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France, Otan et identité culturelle

Il faut lire le dernier focus publié par l'IFRI. Écrit par le Commandant de Russé, chercheur au Laboratoire de Recherche sur la Défense.

L'intitulé ? La France dans l'OTAN. La culture militaire française et l'identité stratégique en question

Celui qui s'intéresse à l'Otan se dira :

encore une fois, un énième "la France et l'Otan", on dirait du Boniface ou du Bozo. Oui mais... mais en fait, le sujet est bien plus intéressant que ça : il s'agit d'étudier la pérennité de l'exception française, et d'abord en des termes de culture stratégique. Les échos qu'on en a laisse en effet entrevoir une normalisation culturelle, une perte de l'originalité française, celle qui au-delà des postures politiques permettait d'apporter un coup d'œil différent à l'alliance. Au point que les plus purs Otaniens reconnaissaient sans fard que si la France n'avait pas existé, il aurait fallu l'inventer, pour donner cette contradiction qui permet le relief et donc l'amélioration.

Il est donc à craindre que le retour (puisque maintenant on peut dire les choses pour ce qu'elles sont, et non plus la périphrase de "la participation pleine et entière" qui est bien lourde), que le retour n'affadisse la différence française, et qu'on n'assiste à un lissage, ce qui serait dommageable tant pour les alliés que pour les Français : là réside un des vrais dangers de ce retour.

Je n'ai pas encore lu ce texte, et ma première impression est qu'il est peut-être un peu tôt pour avoir des résultats concluants : il n'est en revanche jamais assez tôt pour poser les bonnes questions, de façon à inciter les autorités françaises à conserver la consigne d'une indépendance d'esprit, et non le consensus à tout crin. Rien que pour aider à cette prise de conscience, ce texte est salutaire.

Et le commandant de Russé a une juste intuition que de poser celle de la perméabilité des cultures stratégiques. Mais au fait quels sont les traits distinctifs de la culture stratégique française ? Foch et Clausewitz ? Galliéni et Lyautey ? Guibert ? ou trouvera-t-on toujours, dans notre histoire si mouvementée, l'éternel représentant illustrant le "génie français" ?

O. Kempf

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