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Loi, Turquie, et maladresse.

Bien : il n'est pas d'usage de tirer sur le pianiste, et il fut un temps où les hommes politiques, à l'extérieur, s'abstenaient de faire le moindre commentaire sur la situation politique nationale. Il fut un temps aussi où l'on séparait nettement ce qui avait trait à la politique intérieure, et ce qui relevait de la politique étrangère, les deux étant rarement connectées. Aussi est-ce avec classicisme et gêne qu'il faut bien commenter l'escalade franco-turque qui se déroule en ce moment. Et on ne peut que dire, avec le ministre des affaires étrangères, 1/ qu'il faut garder de la retenue 2/ que cette loi est malvenue. Quelques commentaires, donc, non pour distribuer des bons et des mauvais points, mais pour examiner les choses si possible différemment, si possible avec hauteur.

source

1/ On se reportera à deux excellents billets pour comprendre l'arrière-plan :

  • celui de Stéphane Mantoux pour les aperçus historiques, portant à la fois sur l'histoire du génocide, l'histoire de la qualification de génocide et ses enjeux, enfin l'histoire de la question juridico-mémorielle.
  • celui de Nicolas Gros-Verheyde sur les calculs à dix-huit coups des décideurs politiques (même si je ne suis pas d'accord avec toutes ses conclusions, mais ce n'est pas ici le lieu d'en discuter).

2/ Venons-en à l'affaire, en terme de politique extérieure. Constatons tout d'abord l'escalade. Depuis Carl von C., je me méfie toujours des escalades en matière stratégique, même si celle-ci sera contrôlée. Entendre M. Erdogan évoquer les méfaits français en Algérie lui attirera forcément la réplique de son action dans la partie kurde, qu'il considère probablement comme un département connaissant des tentations sécessionnistes armées, qu'il qualifie de terroristes : similitude des situations, similitude des méthodes ?

3/ Il reste que cela vient d'ailleurs conforter la place de l'AKP sur la scène intérieure, celui-ci revêtant avec délectation les oripeaux de l'identité turque, étant cette fois-ci plus kémaliste que l’Atatürk, et réprimant d’ailleurs pareillement les Kurdes. L'entendre enfin dénoncer la liberté de pensée et d'expression, à l'heure de l’instrumentalisation du procès Ergenekon et des contraintes mises à la liberté de la presse (on se croirait en Hongrie, c'est dire), ça me reste un peu en travers de la gorge. N'entrons donc pas dans ces débats, qui tiennent du jeu de rôle.

4/ Autrement dit, et pour conclure sur la réaction turque : Ankara a tout intérêt, pour des motifs intérieurs, à faire mousser la querelle. En plus, à l'extérieur, cela renforce son image de principal opposant proche-oriental à la domination occidentale, et donc son rôle de modèle de la rive sud de la Méditerranée...... Tout bénéfice pour lui !

5/ Du coup, on en vient à s'interroger sur la politique étrangère de la France à l'égard de la Turquie. Bon, on avait compris que la France s'opposait à son entrée dans l'UE : mais honnêtement, qui en parle sérieusement maintenant ? les difficultés européennes sont telles, et la position hostile à l'entrée turque est désormais suffisamment partagée, qu'il n'y a plus de sens à vouloir arrêter un train qui est à l'arrêt, frein de parc mis. Surtout, la question chypriote constitue un obstacle durable, qui n'est pas prêt d'être levé.

6/ Or, il faut considérer la place de la Turquie dans le dispositif régional :

  • tout d'abord, un pays économiquement émergent (pas sûr que ça dure, mais ça, c'est un autre sujet) ;
  • ensuite, un acteur qui a su se repositionner dans le Proche Orient, jouant habilement entre les pays arabes de la péninsule et une hostilité vaguement surjouée avec Israël, et une ambiguïté avec la Syrie (ça coince à haute voix, mais ça trouve finalement pratique que les Kurdes Syriens soient sous le joug, voir mon billet);
  • enfin, un rôle de "modèle" pour les nouveaux régimes issus des révoltes arabes, qui voient dans la Turquie la possibilité d'une réussite musulmane proche-orientale (en oubliant d’ailleurs qu'elle n'est possible que grâce à 70 ans de kémalisme, donc de laïcité absolue, et deux ou trois dictatures militaires en sus)

7/ La France est-elle économiquement si solide ? a-t-elle une position si forte au Proche-Orient? est-elle perçue tellement comme un modèle dans le Maghreb ? Autrement dit, est-elle en posture de jouer les gros bras ? Poser la question suffit à y répondre.

8/ Enfin, en ce moment, il y a une crise syrienne et, par contagion, des effets de contagion au Liban où nos soldats tiennent garnison. La Turquie (alliée de l'OTAN) est le seul voisin de la Syrie à manifester une certaine hostilité à Bachar Assad, dans la répression en cours. Est-ce vraiment le moment de se fâcher, si l'on veut jouer un quelconque rôle dans le règlement de la crise syrienne ?

On comprend la gêne d'A. Juppé et l'expression publique (d’ailleurs surprenante, car à l'encontre de la solidarité gouvernementale) de son dissentiment.

O. Kempf

Commentaires

1. Le vendredi 23 décembre 2011, 21:26 par

Le ton de votre billet est mesuré, le fond n'en est pas moins sévère et je n'ai que peu de chose à rajouter, sinon que notre tendance « culturelle » à vouloir donner des leçons au monde entier devient dans ce cas précis plus qu'une erreur, une faute. Yves Léonard dans - « La mémoire, entre histoire et politique » - Cahiers Français 303- La Documentation Française témoigne que l'historien est à la fois « trouble-mémoire » et « sauve-mémoire », et qu'il semble jouer « un rôle de mise à distance, en essayant d’être moins tributaire des enjeux politiques, communautaires et identitaires qui se cachent derrière le devoir de mémoire. En se mêlant de mémoire, le politique joue un jeu dangereux, celui de prendre en pleine face ses propres turpitudes. La France est devenue un pays où la liberté de pensée est mise de plus en plus sous surveillance. Lutter contre les négationnistes par la loi et la contrainte, en lieu et place d'argumenter est non seulement stérile mais reviens à souhaiter réglementer l’histoire, surtout celles des autres. A quand une loi condamnant les multiples exterminations outre celles des arméniens en 1915 et la Shoah celle de Mélos par les Grecs au 5e siècle av. J.-C., celui des Vendéens en 1793, des Indiens d’Amérique du Nord, sans oublier encore les cas de famine en Ukraine, les diverses déportations de populations dans l’ex-URSS stalinienne, mais aussi les bombardements atomiques américains d’Hiroshima et de Nagasaki ? Tout cela est propice à donner du blé à moudre à ceux qui estiment que les holocaustes sont une des conséquences de l’impérialisme. Et qui devrions-nous nous condamner dans le génocide du Rwanda ? Qui allons-nous condamner dans celui de la Syrie qui se dessine? Les pays qui refusent d'intervenir? Ou seulement le pouvoir en place?

égéa : en écrivant ce billet, je pensais à Gengis Khan,le seul homme à avoir un jour dominé le heartland, qui édifiait des pyramides de cranes des villes qu'il conquérait. Celles qui se rendaient, il en tuaient aussi les habitants, mais sans sévices ni viols, signe de sa clémence. Il fat d'ailleurs y voir une des raisons chinoises de la protection face à ces hordes barbares venues du Nord... et de l'Ouest. A quand une loi contre Gengis Khan ? Puisque nous jugeons l'histoire, jugeons tout. Ou alors posons la question de l'anachronisme, celle de la responsabilité "aujourd'hui" d'actions commises "hier" : car derrière cette question des lois mémorielles, il y a aussi cette question de la "responsabilité" qui est rarement posée : sommes nous responsables des actions de nos pères ?

2. Le vendredi 23 décembre 2011, 21:26 par Christophe Richard

Je crois qu'il s'agit là d'une des multiples manifestations de la puissance victimaire qui pèse sur la politique et la stratégie de notre époque.
Pour analyser cela commençons par comprendre qu'il faut dissocier la victime (objet ) du victimaire (sujet) qui manipule la première au service de ses objectifs.
Comprenons aussi le rôle des relais qui viennent donner crédibilité et légitimité au récit du victimaire.
Bien cordialement.

3. Le vendredi 23 décembre 2011, 21:26 par oodbae

Jusqu'à preuve du contraire , les lois francaises ne sont applicables que sur le sol français. Donc le délit de négationnisme du génocide arménien ou de quelque autre génocide ne concerne que les résidents en territoire francais. Il ne s'agit donc pas d'une lecon qu'on donne au monde entier, à moins que celui-ci ne réside en France, mais au contraire une ingérence de la Turquie dans les affaires intérieures francaises, menacant ce vote de conséquences économiques, politiques, etc . Ceci est une provocation turque, qui veut tester sa puissance sur la scène diplomatique.

Cependant, on peut comprendre la réaction turque en imaginant que cette loi a un objectif en ce qui concerne la politique extérieure,s'il y en a un, à savoir signaler encore à la Turquie qu'on ne souhaite pas la voir intégrer l'UE. Or, la réaction de la Turquie montre clairement qu'elle ne le souhaite pas non plus [intégrer l'UE], sinon elle ne déclencherait pas un tel barouf. C'est une manière de jouer cartes sur table. La France ne souhaite pas voir entrer la Turquie, et la Turquie n'en a pas besoin non plus.

De plus, M. Erdogan invite la France à se pencher sur son propre passé [colonial]. C'est ce qu'elle fait depuis 30 ans maintenant, étant donné que les thèmes "racisme-antiracisme-immigration-couleur de peau-colonialisme-égalité des chances-discrimination à l'embaûche-etc" sont systématiquement confondus tant des les débats médiatiques que dans les débats privés. Ce qui est choquant, c'est que personne ne lui ait répondu: " Mais c'est déjà le cas M. Erdogan". On se souvient de l'affaire du général Aussarresses au siècle dernier. Il suffit de sortir dans la rue et constater le métissage de la population francaise avec des populations du continent africain pour se convaincre que la France a bien conscience de son passé colonial et l'assume. Oui, mais voilà, certains attendent de la France qu'elle se prosterne non seulement devant les lointains descendants des colonisés mais aussi devant des autorités sans aucun lien avec cette colonisation (Turquie, Lybie du temps de Khadaffi, Iran, etc) et implore le pardon à coups de dédommagements en monnaie sonnante et trébuchante, tel David se roulant dans les cendres et priant son Dieu de lui pardonner d'avoir envoyé le mari d'une de ses amantes en première ligne(ancien testament, si je ne me trompe). Mais peut on vraiment attendre de ces pays et de ce descendants qu'ils fassent preuve de la même magnanimité que le Dieu de David? ... un peu d'humilité s'il vous plaît, nous ne sommes tous que des hommes.

4. Le vendredi 23 décembre 2011, 21:26 par yves cadiou

C’est principalement une affaire intérieure française. Non seulement parce que la loi s’applique seulement sur le territoire français comme le souligne oodbae (n°3), mais aussi parce que la publicité qui a été faite autour de cette affaire met en évidence une question à laquelle les Français devront répondre tôt ou tard (le plus tôt sera le mieux) : nos lois sont votées au mépris de la règle fondamentale de la Démocratie, qui est la règle de la majorité.

On apprend que ce texte a été voté par quarante députés. Sur un effectif d’environ six cents, ça signifie moins de 10%, même pas 7%. On est donc loin d’une majorité : du fait que beaucoup de députés sont élus au deuxième tour à une petite majorité relative des suffrages exprimés, 7% des députés représentent au grand maximum 2 à 3% des Français.

Au fond, peu nous importe l’affaire turque : ce que cette maladresse rappelle, c’est que la plupart de nos lois sont votées dans de telles conditions. Elles sont formellement valables parce qu’elles sont conformes au règlement de l’Assemblée, mais l’on doit s’interroger sur leur légitimité démocratique. Cette interrogation nous conduit inéluctablement à une modification des règles.

L’on n’est plus au XX° siècle : à l’époque les médias jouaient leur rôle d’intermédiaires plus ou moins complaisants et ces procédures de vote en catimini passaient inaperçues. Mais désormais au XXI° siècle chaque citoyen peut s’informer directement et donner publiquement son avis : c’est ainsi qu’on voit sur les blogs et les forums même les plus modérés que la Démocratie représentative, par l’abus qui en est fait, atteint une limite. Un premier indice du décalage entre les élus et les électeurs a été donné par le referendum de 2005 : alors que la quasi-totalité du personnel politico-médiatique enjoignait aux Français de voter « oui », c’est le « non » qui s’est révélé majoritaire. Aujourd’hui l’on voit que cette loi votée par quarante députés suscite dans notre Pays beaucoup de commentaires désabusés moins sur son contenu (qui finalement ne passionne guère) que sur la procédure.

Désormais, grâce à la Toile, tout le monde connaît les conditions dans lesquelles sont votées nos lois, ce qui n’était jusqu’à présent connu que de quelques milliers d’initiés. Par conséquent tout le monde voit que le roi est nu. Le roi, c’est-à-dire l’Assemblée Nationale : ce n’est pas par hasard que, sur les sites des candidats à la Présidentielle, l’on voit depuis un certain temps déjà certains préconiser de réduire les effectifs de l’Assemblée à fins d’économies. Il s’agit de candidats qu’on ne peut pas soupçonner d’anarchisme, d’activisme, d’extrémisme, de populisme, mais de candidats qui n’ont aucune chance de passer et ne craignent donc pas de bousculer un confort établi qui engendre la négligence.

La faiblesse de notre système parlementaire est connue dans les chancelleries, comme le montre la réaction courroucée que se permet le Premier ministre turc. C’est une réaction qui nous indiffère en elle-même mais dont il faut tenir compte parce qu’elle montre la nécessité pour nous de renforcer la respectabilité de notre système législatif. Pour ceci il faut revenir à une véritable règle de la majorité : par exemple en considérant désormais comme nulle une loi qui est votée par un effectif de Parlementaires ne représentant pas la moitié du corps électoral. Ainsi nos lois ne pourront plus être contestées, comme elle l’est cette fois, par des gens que ça ne regarde pas mais qui savent qu’elles ne sont pas véritablement prises au nom des Français. Dans la même exigence de respectabilité, il faut aussi en finir avec le spectacle lamentable que donnent chaque mercredi les députés, présents parce que les caméras de télévision sont allumées, qui hurlent pour couvrir la voix de l’orateur et l’invectivent pour le déstabiliser. Si les sortants veulent que l’on vote pour eux, il leur reste très peu de temps pour se reprendre.

Alors qu’en ce moment en France l’on pense surtout à l’élection présidentielle, il faut aussi penser que 2012 est une année d’élections législatives. Rien ne dit que la prochaine Assemblée, et par conséquent le Gouvernement, seront de la même couleur que le Président. Une telle cohabitation aurait l’avantage de remettre chacun à sa place et, sans doute, de rendre son sérieux à notre Démocratie représentative victime de pratiques inconvenantes.

5. Le vendredi 23 décembre 2011, 21:26 par RT

Monsieur le Député,
Électeur dans votre circonscription, je vous présente, ainsi qu'à votre famille, mes souhaits de bonnes fêtes ainsi que mes meilleurs vœux, de santé et sérénité pour la Nouvelle Année.

Je me permet aussi de vous donner mon opinion sur le projet de Loi sur les génocides, en cours de débat:

Je trouve parfaitement ridicule cette tendance du Parlement à vouloir juger de l'histoire: à quand une Loi sur le génocide des vendéens et des cathares, voire celui des indiens d'Amérique (cela serait moins facile que pour la Turquie...)?...Laissez-cela aux historiens qui auront sans doute la dent dure sur l'actuelle législature s'il advenait qu'elle soit votée.

Cette Loi ridicule, aux relents staliniens, qui ternira l'image de la France, est également anti-constitutionnelle:

Elle n'édicte aucune norme juridique;
Elle est contraire à la liberté d'expression: on a parfaitement le droit de nier le génocide arménien, ou tout autre.

Plutôt que de juger des génocides passés, si condamnables moralement soient-ils, le Parlement ferait mieux de s'occuper des génocides en cours:

Il a fallu qu'un colonel français se fasse sauter la cervelle devant un monument aux morts à Dinan pour que 2 médias nationaux consentent -sous la pression des échanges internet- à parler du génocide des H'mongs, montagnards laotiens, compagnons de combat de l'armée Française en Indochine.

Qu'a fait le Parlement en réponse à cette action désespérée d'un soldat français? Y-a-t-il eu une question écrite posée par un parlementaire? Que fait le ministère des affaires étrangères à l'ONU pour contrecarrer les crimes en cours? A-t-on entamé une action vers le gouvernement laotien?

Les historiens pourront juger, les électeurs aussi.

"Bavardage est écume sur l'eau, action est goutte d'or"

Je vous prie de croire, Monsieur le Député, à l'expression de mes sentiments respectueux et républicains

Copie: blog GDG, IH17, réseau perso

6. Le vendredi 23 décembre 2011, 21:26 par yves cadiou

J’y reviens pour compléter mon précédent commentaire (n°4) parce que cette procédure parlementaire, où une loi est votée par une poignée d’élus qui représentent un effectif infime du corps électoral, me rappelle une anecdote véridique et significative.

J’étais à l’époque DG d’une mairie de la région parisienne. J’avais avec mon Député-Maire des relations correctes et il me racontait parfois ses soucis de député. Certains matins ce brave homme, qui n’était pourtant pas un noceur, arrivait à la Mairie avec la mine de quelqu’un n’ayant pas fait sa nuit. Il m’a expliqué qu’il était parfois convoqué à minuit ou 1h du matin par son Parti pour rejoindre rapidement sa place à l’Assemblée Nationale : une loi que son Parti voulait faire passer allait être votée en séance de nuit, l’affaire s’était d’abord bien présentée parce que cinq députés étaient présents, trois pour et deux contre, mais deux députés venaient de rejoindre « en sortant de chez Lasserre » et inversaient le rapport de force qui passait à trois pour, cinq contre. On appelait alors à la rescousse deux députés demeurant à petite distance et pouvant venir à bref délai pour rétablir une balance favorable. Mon Député-Maire était souvent de ceux-ci parce qu’il demeurait à moins d’une demi-heure de route, étant exempté des PV pour excès de vitesse.

Pendant que les renforts rejoignent l’Assemblée à fond la caisse, le souci des présents est de faire durer le débat pour que le vote ait lieu à un moment où les effectifs se situent dans la proportion voulue par le Parti. Ce que j’écris là, chacun peut le vérifier : les comptes-rendus des votes sont enregistrés et précisent le nombre de votants. De plus les séances sont publiques : si vous avez l’occasion de passer par l’Assemblée en sortant du théâtre ou de l’opéra, vous verrez dans quelles conditions sont votées nos lois. Grâce à la Toile on peut maintenant faire savoir ce que la presse professionnelle, même celle qui se prétend « satirique », s’abstient d’évoquer. Les prétendues « séances marathon », les prétendus « débats qui se sont prolongés tard dans la nuit », sont des formules qui cachent simplement le fait que les orateurs essaient de fatiguer leurs adversaires pour qu’ils aillent se coucher les premiers.

Bien entendu et comme d’habitude, j’accepte volontiers d’être contredit.

Il reste que nos lois, votées dans ces conditions, sont connues pour leur faible légitimité même si elles sont formellement incontestables. Tous les ambassadeurs en poste à Paris le savent. Il est donc nécessaire et urgent de renforcer nos procédures législatives. Pour ce faire, l’on peut s’inspirer d’autres procédures démocratiques françaises, comme par exemple la règle du quorum imposée aux Conseils Municipaux, aux Conseils Généraux, aux Conseils Régionaux, aux Établissements publics et que la plupart des associations 1901 s’imposent à elles-mêmes.

Il faudrait surtout que le règlement de l’Assemblée ne soit plus validé seulement par ses membres mais directement par les électeurs : c’est aux électeurs qu’il incombe de dire dans quelles conditions ils veulent que leurs représentants travaillent.

Il est excessif de contester la Démocratie représentative sur son principe comme certains le font parfois. Au contraire il faut la renforcer et ainsi renforcer tant notre cohésion intérieure que nos positions internationales. Pour ce faire il est urgent de modifier des pratiques devenues coutumières au Parlement.

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