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Clausewitz (VI, 6) Etendue des moyens de la défense

Ce chapitre évoque notamment la milice, qui est un discours de la réserve nationale. Avec également une petite curiosit sur la guerre irrégulière...

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1/ "Il n'est pas inutile d'examiner de nouveau ces facteurs qui favorisent prioritairement le défenseur : (p.279)

  • la milice (...) en outre, l'idée de milice implique toujours une coopération extraordinaire et plus ou moins volontaire de la masse du peuple, de son corps, de sa richesse, de s loyauté au cours d'une guerre. Plus l'organisation de la milice s'éloigne de ce modèle, plus elle devient proche de l'armée régulière sans en porter le nom. (...). La participation du peuple entier doit être ménagée avec une organisation flexible. (p. 280). (...) Cette milice appartiendra toujours plus à la défense qu'à l'attaque."

2/ Comment ne pas penser, à la lecture de ces lignes, à la National Guard ou la Territorial Army, sans même parler de la réserve (citoyenne ou opérationnelle) en France ? Lien avec le peuple, organisation mais plus souple, tropisme défensif. Il reste que cette milice me paraît constituer un adjuvant à une armée régulière : on ne saurait y voir la matrice d'une guerre populaire, asymétrique et rebelle.

3/

  • Les places-fortes (;..) c'est dans toute la profondeur de son territoire que le défenseur peut compter dessus, en nombre et en efficacité (...)
  • le peuple : (...) même là où il n'est pas question d'insurrection populaire, , l'influence collective des habitants d'un pays sur une guerre est loin d'être imperceptible. Tout est plus facile quand on se bat dans son propre pays, pourvu que l'opinion des sujets n'aille pas à l'encontre des buts de guerre. (...) Un seul exemple, c'est celui du renseignement (p. 281).

4/ Mais plus loin, CVC évoque ces "cas particuliers où la population elle-même commence à prendre part aux combats, et aux cas les plus extrêmes, comme en Espagne, où c'est la guerre populaire qui devient le moteur de la lutte" : on voit là une des seules citations directes par Clausewitz de la guerre irrégulière, ou petite guerre, mettant en jeu, jusqu'au bout, l'action populaire. Jusque là en effet, l'action du peuple, même dans la merveilleuse trinité, paraît seconde par rapport à celle du souverain et du stratège. Ici, CVC évoque le moment où ce peuple prend le pas sur les deux autres sommets du triangle. Mais il n'en dit rien de plus.

5/

  • la nation armée ou garde territoriale fait partie des moyens de la défense. On distingue mal ce propos de la milice, évoquée plus tôt.
  • les alliés, enfin, sont pour la défenseur l'ultime source de soutien.

O. Kempf

Commentaires

1. Le mercredi 28 juillet 2010, 17:36 par Christophe Richard

Bonjour, juste une petite proposition de réponse au sujet de la nuance entre milice et nation armée.
Je crois que la milice pourrait faire référence à la Landwher, la nation armée elle correspondrait à la Landsturm.
La première est intégrée à l'armée de campagne, la seconde moins "réglée" combat localement.
Il est intéressant sur ce point de relire Carl Schmitt qui traite dans sa "théorie du partisan" du "moment prussien", qui a vu ce royaume hésiter entre les deux formules de mobilisation de son potentiel national, pour finalement renoncer à la seconde jugée politiquement trop risquée.
Bien cordialement

égéa : oui, je viens de lire C Schmitt, et il faudra que j'en parle..... Merci pour cet éclairage.

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