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Medvedev et la DAMB : sérieux, ou bluff ?

Brusque remontée de tension déclarative hier, avec les propos de D. Medvedev dénonçant le bouclier anti-missile américano-otanien.

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La question n'est pas de savoir "pourquoi cette hostilité?" car elle est constante. La question, c'est pourquoi les Russes la font maintenant ? Éléments d'analyse, publiés également sur "atlantico", quotidien en ligne.

Medvedev et la DAMB : pourquoi maintenant ?

Le 23 novembre, le président russe Dimitri Medvedev a annoncé des mesures contre le système antimissile en cours de mise en place par les Etats-Unis. La question qui se pose n’est pas : pourquoi, mais pourquoi maintenant ? Car l’hostilité russe envers les dispositifs antimissiles est ancienne.

En effet, tout remonte à février 2007. Au tout début du mois, les Etats-Unis font connaître les accords bilatéraux qu’ils ont signés avec la Pologne et la Tchéquie pour installer, dans ces deux pays, les éléments d’un dispositif avancé du bouclier antimissile américain : on parle alors de « troisième site » pour bien signifier qu’il est d’abord américain, et il comprend des radars en Tchéquie et des missiles d’interception en Pologne. Cinq jours plus tard, Vladimir Poutine fait une déclaration tonitruante et très hostile à ce déploiement, à l’occasion de la conférence de sécurité de Munich. Il s’ensuit plus d’une année de débats, qui durent jusqu’à l’arrivée de B. Obama.

Celui-ci propose un nouveau départ (un « reset ») : il abandonne le projet précédent, propose une défense à partir de missiles mobiles embarqués et qui couvriraient le territoire européen face aux dangers du Moyen Orient. Un traité START 3 est signé avec la Russie pour réduire encore un peu le nombre de bombes nucléaires. Vladimir Poutine est même invité en novembre 2010 au sommet de l’Alliance Atlantique, à Lisbonne. Ce sommet est d’ailleurs choisi par l’Alliance pour décider d’une « défense antimissile balistique » (DAMB) commune aux Alliés de l’OTAN, et ouverte aux Russes. Tout semble aller parfaitement.

Sauf que c’est un faux-semblant : les Russes se méfient des missiles embarqués, dénoncent une implantation américaine en Roumanie, et critiquent l’évolution du système otanien, jusqu’à l’éclat d’hier. Au fond, ils soupçonnent depuis l’origine cette DAMB de n’être qu’un paravent : il ne s’agirait pas de couvrir l’Europe contre d’éventuels missiles iraniens mais bien d’en profiter pour contrer la dissuasion nucléaire russe, et donc de dynamiter potentiellement le dernier symbole de la parité stratégique russo-américaine. En allant plus dans le détail, on comprend que les Russes craignent surtout les radars de veille qui, s’ils sont officiellement dirigés vers le Moyen-Orient, risquent tout aussi bien d’espionner le territoire russe et d’affaiblir ainsi le système de dissuasion de Moscou. L’hostilité est donc pérenne et durable, et le rapprochement avec M. Obama peut très bien être vu comme une finasserie tactique pour contrôler l’adversaire, sans réelle volonté de collaborer. Dès lors, la question qui se pose n’est pas pourquoi les Russes sont hostiles, puisqu’ils le sont depuis toujours et qu’on ne voit pas d’évolution de leur posture : c’est plutôt de savoir pourquoi ils se déclarent maintenant ?

La plupart des commentateurs font appel à une explication de politique intérieure. La Russie est en effet en campagne électorale en vue d’une présidentielle qui doit se dérouler en mars. Personne ne doute un seul instant que M. Poutine sera élu, mais il semble pourtant que le triomphe sera moins assuré que prévu. Ainsi a-t-on appris qu’à l’occasion d’un tournoi de boxe, et alors que le premier ministre montait sur le ring pour féliciter le vainqueur, il fut conspué par le public : la retransmission fut certes censurée, mais le morceau intégral était déjà passé sur You Tube, et visionné 2,5 millions de fois (voir ci-dessous). Afin de relancer les sondages favorables, il est de tradition politique russe de faire appel aux sentiments obsidionaux du peuple russe, qui a toujours le sentiment d’être assiégé et potentiellement attaqué. Dénoncer les Américains et l’OTAN (l’immense majorité des Russes ne comprends pas pourquoi l’OTAN existe toujours alors que le Pacte de Varsovie a été dissous il y a vingt ans) est un bon moyen de relancer sa popularité.

Pour autant, cette explication ne saurait suffire. Les Russes sont d’habiles joueurs d’échec et ont démontré depuis longtemps leur capacité à avoir des coups à plusieurs effets. Tout d’abord, il y a le moyen classique de faire monter la pression dans des négociations compliquées avec les Américains. Les Russes défendent en fait l’option du « bouclier intégré » : si la menace est extérieure à la zone européenne, alors la Russie qui est dans l’espace de sécurité européen a un intérêt à en faire partie, égaux parmi les égaux, avec donc accès non seulement aux informations (aussi bien de renseignement tactique que ceux ayant trait à la nature technologique du système), mais aussi au processus de décision : celui-ci est déjà compliqué à définir entre alliés, mais accorder un pouvoir équivalent aux Russes reviendrait à faire de ceux-ci des membres de fait de l’Alliance : impensable.

Mais il s’agit là d’une position tactique qui couvre l’année de négociation depuis le sommet de Lisbonne. Et on revient toujours à la même question : pourquoi maintenant ? On peut ici formuler une hypothèse : Lors de Lisbonne, le secrétaire général de l’Alliance, M. Rasmussen, annonçait à qui voulait l’entendre que le bouclier coûterait 200 millions d’euros sur vingt ans. Il ne s’agissait pourtant que de la cellule haute du système de commandement : l’ensemble du système est estimé entre quinze et vingt milliards d’euros. Certes, la majeure partie sera payée par les Américains, mais le coût est un problème : à Washington, la commission mixte entre Républicains et Démocrates a échoué à trouver un compromis budgétaire, et on se dirige vers des coupes drastiques dans le domaine de la défense. Les différents lobbies américains vont lutter férocement pour que le couperet ne tombe pas sur leur programme. Il y aurait de la part des Russes une façon de saper le programme DAMB sous l’aspect de ses coûts budgétaires.

Mais Moscou voit également la crise économique et budgétaire qui frappe l’Europe, et l’esprit de division qui y règne. La plupart des pays font des coupes drastiques dans leurs budgets de défense : Allemagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Grèce…. Ceci vient renforcer le sentiment de découplage transatlantique, surtout après les propos des secrétaires à la défense américains (Robert Gates en juin, Leon Panetta à l’automne) dénonçant l’abaissement des budgets européens. Pour les Russes, alors que la crise empire, montrer indirectement le poids budgétaire de la DAMB à des Européens déjà rétifs à l’effort de défense, surtout en ces temps de disette budgétaire, cela permet en outre de favoriser une différence entre les deux rives de l’Atlantique. L’enjeu est alors de plus long terme : constituer une communauté de sécurité européenne élargie (comprendre : avec les Russes) conformément à l’objectif géopolitique foncier de Moscou depuis quelques années. C’est d’ailleurs celle-là qu’avait énoncée le même Medvedev il y a quatre ans, et qui constitue l’ambition constante de sa politique étrangère.

Ainsi, la déclaration du président russe révèle bien des facettes, comme souvent en pareil cas.

Olivier Kempf,

Références :

Commentaires

1. Le samedi 26 novembre 2011, 09:59 par

Bonjour
Une information qui montre que la gesticulation russe est multiple. Le 14 juillet 2009, le SNLE K-117 Bryansk, du projet 667BDRM / Delfin / Delta IV a procédé à un lancement de missile balistique depuis le nord de la Russie... mais en portée minimale, les têtes d'exercice étant retombées sur le polygone de Chija, au nord de Mourmansk. C'était, à mon sens, un signal fort pour montrer aux USA et à leurs alliés polonais que la Russie était en mesure de contourner le système DAMB par le Nord.
Cordialement

2. Le samedi 26 novembre 2011, 09:59 par Bertrand

Multiples facettes en effet!
Et le fait que D Medvedev fasse explicitement mention du territoire de Kaliningrad (ex KÖNIGsberg, ex Królewiec, ex ...), pour implanter la riposte, alors que d'immenses radars fixes peuvent être atteints depuis de multiples lieux, est certainement aussi une indication importante, rappelant d'ancestrales et toujours actuelles dimensions d'enjeux stratégiques, civisationnels et humains.

3. Le samedi 26 novembre 2011, 09:59 par

Une station radar qui sera prochainement opérationnelle dans l'enclave russe de Kaliningrad permettra de contrôler les tirs de missiles effectués depuis l'Atlantique nord ainsi que la totalité du bouclier antimissile européen, a annoncé vendredi le commandant des Troupes spatiales russes, le général Oleg Ostapenko.

"Nous sommes capables de contrôler l'ensemble du continent européen et l'Atlantique, ainsi que la totalité du bouclier antimissile européen". Il apparaît évident que la riposte russe ne se fera pas attendre, gesticulation ou pas. Pour la Russie ce bouclier anti-missile mobile ou pas avec des implantations américaines dans l’ex-Europe de l’Est est une provocation. Et d’ailleurs la question n’est pas de savoir pourquoi maintenant, mais pourquoi la Russie serait neutre ou sans réaction face à ce qui est considéré par les Russes comme une mesure de défiance. Et d’ailleurs l’implantation de ses radars permettraient de maîtriser l’ensemble des sites de lancement sur le territoire russe, chacun le sait. Mercredi, selon Novosti, président russe Dmitri Medvedev a dressé une liste des mesures à entreprendre en riposte à la mise en place du bouclier antimissile américain en Europe, dont le déploiement d'une station de radar et de missiles de type Iskander dans la région de Kaliningrad. Cette défense anti-missile qui coûtera très chère et dont personne aujourd’hui ne peut mesurer l’efficacité, risque sur le plan géopolitique de nous faire revenir à quelques années en arrière. Mais cette fois-ci, on aura pas un Mitterrand pour déclarer que devant le Bundestag en 1983 : « Seul l'équilibre des forces peut conduire à de bonnes relations avec les pays de l'Est, nos voisins et partenaires historiques. Mais le maintien de cet équilibre implique à mes yeux que des régions entières de l'Europe ne soient pas dépourvues de parade face à des armes nucléaires dirigées contre elles » Le discours est maintenant inversé tant que les Russes ne seront pas considérés comme des partenaires mais comme des bolcheviques attardés, ils se sentiront visés par cette initiative américaine dont l’europe raisonnable ne veut pas, et à laquelle la France ne devrait en aucun cas adhérer sous peine de perdre son indépendance de nation nucléaire.

4. Le samedi 26 novembre 2011, 09:59 par Daniel BESSON

Bonjour ,
Quatre remarques :
1- Kaliningrad est une partie intégrante du territoire de la Fédération de Russie . Les accords FCE étant desormais un " chiffon de papier " ,
http://fr.rian.ru/world/20111125/19...
le gvt Russe n'a pas ( plus ) de comptes à rendre sur la nature et la quantité des armements tactiques , dont fait partie le système d'armes " Iskander " , qu'il veut y déployer .
En ce qui concerne le radar , il s'agit de compenser la perte de la station de Skrunda
http://en.wikipedia.org/wiki/Skrund...
http://zebrastationpolaire.over-blo...
Il faut noter la proximité des prises de position Us et Britanniques sur le traité FCE avec les déclarations de M.Medvedev plutôt que la proximité des élections lègislatives .
2- L'interprétation de la scéne des " sifflets " est sujette à caution . Ils peuvent très bien s'adresser au boxeur qui sort et l'interprétation qu'en fait M. Navalny , reprise en " Occident " , est tendencieuse .
3- Cette crise économique , selon les aveux mêmes de M.Zapattero , oblige un état comme l'Espagne à " se vendre " , ou plutôt à vendre sa " rente géographique " et à autoriser le stationnement d'élèments de DAMB .
4- Quid des batteries de " Patriot " en Pologne et du déploiement éventuel de radars SBX et de destroyers AEGIS dans la Mer de Barents ?
Cordialement
Daniel BESSON

5. Le samedi 26 novembre 2011, 09:59 par Russkiy

égéa : ne lisant pas le russe, je mets en ligne ce billet : j'aimerais qu'un russophone m'adresse une traduction, si possible, pour vérifier que c'est dans le ton. J'ai mis en dessous la traduction google, qui me rassure. Mais une vraie traduction serait profitable. Mais je suis heureux d'avoir un premier commentaire russe !

Здравствуйте! Уважаемый господин Оливье Кемпф!...О каком - "ощущении осажденности и (чувстве - мое добавление) потенциального нападения" у русских, Вы пишите в своей статье...Пишите, на мой взгляд - едко, унизительно, с пренебрежением, как о каком то, психическом комплексе русских. Это не ощущение, позвольте Вам заметить... Это - реальность, испытанная людьми нашей страны на себе, в недалеком прошлом, это горнило ада, через который прошли наши люди, в том числе и мои родные в период Великой Отечественной Войны !!! Итальянцы, румыны, венгры, под немецкими фашистскими штандартами - убивали, жгли ,насиловали наших людей в селениях на реке Дон, под Лисками, Воронежем в 1941-1942 годах, на моей малой Родине...За немцев фашистов, которые вкупе со своими вышеупомянутыми прихвостнями - убили более 27 миллионов людей в нашей стране, вообще, говорить не хочется...Больно...А Вы - переиначиваете, извращаете - наши чувства...Чехия, Польша, Румыния - дали согласие о размещении американской ПРО в Европе, направленной против России...Ну где тот Иран?..Что Вы - преподаете, и пишите... и кому?...То, что озвучил Президент России господин Дмитрий Медведев, по противодействию американской ПРО в Европе, очень правильно и своевременно...И хотелось бы - жестче...Уже, поставлена на боевое дежурство РЛС "Воронеж-ДМ" под Калининградом. Быстрее бы разворачивались, здесь же, под Калининградом - комплексы "Искандер", причем с ядерными боеголовками... Скорее бы, массово поступали на вооружение России - новейшие комплексы "Ярс","Синева", "Булава". Господин Оливье Кемпф! Это, все равно, не против Вас - западные Друзья!!! С уважением...


Bonjour! Cher Monsieur Olivier Kempf ... Quel genre de -! "Sentiment assiégée et (sentiment - mon plus), une attaque potentielle" du russe, vous écrivez dans l'article ... E-mail, à mon avis - caustique, humiliante, avec dédain, comme Quel est le mental russes complexes. Ce n'est pas un sentiment, laissez-vous pour voir ... Ceci est - la réalité vécue par des êtres humains dans notre pays pour eux-mêmes, dans un passé récent, est un creuset de l'enfer, que traversait notre peuple, y compris ma famille pendant la Grande Guerre patriotique! Les Italiens, Roumains, Hongrois, sous l'étendard de l'fascistes allemands - ont été tués, brûlés, violés nos gens dans les villages sur la rivière Don, à Liski, Voronej, en 1941-1942, dans mon petit foyer ... Pour les nazis allemands, qui, avec son mentionnés ci-dessus pique-assiette - tuant plus de 27 millions de personnes dans notre pays, en général, ne veulent pas dire ... Ca fait mal ... et vous avez - de modifier, de détourner - nos sentiments ... République tchèque, la Pologne et la Roumanie - ont accepté d'accueillir de défense antimissile américain en Europe dirigé contre la Russie ... Eh bien, où est que l'Iran .. Que pensez-vous? - enseigner et écrire ... ? et à qui ... Cela sonnait le président russe, M. Dmitri Medvedev, pour contrer la défense antimissile américaine en Europe, très correctement et à temps ... Et je voudrais - serré ... Déjà, mettre sur le radar d'alerte "Voronej-DM" près de Kaliningrad. Plus rapide serait déroulé ici, près de Kaliningrad - complexe "Iskander", et avec des ogives nucléaires ... La plupart des gens sont arrivés en masse dans les bras de la Russie - le plus récent des complexes "Yars", "Bleu", "Mace". M. Olivier Kempf! C'est, de toute façon, pas contre vous - Les Amis de l'Ouest! Sincèrement ...
6. Le samedi 26 novembre 2011, 09:59 par Russkiy

Уважаемый господин Кемпф! Перевод моего комментария в Google получился, к сожалению - плохим. Не корректным, не мелодичным. Я - не знаю французского языка. Компьютер, техника - не смогли передать моих чувств, эмоций, тревоги за происходящее в Мире. Тревоги о том, что вы на Западе - нас русских, не понимаете. У нас с вами разный менталитет, прошлое, жизнь, судьба. Разное отношение и подход к событиям в Мире. Почитайте комментарии наших людей по отношению к Румынии, Польше, Чехии. За Америку. За размещение этими странами - американской ПРО в Европе. То, что есть возможность обмениваться комментариями, мыслями - это хорошо. И я рад, что мой комментарий - попал к Вам. Дипломатия, общение людей - принесет много пользы для мира. С уважением...

égéa : Cher monsieur, ne vous méprenez pas : je ne critique pas telle ou telle décision, j'essaye seulement de l'analyser. Que le sentiment obsidional soit justifié par expérience historique est une chose que je ne veux pas discuter : mais je ne peux que constater son existence. Et donc, examiner son éventuelle utilisation par un homme politique. Pour le débat, bienvenu sur égéa.

traduction en ligne : CherM. Kempf!Traductionde mes commentairessur Googles'est avéré, malheureusement-mauvais.Pas correct,pas mélodique.I -Je ne sais pasle français.Lematériel informatique-ne pouvait pastransmettre messentiments, des émotions, des inquiétudessur ce qui sepasse dans le monde.Les alarmes que vousen Occident-nous sommesrusses,ne comprennent pas.Vous etnous avons unementalité différente, l'histoire,la vie, le destin.Attitude différenteet l'approched'événementsdans le monde.Lisez les commentaires denotre peuplepar rapport àla Roumanie, la Pologne,la République tchèque.Pour l'Amérique.Pourle placement de cespays- lebouclier antimissile américainen Europe.Le fait qu'il yest une occasion departager des commentaires, des pensées-c'est bien.Et jesuis heureux que moncommentaire -obtenuà vous.Diplomatie, la communication entreles gens-faire beaucoup de bienpour le monde.Sincèrement...

7. Le samedi 26 novembre 2011, 09:59 par Russkiy

Уважаемый господин Оливье Кемпф! Я выражаю свое мнение, за мной никто не стоит. Хорошо, что Вы делаете анализ политических событий. Но этими заключениями, анализами событий в Мире - пользуются политики. От того как Вы их преподнесете - зависит многое. Я считаю, что у нас прошло время умиления Западом. В обществе, у русского человека - возрождается чувство национального самосознания, патриотизма. Я лично, приветствую оснащение российской Армии новыми видами вооружений, модернизацию ядерного потенциала. И Запад, западные политики ( и аналитики) - пропустили этот момент...Особенно портит добрые взаимоотношения партнерства и дружбы - размещение американского ПРО в Европе. По поводу какого - от Запада нет вразумительных ответов. Против кого нацелено - это ПРО? Но точка не возврата, как говорят российские политики - еще не пройдена. Есть над чем задуматься. Спасибо за приглашение на Ваш сайт, для дискуссии. С уважением...

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