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Gouvernance économique européenne

J’ai pu assister hier soir à la fin de la conférence organisée par le club « forum du futur » (amiral 2S Betermier) sur « la gouvernance économique européenne ».

Deux orateurs : Elie Cohen, économiste à Science Po, et JL Bourlange ex député centriste européen.

Deux thèmes successifs :

I le constat

E. Cohen. Au-delà de ce constat pessimiste (je suis arrivé en retard, mais devine assez bien le tableau), il peut y avoir aussi des aspects positifs, soulignés par Mario Monti, qui voit trois progrès majeurs :

  • - l’instauration nette d’une culture de la rigueur en Grèce
  • - la mise en place d’une politique de solidarité (plan de 750 GE)
  • - la coordination budgétaire ex ante (avant les votes nationaux) devient pensable.

JL Bourlange. Maastricht et l’euro sont l’ombre portée d’une étoile éclatante mais morte, car datant des années 1980 et de la trinité Mitterrand Kohl Delors. Depuis, que des euronégligents (Chirac, Scroeder) ou des eurosceptiques (Aznar, Berlusconi). On a donc cassé l’outil européen (illusion de la pacification du monde, de la mondialisation heureuse) alors qu’on s’aperçoit aujourd’hui qu’on en a besoin.

II Perspectives.

E. Cohen.

La crise n’est pas finie, cf. le système bancaire espagnol qui doit se refinancer en urgence. Au scénario rose (on ‘en sort, 10% de proba) et au scénario noir (tout se casse la figure, 15 %) , on s’oriente vrs un scénario gris de longue récession.

On a vu se cristalliser une lecture allemande, et une lecture française.

  • Ad : « Suivez mon exemple ». mais ultra déflationniste et désarmement de la BCE (utilisation des méthodes non orthodoxes)
  • Fr : « il faut corriger les déséquilibres globaux de l’UE »

JL Bourlange. Il faut une psychanalyse publique franco-allemande, et au-delà de l’Europe du N avec l’Europe du sud.

Il n’y a pas de tragique (i.e. devant telle situation nette et contrastée, je prends telle décision la face de l’histoire), on est dans des faux-semblants qui doit être traitée par un lent exercice de maturation analytique, car les deux sociétés allemandes et françaises sont profondément ébranlées et gémissent en tâtonnant.

  • FR : a raison de dire qu’il faut gérer la crise, et que l’euro sert à tout le monde (et notamment à l’Allemagne, malgré le discours de Merkel l’Allemagne a fiat le donc de l’euro à l’Europe) et qu’on ne peut sauver la zone que solidairement.
  • AD : a raison de critiquer la non-rigueur en 2007 choisie par N. Sarkozy, de dire que nous profitons indûment de leur vertu (agacement allemand devant la désinvolture française, d’où une rigueur machiavélique – le plan de 80 GE- pour nous forcer à la rigueur). C’est au fond la remise en question du modèle français : croissance, dépend de la consommation, dépend des transferts sociaux, dépend du déficit, dépend de l’endettement.

Ne croit pas à la possibilité d’éclatement de l’euro : c’est d’abord techniquement trop difficile, et en plus, cela aggraverait les problèmes de chacun. On s’oriente vers une longue période de langueur, où la rigueur nécessaire serait compensée par la dévaluation collective de l’euro (ce qui pose des problèmes à l’extérieur, mettant en cause la reprise américaine, dont on voit les déficits remonter, et chinoise, qui est à nouveau rétive devant la modification de la parité du yuan depuis que l’euro baisse).

Je me suis fait cette réflexion, pour conclure : isolationnisme allemand fait retourner l’adage : on disait que les Américains étaient des Allemands qui parlaient anglais. Il semble que le Allemands soient des Américains isolationnistes qui parlent deutsch.

O. Kempf

Commentaires

1. Le mardi 15 juin 2010, 18:43 par Nono

Cette conférence avait l'air intéressante, et je vois des choses intéressantes chez les 2 orateurs.

Je ne crois pas non plus à l'éclatement de l'Euro, personne n'y a réellement intérêt. Enfin, pas à court/moyen terme. Mais la situation actuelle n'est pas suffisante, et depuis pas mal de temps, on manque clairement d'un leadership européen, d'une vision. Le traité de Nice était une catastrophe, le TCE devait porter au moins en partie ce besoin d'une vision et d'une évolution claire. On sait ce qu'il en a été, entre autre pendant le débat.
Depuis, on reste dans les bricolages, sans que personne de poids politique réel au niveau européen ne se lève et dise "Assez! Il faut qu'on réfléchisse et qu'on dise enfin: quel est notre projet pour l'Europe".
Et la gouvernance économique est un élément fondamental, ne serait-ce que parce que l'Union Européenne est originellement une alliance économique dans un but politique.
Enfin, sur le cas allemand en particulier, je sens depuis plusieurs années une remontée d'un sentiment d'Allemagne forte qui ose s'affirmer: je pense qu'il y a 20 ans, jamais l'Allemagne n'aurait osé s'imposer autant qu'elle l'a fait lors de la crise grecque, ne serait-ce que parce que les 2 guerres mondiales étaient encore dans les têtes et qu'un trop grand renouveau de l'Allemagne faisait vraiment peur. Cette peur de l'Allemagne explique une partie des oppositions initiales à la Réunification allemande.
Mais cette époque est révolue, et on voit dans différents domaines (crise grecque, Airbus et la chaîne des monocouloirs, construction de satellites) que maintenant l'Allemagne non seulement est forte, mais elle le sait et le revendique, et fait la leçon au reste de l'Europe. Et ça, je crois que c'est nouveau, et c'est indispensable à prendre en compte, tout comme votre adage final.

2. Le mardi 15 juin 2010, 18:43 par VonMeisten

Peut-on considérer comme réellement positif une "coordination budgétaire ex ante" qui serait mené par des instances très éloignés des gouvernés ?

égéa : en discutant l'autre jour avec un lobbyiste bruxellois, la commission, l'air de rien, a le vrai pouvoir.

3. Le mardi 15 juin 2010, 18:43 par VonMeisten

Certes oui : c'est bien là ce qui me chiffonne. Pouvoir important, et mode de désignation trop éloigné du citoyen...

4. Le mardi 15 juin 2010, 18:43 par Yves Cadiou

Difficile de concilier libéralisme économique et gouvernance économique. Surtout en y ajoutant "l'indépendance" de la banque centrale. Je mets les guillemets car dans nos institutions ce joli mot cache souvent un déni de démocratie et par conséquent un déficit de légitimité.

En parlant de démocratie et voyant que vous évoquez le lobbying bruxellois, cher Monsieur Kempf, je vous fais part de questions impertinentes que jene suis certainement pas seul à me poser : quelqu'un a-t-il déjà fait connaître les genres d'arguments qu'on utilise pour faire du lobbying auprès des commissaires ? Comment un lobbyiste bruxellois traduit-il le mot lobbying en bon français ? Si je propose le mot corruption, suis-je vraiment loin de la vérité ?

5. Le mardi 15 juin 2010, 18:43 par Nono

Je disconviens respectueusement avec VonMeisten: le mode de désignation de la Commission n'est pas plus (à mon humble avis) éloigné du citoyen que ne l'est celui de notre gouvernement. Personnellement, je le trouve plus démocratique, le Parlement devant voter l'investiture de la Commission et surtout auditionnant chaque commissaire, et cette étape est tout sauf une formalité (demandez-donc à Rocco Butiglione). En fait, je pense que le principal problème de l'Union Européenne en général et de la Commission en particulier, c'est que dès qu'il y a quelques chose qui ne plaît pas en France et dont on peut rejeter la responsabilité sur quelqu'un d'autre, ça retombe en général sur l'Europe et la Commission, en oubliant que les directives et règlements européens sont votés par le Parlement et par le Conseil (et sur les sujets les plus régaliens, l'unanimité prévaut). Donc il y a une grand hypocrisie générale de nos politiques à rejeter en France ce qu'eux-même ont approuvé à Bruxelles.
C'est sûr, il faudrait peut-être renforcer la visiblité de la Commission et le caractère démocratique de sa désignation et de son contrôle, mais allez demander à nos gouvernements d'abandonner une part de leur pouvoir.
Les dernièrs nominations au niveau européen sont symptomatiques de cet état de fait: Barroso, Van Rompuy et Ashton ont été choisis parce qu'on voulait de bons techniciens sans grande envergure politique qui puisse faire de l'ombre aux gouvernants nationaux et laissent le réel pouvoir au Conseil Européen.
Certes, sur les aspects techniques, la Commission a le vrai pouvoir, mais ce n'est qu'un déplacement du centre de gravité du pouvoir technique des ministères nationaux vers la Commission. Le vrai pouvoir politique reste au Conseil Européen, ce sont eux qui décident, même si le Parlement, grâce au traité de Lisbonne (même si on est loin de la perfection) a de plus en plus de pouvoirs et s'en sert.

6. Le mardi 15 juin 2010, 18:43 par Nono

Le lobbying bruxellois a au moins l'avantage d'être plus plublic que le lobbying franco-français. On n'appelle pas ça corruption, juste lutte d'influences.

Il me semble qu'i y a quelques temps (années?), il y avait au moins un projet exigeant des différents lobbyistes bruxellois d'être enregistré et de voir la liste publiée. J'avoue ne pas avoir cherché si c'est appliqué ou mis en oeuvre.

Il est vrai que le lobbying n'existe pas du tout en France, et n'a strictement aucune influence sur la politique. La loi Hadopi ne doit évidemment rien au lobby de l'industrie muicale et cinématographique, de même que le lobby des agriculteurs n'a strictement aucun poids.

Pour ce qui est de l'indépendance, tout dépend par rapport à qui. Il est très bien par exemple que la Cour de Justice des Communautés Européennes soit indépendante au sens où les juges qui y sont nommés le sont pour une longue durée, par les différents pays, ne sont ni révocables ni prolongeables dans leur mandat. Bref, ils n'ont rien à attendre de qui que ce soit. Quant à la légitimité, elle vient non seulement d'une certaine ouverture et de démocratie, mais aussi de ce qu'on en fait: regardez le parlement français, malgré la réforme constitutionnelle qui lui a donné plus de pouvoirs, il est encore plus qu'avant considéré comme une chambre d'enregistrement des décisions prises par le gouvernement et personne n'a rien à dire. Où est la démocratie là-dedans?

Et pour revenir au lobbying, c'est à double tranchant: il ne faut surtotu pas oublier que certes, les grands groupes ou grands institutions font du lobbying, mais toute une ribamblelle d'ONG aussi, certaines étant plus qu'influentes, beaucoup plus me^me que des grands groupes. Tiens, par exemple, Greenpeace est une formidable machine à lobbying, avec un poid énorme, et ce n'est pas la seule. C'est aussi une chose que certains ont tendance à oublier, totu simplement parce qu'ils estiments qu'eux seuls ont raison.

7. Le mardi 15 juin 2010, 18:43 par Thibault Lamidel

Bonsoir,

Il faudrait peut être voir la situation de l'Europe sous un autre jour. Je trouve que dans ses structures, tant économique qu'institutionnel, elle est "bancale. Fondamentalement bancale.

En étudiant le système institutionnel européen en détail, on est frappé par un dualisme : Etat fédéral européen en formation contre confédération des Etats membres. La Commission Europpéenne est la "gardienne des traités". Façon de dire que c'est elle le Gouvernement de l'Europe. Elle a un rôle restreint, certes. Mais comme il a été dit, c'est elle qui répond le plus à notre schéma constitutionnel adoré : séparation des pouvoirs, régime plus ou moins parlementaire. C'est flagrant si l'on étudie la position de la Commission pour l'élaboration des textes. Elle propose au Parlement constitué du Parlement Européen (équivalent de notre Assemblée Nationale) et au Conseil de l'Union Européen (équivalent du Sénat, représente les Etats membres, à ne pas confondre avec le Conseil Européen). Mais, "originalité", c'est que le Conseil de l'Union Européen possède de drôles de pouvoirs : initiative législative surtout (pouvoir de proposer des textes). C'est bien curieux. Vous imaginez le Sénat français proposer des textes comme le Gouvernement ? Surtout que ce n'est pas un "Sénat" représentant que les "territoires européens" puisque c'est un organe que l'on nomme aussi "Conseil des Ministres". Si vous ne me comprenez plus, laissez moi finir. Ce Conseil des Ministres travaille avec le Conseil Européen. D'où deux présidents. D'où deux gouvernements : le Conseil des Ministres et la Commission Européenne.

C'est un peu la même difficulté que l'on retrouve dans la Gouvernance économique européenne.
L'Allemagne a fait l'euro. De là à créer les outils pour gouverner la zone, il aura fallu une crise pour convaincre nos amis allemands (Dire qu'il peste contre l'attitude des "PIGS" (quelle honte ce terme, et l'Irlande, l'Islande et l'Ecosse alors ? ). On a un outil communautaire et son contraire : chacun tire la couverture de l'euro à soi, chacun mène sa petite vie. On s'étonne donc que cela ne marche pas, un système sans sa logique ! Incroyable donc...

Le problème de la Gouvernance économique, ce sont les questions institutionnels qu'elle pose. Contrôle des budgets ? Il va falloir encore harmoniser certaines choses. Convergence des politiques européennes ? Il va falloir poser la question des politiques fiscales, même si cela n'implique pas forcément un ensemble fiscal unique. Si la leçon de la crise est qu'il faut homogénéiser les situations des divers Etats, cela va changer bon nombre de personne.

D'ailleurs, cette crise est exceptionnellement bonne je trouve. On avait deux choix en matière de Gouvernance économique européenne : encore plus ou encore moins ? A l'heure où on parle même d'harmoniser les retraites, et d'autres choses, on va finir par parler très gros : Etat européen réformé (précité), gouvernance économique viable et société européenne... A force de pousser en avant, on va atteindre de nouveaux stades.

Mais qui dit Gouvernance économique, dit avis contraire. Je rappelle que la Commission Européenne est un dangereux fossoyeur des industries, navales entre autre. Son aveuglement face à ce que fait la Corée du Sud ("Dumping social et des prix"). Ou encore, son argumentaire pour empêcher Aérospatiale de fusionner avec De Haviland (monopole dans l'avion régional, face au 8O% de marché de Boeing sur les avions de la gamme supérieure). Cela n'est pas anecdoctique. Depuis la création de l'Europe, on a l'impression que Bruxelles a un carcan idéologique. Un système a besoin d'élément hétérodoxe.

Cordialement,

Thibault Lamidel

8. Le mardi 15 juin 2010, 18:43 par VonMeisten

Nono, nous se sommes pas si éloignés que cela dans nos convictions ! Je suis en accord sur le fait que l'Europe a une espèce de doctrine figée concernant de nombreux domaines (libre-échange, lobbying, etc). Une croyance vaine et destructive en la "concurrence libre et non faussée" (sic) notamment.
égéa : oui, la doctrine libre-échangiste de l'Europe est la dorgue qui lui fait du bien à court terme, et qui la tue dans la durée

9. Le mardi 15 juin 2010, 18:43 par Nono

Le libre-échange est effectivement le dogme à l'origine de l'UE, à l'époque où ce n'était pas du tout la règle. Il n'est devenu un dogme économique généralisé que bien plus tard. C'est cette généralisation mondiale qui fait que le projet européen se doit d'aller plus loin pour exister et garder sa particularité, et permettre à l'Europe de peser, économiquement et politiquement.

Sur la concurrnce ilbre et non faussée, je pense qu'au moins à une époque, la Commission manquait de vision politico-économique à long terme, d'où les erreurs que vous rappelez utilement. Néanmoins, la concurrence libre et non faussée bien appliquée permet d'éviter de se faire entuber par nos fournisseurs favoris. Rapelons par exemple les amendes contre nos opérateurs mobiles favoris (le fait qu'en 10 ans, les parts de marché respectives des Orange/Bouygues/SFR n'ait quasiment pas varié montre bien la "qualité" de la concurrence dans ce domaine). Par contre, il est vrai que cette politique n'est pas toujours la meilleure qui soit appliquée "jusqu'au bout": quand le marché est mondial, les règles du jeu ne sont plus les mêmes, et là, la politique industrielle a tout son sens.

Donc en fait, il faut savoir trouver le bon dosage entre des systèmes ultra-libéraux style Etats-Unis à l'extrême, et ultra-dirigistes style URSS ou Corée du Nord dont on connaît bien les limites.

Personnellement, je pense que ce qui tue l'Europe, ce n'est pas qu'une question de dogme, quelqu'il soit, mais l'absence de politique. J'ai surtout l'impression qu'il n'y a pas de capitaine, et que la politique suivie suit les mouvances des jeux de pouvoir entre Commission, Conseil Européen, Parlement Européen... Comme personne n'incarne le projet européen, personne n'a de volonté politique clairement affichée, on a ce gloubi-boulga indigeste qui ne ressemble à rien. Au moins, avant, on avait l'axe franco-allemand, mais même cette axe est mort. Il aurait pu être remplacé par un président du Conseil ou de la Commission avec une vision et un poids politique, mais on n'a même pas ça...

égéa : deux remarques :

- Les Etats-Unis sont-ils autant ultra libéraux qu'ils le prétendent ? j'ai un sérieux doute là-dessus. Attention à la propagande...

- Faut-il une protectionnisme extérieur européen (plus ou moins masqué, comme les autres) ce qui justifierait alors une libre concurrence inside ? honnêtement, je ne sais pas.

10. Le mardi 15 juin 2010, 18:43 par Thibault Lamidel

Bonsoir,

J'apprécie grandement le commentaire de Nono. Il replace bien les choses dans son contexte. J'adore particulièrement la référence aux opérateurs de télécommunication français. C'est un exemple qu'on savoure au quotidien. Mais l'utilité de proposer un projet politique, sinon commun, au moins cohérent et ayant une certaine durée, n'entre-t-on pas forcément sur la voie de l'Europe politique ? C'est peut être évident et banal qu'il faut une conduite politique explicite de l'Europe. Mais peut être que le pas à franchir est terriblement important pour certains (à la limite, associé Europe et politique ce n'est peut être déjà pas évident). Il me semble que la crise, ses conséquences et les problèmes qu'elle révèle font apparaître que les limites du rejet de l'Europe politique sont rejetés toujours plus loin. Petit pas par petit pas.

" Les Etats-Unis sont-ils autant ultra libéraux qu'ils le prétendent ? ".

Oui et non. Je citerai le cas du complexe militaro-industriel américain dont les entreprises principales sont privatisées et exportent joyeusement dans le monde. A priori, dans une description vulgaire et simpliste, on serait dans de " l'ultra-libéralisme" avec le minimum de limites. Seulement, les tensions sur le contrat d'avion ravitailleur font apparaître les limites de l'ultra-libéralisme américain. C'est un système économique qui est formidable à la seule condition qu'il reste très profitable à celui qui en dicte les règles. Dans l'Armement, on atteint rapidement ces règles. Mais elles restent floues, comme en témoigne quelques succès européens, comme Eurocopter. Elles demeurent aussi très retors. C'est un autre débat, mais il me semble que si le marché de l'Armement américain s'ouvre à des industriels européens, c'est pour les américanisés et mieux les mangés. Une sorte de politique à la Keynes pour mieux revenir au système classique (modèle "JSF") : la primauté américaine est l'essentiel pour diriger le "camp occidental". Pourtant, certains américains souhaitent la venue d'européen pour éviter que le complexe se sclérose sur lui-même.

" Faut-il une protectionnisme extérieur européen (plus ou moins masqué, comme les autres) ce qui justifierait alors une libre concurrence inside ? "

Ne peut-il pas être obtenu de façon "douce" ? Par la simple imposition de normes européennes strictement commune pour obliger tout étranger à se mettre autant que possible dans les mêmes conditions économiques que ses concurrents européens. C'est peu ou prou la politique actuelle. Faut-il plus de protectionnisme ? Il y a un certain déséquilibre dans certains secteur ou dans certaines balances. Mais faut-il remettre en cause le libre échange ? Question très difficile. On se souvient de la crise de 1929 et des méfaits des replis économiques nationaux (voir, se souvenir des conséquences économiques de la révocation de l'édit de Nantes). Ce n'est plus la même époque. On arrive dans un système mondial quand même différent.

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