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Humour anglais

Ainsi, l'organigramme du SEAE (Service Européen d'Action Extérieure) a été rendu public. Il faut voir l'air piteux et déconfit des Français, rien qu'à lire le Figaro de la semaine dernière (article du 28 décembre ) : c'est pas bon.

Pour faire simple, le titre de l'article dit tout : La diplomatie européenne trustée par les Britanniques.

1/ Tout d'abord, cela relativise les critiques de certains qui trouvaient que Mme Ashton ne travaillait pas : ben si !

2/ On remarquera ensuite le chassez-croisé qui s'est effectué, et qui relativisera le dépit de certains, teinté d'un chauvinisme à courte vue. Vous me direz, on connaît peu de chauvinisme à longue vue .... Donc, souvenez-vous, lors du retour dans l'OTAN : certains, une fois dépassées les sempiternelles remarques d'un ordre gaullien fantasmé, constataient somme toute que nous avions "gagné des places" dans la structure et que l'affaire n'était pas si mauvaise. Il y avait un peu de candeur à le proclamer si uniment. Mais voilà : les Français prenaient des places à d'autres, qui n'ont pas forcément été ravis de nous voir arriver..... Il y a une sorte de réponse du berger à la bergère qui est assez drôle. De l'humour anglais. Vous arrivez dans l'OTAN ? coucou, nous voici dans l'UE !

3/ Pourtant, ce n'est pas tout. Cela marque une certaine négligence française envers l'Europe, très nette en novembre dernier, au moment donc des ultimes négociations, lorsqu'il a fallu réunir les dernières alliances dans l'attribution des postes. Souvenez-vous : le traité franco-britannique ? du pur bilatéral, qui marquait, n'est-ce pas, que le système européen ne donnait plus satisfaction. Mais il y a eu aussi le sommet de Deauville : là encore, du pur bilatéral, où Français et Allemands décidaient de ce qui serait décidé au sommet européen à suivre. Certes, c'était nécessité par l'ampleur de la crise de l'euro. Il reste toutefois que la France a montré un visage "pragmatique" qui négligeait beaucoup l'Europe, en tant qu'institution. Bref, ce ne sont pas simplement les Britanniques qui trustent le SEAE, mais les Européens qui expriment leur mécontentement à Paris.

4/ Je pense enfin que ce n'est pas forcément si mauvais. Cela fait pas mal de temps que je constate que volens, nolens, les Anglais se tournent vers l'Europe. Ils seront au SEAE pas forcément pour le figer ou l'entraver : car là, ils ne pourront pas dire que "c'est la faute des français". D'une certaine façon, leur position dominante les obligera.

Bref, comme au tennis : un jeu marqué par les Anglais, mais la manche n'est pas encore perdue.

O. Kempf

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