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Scénario noir

Imaginons un scénario noir. Mais possible.

1/ Les soi-disantes résolutions européennes pour venir en aide à la Grèce ne tiennent pas longtemps. Finalement, les marchés viennent tester le dispositif et on s'aperçoit rapidement que ni le FMI, ni la solidarité de l'UE ne réussissent à sauver la mise en faillite de la Grèce.

2/ Aussitôt, les marchés attaquent les autres points faibles d'Eurolande, Espagne ou Irlande ou Italie ou France. Autant dire que l'euro explose. La crise latente de l'Union européenne devient désormais explicite. On ne peut plus compter sur la solidarité européenne.

3/ Les économies subissent alors une purge : tout d'abord, une sévère récession avec une baisse violente du pouvoir d'achat, accompagnée d'une inflation très vigoureuse, seul moyen de gommer les montagnes de dettes. Accessoirement, l'Allemagne subit au moins autant que les autres, puisque plus personne n'achète ses produits, trop chers. Et elle se raidit encore plus quand elle voit la grosse inflation revenir, elle si vertueuse qui avait tant cherché à éviter cela.

4/ Les troubles sociaux éclatent de ci de là. Ils s'articulent à tous les mouvements populistes européens qu'on a vu émerger ces dernières années. Notamment, les logiques du bouc émissaire se font extrêmement présentes, suivant une modalité girardienne.

5/ Les violences éclatent, d'abord limités puis transfrontalières, selon une continuité des populations (hongrois par ici, roumains par là, flamands ou catalans ou padaniens...).

Pas brillant ? non, mais possible.

O. Kempf

Commentaires

1. Le vendredi 23 avril 2010, 10:01 par

Un scénario qui rappelle le printemps des peuples de 1848, adapté au monde de 2010... Pourquoi pas ?

2. Le vendredi 23 avril 2010, 10:01 par VonMeisten

Oui, le scénario me semble aussi possible. Ce n'est probablement plus un risque, mais une menace pour les points 1 à 4.
Pour le point 5, j'ose croire que c'est bien un risque, et non une menace.

3. Le vendredi 23 avril 2010, 10:01 par Odhinn

Les marchés......sont ils irrémédiablement débiles? Car si on s'attaque à la zone euro.....on s'attaque quand même à un des rares espaces mondiaux où il a des clients avec des sous sous. Plus de sous sous, plus de clients, plus de clients, plus de vente, plus de vente, "acteurs du marché" moins riches..... C'est bien beau de délocaliser pour produire moins cher.....mais où est le client? Ici et pas dans le tiers monde; c'est pas le pakistanais ou le bengalis, peu payés qui va acheter ces produits. Où est le consommateur, voilà la vrai et unique question qui vaille, et si on appauvrit le consommateur.....
Vraiment trop con l'ultra capitalisme....rien ne vaut le simple capitalisme modéré par un état dirigiste et parfois coercitif.......

4. Le vendredi 23 avril 2010, 10:01 par oodbae

Dans votre point 2 du scénario noir, il y a une option que vous ne semblez pas prendre en compte et qui fut détaillée dans cet article amateur (lien: http://www.les-cercles.fr/economie-... ). Si des pays sortaient de l'euro, chacun serait confronté, de nouveau, à ses problèmes et seulement ses problèmes (économiques et sociaux). Et apparemment, cela permettrait de les résoudre plus efficacement. Du moins, c'est ce qui ressort de cet article.

Quant à votre penchant pour les réactions"communautaristes-nationalistes-racistes-xénophobes-etc." que vous résumez, si je ne me trompe, sous le terme populiste, je crains que vous n'ayez raison. Et pour cause: d'autres mouvements qu'on peut qualifier de populistes à mon avis (socialistes-communistes-anticapitalistes-ouvriers etc.) font croire aux citoyens depuis quelques décennies qu'il est légitime d'exiger qu'une majorité voire la totalité de la population vive dans un confort largement supérieur au nécessaire pour vivre (ie: confort social avec la sécu, la retraite à 60 ans, l'université bon marché, l'école gratuite pour tous, allocations, SMIC augmenté presque chaque année, vacances pour les enfants dits défavorisés payées par les mairies, etc etc etc ) et surtout, ces partis populistes font croire que quelques centaines de millions d'européens pourraient jouir de cet état de fait éternellement pendant que que des milliards d'autres n'attendent que leur heure pour ,eux-mêmes et à leur tour, trouver ce confort, inversant ainsi la balance. Ainsi, la désillusion quant à la légitimité des exigences de tout un chacun envers son confort de vivre sera rude et plutôt que de l'accepter (accepter l'absurdité des ces exigence), on cherchera des boucs-émissaires, comme d'habitude: les étrangers, les différents, l'autre.

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