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Egypte : un affaire intérieure ?

Un bref billet : ainsi donc, ce que je pressentais hier, au risque du ridicule en cas de non-réalisation, s'est réalisé très vite : la foule a gagné et Moubarak est parti.

Ce n'est donc ...

... pas seulement un "mouvement extraordinaire" mais bien de l'histoire, pour répondre à un commentateur de ce matin (que je remercie au passage) : qu'il sache que, très souvent, je m'interroge souvent sur cette distinction entre l'écume des jours (telle vaguelette un peu plus haute que les autres, même si localement elle a du relief) et la grosse vague.

Incontestablement, le départ de Moubarak a une résonance historique. Immédiatement, deux commentaires :

  • c'est d'abord une affaire intérieure égyptienne : pour l'Égypte, ce 12 février sera dans l'histoire, au moins du XXI° siècle.
  • mais c'est aussi une affaire qui aura des répercussions en dehors : lors de la révolte tunisienne, j'affichais ma prudence au sujet de la possible contagion aux pays voisins. Ce soir, le doute n'est plus permis. Tunisie plus Égypte signifient que ça ne peut pas en rester là. Il ne s'agit pas de savoir quel sera le prochain domino (les paris sont ouverts : Yémen, Jordanie, Algérie, Soudan, ...), mais de comprendre qu'on est en face d'un réveil collectif (arabe, sunnite, proche oriental, ... il reste encore à le qualifier) qui va bouleverser le système régional. Je reviendrai bientôt sur ce bouleversement.

Mais certainement quelque chose se passe en ce moment.

O. Kempf

Commentaires

1. Le vendredi 11 février 2011, 22:41 par LG

J'ai vu à plusieurs reprises les commentateurs ajouter Khartoum à la liste des pays. Je suis très septique. Pourquoi ? Quels arguments permettent d'avancer que la "diffusion" de ces rébellions pourrait atteindre ce pays ?

égéa : je suis d'accord avec toi : il y a bien eu qq manifestations, il y a bien la question du sud, mais je ne vois pas les conditions sociales et économiques soudanaises prédisposer à un mouvement comme dans le Maghreb. Pas maintenant, du moins.Je m'aperçois que je l'ai inclus dans la liste des possibles dominos : j'ai été trop rapide....

2. Le vendredi 11 février 2011, 22:41 par

Bonjour,

Les évènements qui s'ensuivent parfont ma réflexion sur le sujet. Et ajoutent dans la foulée d'autres interrogations.

Si l'on a éminemment parlé de la Tunisie et de l'Egypte, en revanche très peu d'informations sur les médias classiques ont filtré concernant l'Algérie (pourtant au prise avec des manifestations et des revendications) ainsi que sur le Yémen (le Président Ali Abdallah Saleh ayant récemment décidé de geler les futurs amendements constitutionnels et de reporter les futures élections).

Ce qui apparait aussi clairement par contraste, c'est l'immobilité des pays gouvernés par des pétro-monarchies. Pourquoi? Parce que les régimes actuellement secoués par les jeunes manifestants ont été amenés à recevoir une éducation, et ce faisant la possibilité de s'ouvrir au monde par des médias alternatifs et les réseaux sociaux. Ce fut aussi le cas en Iran si l'on déborde du monde Arabe.
Rien de cela dans les pays comme par exemple l'Arabie Saoudite qui si elle exerce le même type de contrôle sur les corps (et les âmes) de ses sujets, est moins susceptible d'être visé directement par de tels troubles du fait de sa volonté de maintenir une large part de la population en marge des évolutions du monde tout en limitant leur contact avec les étrangers.
Les régimes qui sont ébranlés sont paradoxalement le fait d'un succès à leur crédit quant à la hausse des qualifications intellectuelles et techniques de la population la plus jeune.

Affaire(s) à suivre...

Cordialement

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