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une réaction

• 1 De - 01/04/2012, 06:54

  Cher Olivier Kempf,
  En présentant indifféremment, dans l’illustration de ce billet, les insignes de Cyr et ceux de l’EMIA vous posez tacitement une question qu’habituellement il est de bon ton d’ignorer, ou de faire mine d’ignorer, mais à laquelle les autorités feraient bien de répondre après n’avoir que trop tardé.
  
  Je vous donne tout de suite ma réponse à cette question que tout le monde connaît ou devinera : depuis que la scolarité à Cyr se fait en trois ans avec une première année consacrée uniquement à l’instruction militaire (1983), les lauréats du concours d’entrée à l’EMIA seraient utilement intégrés en deuxième année de Cyr pour gommer la différence entre concours externe et concours interne. La réforme de Cyr, où la scolarité est passée à trois ans depuis maintenant plusieurs décennies, n’est pas encore allée au bout de sa logique. Il est temps qu’elle y aille.
  
  On butte de façon incompréhensible sur la différenciation entre « concours externe » (Cyr-direct) et « concours interne » (EMIA). Dans aucune des écoles pour les personnels de catégorie A de la fonction publique cette différence ne pose de problème : qu’ils soient d’origine interne ou externe, les élèves de l’ENA, des IRA, de l’ENOSPP, etc. suivent ensemble les mêmes cours dans les mêmes classes, subissent les mêmes contrôles. http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89...
  On aimerait savoir pourquoi l’armée n’est pas capable d’en faire autant et sépare nettement pendant leur scolarité, deux catégories d’élèves destinés aux mêmes fonctions : regroupés dans le même établissement (Coët), ils vivent dans des bâtiments distincts, ne portent pas le même uniforme, suivent séparément des activités identiques.
  
  Cette séparation, inutile et même contre-productive, me choquait déjà quand j’étais Cyrard (il y a longtemps) : je fréquentais des IA dans nos clubs sportifs (clubs qui, eux, étaient des associations 1901 communes) et je n’ai jamais perçu que les gens du concours interne étaient foncièrement différents de ceux du concours externe. Ils bénéficiaient d’une expérience du Corps de Troupe dont ils nous faisaient profiter en nous racontant leurs histoires à une époque où les Cyrards, pourtant venus du civil, ne faisaient pas de stage d’accoutumance en Corps de Troupe. Aujourd’hui certains IA ont une expérience du feu et du combat qu’il serait utile de faire partager de façon informelle à leurs camarades venant du civil.
  
  C’est pourquoi je continue de m’interroger, depuis longtemps, sur cette séparation qui contredit les slogans officiels sur « l’unité du Corps des officiers » et c’est pourquoi je note que l’illustration de votre billet semble aller dans le même sens que mes vieilles réflexions sur ce sujet.