2010, 12:33 par Frederic

On n est pas encore le 1er avril;}

4. Le vendredi 19 février 2010, 12:33 par Thierry

Par delà l'esprit et l'humour de cet (excellent) article, il y faut voir un fond de vérité. Tout d'abord, l'Italie semble assez efficace en matière de lutte contre le terrorisme. C'est certainement à cause de son passé, et au maillage du territoire par les forces de sécurité (plus nombreuses aujourd'hui que sous Mussolini, faut-il le rappeler). Maillage qui existe aussi pour les 14 grandes organisations criminelles (dont Camorra et Mafia sont les plus connues) qui ont horreur qu'on vienne marcher sur leurs plates-bandes (trop de désordre tuerait leur commerce), qui ne veulent pas se faire souffler la flamme du renom et du respect (ils doivent etre, localement, reconnus comme les seuls en mesure de contrebalancer l'ordre romain), qui sont aussi chauvins que le reste des Italiens (et c'est un français qui parle...) et qui ont donc ce fond d'autoprotection face aux étrangers, surtout si ceux-ci peuvent s'en prendre, à l'aveugle, à des gens de ces "familles" (il y a en effet un devoir de protection). Enfin, il ne faut pas négliger le fait que souvent, des candidats terroristes ou assimilés comme tels soient "donnés" à la police par les organisations criminelles car (1) ils fréquentent les memes endroits et peuvent facilement les identifier, (2) cela permet que les forces de l'ordre regardent ailleurs (nolens volens) et (3) pour toutes les raisons déjà énumérées. Dire que l'Italie est à l'abri serait présomptueux; prétendre qu'elle possède d'atouts efficaces tant dans les forces de sécurité qu'au sein de la population est une simple vérité. Bravo pour l'atmosphère de ce blog

5. Le vendredi 19 février 2010, 12:33 par

Pas mal du tout !

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