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Dossier Turquie de PE (IFRI)

La dernière livraison de "Politique étrangère" consacre un dossier à la Turquie, et un autre à l'Afghanistan.

A croire que PE suit les thèmes du mois d'AGS, ou les programmes de géographie de Khâgne !!!

La lecture des deux premiers articles attire l'attention.

1/ En effet, Dorothée Schmid, (chargée de recherche Turquie à l'IFRI, et coordonnatrice de ce numéro) termine son introduction par ces mots, à propos de l'alliance turco-israélienne : "Dans ces conditions, l'alliance stratégique avec Israël se dévalue rapidement : avec le retour de la mémoire des empires, les univers symboliques des deux derniers États-Nations solides du Moyen-Orient se dissocient désormais inéluctablement, comme s'éloigne peut-être leur quête d'européanité".

2/ Passons sur le qualificatif de "solide" surtout associé à "deux derniers" : l'Egypte est clairement un Etat Nation, la Syrie l'est autant qu'Israël, quand à la solidité..... Là n'est pas le propos. C'est surtout la question de quête d'européanité qui est intéressante : en effet, l'Europe que l'on disait douée d'un vrai "smart power" est en train de s'étioler. Et le fractionnement local laisse la place à une reconfiguration probable, et que j'ai déjà annoncée.

3/ L'analyse des négociations européo-turques est fort intéressante, car elle montre que la recherche de stratégie alternatives de la part de la Turquie (alliance, russe, regain en Asie centrale via un pan-turquisme, résurgence d'un néo-ottomanisme proche-oriental) n'est jamis totalement satisfaisant, mais sert à redonner de la substance à l'attrait turc auprès des opinions européennes, par ailleurs en phase de recroquevillement. Voir l'article.

4/ L'article suivant de Pierre Razoux, chercheur au NDC, évoque les aléas de l'alliance entre Turquie et Israël, et son affaiblissement : j'en retiens surtout que cet affaiblissement n'est pas seulement dû aux modifications de l'environnement régional, mais aussi à des facteurs politiques internes : arrivée de l'AKP en Turquie, et de B. Netanyahou en Israël : signe, encore une fois, del'importance des faits politiques intérieurs dsur des dispositifs géopolitiques plus larges, ce dont certains doutent parfois.

5/ Je n'ai pas encore lu les deux articles suivants sur Ergenekon et sur la question kurde : mais le rassemblement de ces quatre sujets constitue un dossier turc fort approprié.

6/ Dernière remarque : je note, aussi bien dans l'édito de Dominique David que dans le texte de D. Schmid, l'utilisation du terme "caveat" pour des négociations diplomatiques.... Or, le terme vient du vocabulaire militaire et semblait réservé aux exceptions d'application des règles d'engagement (cf. mon article) : je trouve la déviation de sens intéressante :comme si une position nationale s'appelait un caveat.

O. Kempf

Commentaires

1. Le mercredi 14 avril 2010, 21:01 par Tibo

L'acception militaire de caveat est récente et surgit de l'obligation moderne de ne plus faire la guerre, ou pour le moins de ne la faire qu'en coalition. Le volapük des coalitions étant l'Anglais, ou le Globish comme vous le dites justement, M. Kempf, c'est dans l'Anglais que l'on cueille le Caveat, forme conjuguée latine que l'on peut traduire par "Qu'il soit fait attention", "que l'on soit vigilant" voire " Mef! " . En fait, avant d'être adopté par les militaires, sous forme substantivée ( Un caveat , des caveats ) pour donner un nom aux innombrables trous du gruyère des règles d'engagement, le caveat fleurissait dans le droit commercial pour inciter l'acheteur à la circonspection. Dès lors, il n'est pas étonnant de le voir passer de l'anglais commercial à la langue diplomatique. Ce n'est pas un terme qu'eussent chéri Jules Cambon ou André François-Poncet, mais là encore, le Français recule, hélas.


égéa: les caveat datent des procédures marine OTAN au cours de la guerre froide. Mais alors qu'elles étaient très encadrées, ona ssiste depuis 1990 à une longue évolution. Voir le dossier que  nous publions dans le prochain RDN sur les ROE (cf mon billet).

2. Le mercredi 14 avril 2010, 21:01 par Tibo

Merci. Je ne manquerai pas votre article.

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