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Control ?

Depuis longtemps, je signale que "commandement" est traduit en anglais par "Command and control". Au littéral, "commandement et contrôle". Ce qui ne veut pas dire qrand chose, sinon qu'on a tendance à penser que non seulement on donne des ordres mais aussi on vérifie leur exécution. Du moins si on s'en tient à la traduction littérale et, finalement, imprécise. Et au fond inexacte.

C2_OTAN.jpg source

En effet, Command and control signifie deux choses

  • Command a le sens de diriger, de déterminer l'objectif et les voies et moyens, mais aussi de comprendre (understand). Bref, beaucoup plus que simplement "donner des ordres".
  • Control a le sens de conduire, de commandes de vol, de joystick. De guidage fin. Bref, d'agir plus dans le détail.

En fait, on a un J5 (et en fait un J5-7) d'un côté, et un J3 de l'autre.

Autrement dit, la distinction n'est pas dans l'action et son feed back, mais dans la conjonction de deux horizons temporels, l'un de moyen et long terme, l'autre de conduite de court terme.

Après, tapez "Command and control" dans la recherche images de google : vous ne voyez aucun "chef", mais que des états-majors qui regardent des ordinateurs.

Conclusion : Aujourd’hui, le "commandement" n'est plus qu'une affaire d'ordinateur.

O. Kempf

NB : Ces propos n'engagent que moi et aucune des organisations pour lesquelles je travaille.

Commentaires

1. Le vendredi 30 mars 2012, 18:53 par Maurice de Saint Victor

Command and control a disparu des doctrines de L'Army au profit de Mission command. Cela recoupe comprendre, visualiser, decrire, diriger, évaluer et donner des ordres. C'est à mon sens une volonté de réequilibrer les places entre Le chef ET son état major. Ce qui est sûr aussi, c'est la volonté de laisser plus d'initiative aux subordonnés cadré par Le respect de l'intention de son chef.

2. Le vendredi 30 mars 2012, 18:53 par oodbae

Bonjour,

Je crois et j'affirme, avec toute la pédanterie que ma liberté d'expression à la francaise m'octroie, que vous mélangez la signification des mots "command" et "control" entre elles ainsi qu'avec les implications que le bon sens leur associe.

D'une part la définition fournie par le Oford's learning dictionnary online pour command: "an order given to a person or an animal" et celle pour "control" : "the power to make decisions about how a country, an area, an organization is run / the ability to make s'dy do what you want." indiquent que "the control" signifie la maîtrise des mécanismes et des structures de l'objet contrôlé de sorte que qu'une volonté pourra être imposée. "the command" est cette volonté, et non pas la détermination d'objectifs ou la compréhension comme vous le supposez ( illustration: http://www.youtube.com/watch?v=C9f1...). (réf: http://oald8.oxfordlearnersdictiona...)

Ces définitions sont d'autre part assez compatibles avec celles de la science automatique ('control engineering' en anglais, 'regelungstechnik' en allemand). La commande y correspond à la donnée d'entrée, sous l'influence de laquelle le système évolue. Le contrôle sur le système, contrôle possédé par l'utilisateur, désigne l'éventail des paramètres, que l'utilisateur peut régler, et par généralisation l'ensemble des mécanismes intervenant dans le système, que l'utilisateur comprend et maîtrise jusqu'à un certain degré.
Evoquons une notion fondamentale de l'automatique qu'on appelle la commandabilité d'un système, à savoir qu'un système est dit commandable si pour une sortie souhaitée, l'utilisateur peut imposer une entrée (une commande donc) adéquate. Si le système n'est pas commandable, il n'existe pas de commande pour telle ou telle sortie souhaitée. Un système peut être commandable pour une certaine quantité de sorties, à commandabilité restreinte. Si le contrôle d'un système est assez performant, l'utilisateur saura déterminer la commande adéquate pour atteindre l'objecti de sortie par déduction de sa connaissance des mécanismes intervenant dans le système.

Tel un Anthony Eden explicitant la politique francophile de Churchill à la fin de la 2GM par un exemple métaphorique "je ne veux pas partager seul la cage avec le lion allemand", prenons s'il vous plaît l'exemple d'un sauteur à la perche.
Afin de sauter au dessus de 4m, le sauteur peut influer sur :
- la longueur de la perche
- son élasticité transverse,
- sa vitesse horizontale instantannée au moment du saut,
- sa vitesse ascensionnelle au moment du saut,
- autres paramètres que je ne connais pas
Parmi ces quatre données, distinguons les deux vitesses, qui forment la commande, et la longueur et l'élasticité que l'on qualifiera de paramètres.
Le contrôle désigne les paramètres que l'utilisateur peut régler pour maîtriser le saut et exploiter les vitesses produites par le sauteur. Il désigne en général la connaissance et la maîtrise jusqu'à un certain degré des mécanismes intervenant dans le système, par exemple la connaissance du réglement quand à la détermination des longueurs limites de perches et le contact avec des équipementiers pour obtenir les perches avec la meilleure élasticité.
La commande consiste exactement en les vitesses au moment du saut.

Si l'objectif devient de sauter jusqu'à la lune, le contrôle reste le même, mais il est évident qu'aucune commande ne permettra d'obtenir la sortie souhaitée (hauteur=distance terre lune). Donc le système possède un domaine de commandabilité restreint. (de 0 à 6,14m (Bubka,1994,Sestrières))

J'affirme que vous mélangez le "command and control" avec leurs imlications, notamment quand vous évoquez "the understanding". Non seulement je ne crois pas que la commande nécessite de comprendre la portée des ordres, puisqu'il ne fait aucun doute que la vitesse ascentionelle la plus rapide au moment du saut ne peut pas nuire. Encore est-ce le contrôle qui, lui, implique nécessairement de comprendre le système.
On imagine mal en effet un connaisseur du saut à la perche atteindre ses objectifs d'altitude de saut en courant avec des patins à glace, tenant une truite dans la main gauche, soufflant dans un harmonica.

Après cette exemple "physique", je tenterai une illustration militaro-historique.

Concernant le "command and control", Lorsqu'en 1942 Hitler ordonne à Von Paulus de tenir Stalingrad jusqu'au dernier homme, sa commande est claire, simple. Connaît on les objectifs d'un tel ordre? On m'a dit que l'une des finalités de cet ordre, qui s'est avéré fatal pour la sixième armée de la Wehrmacht, fut de permettre à d'autres corps de cette dernière d'évacuer le Caucase.
Considérons l'objectif de sortie comme la complétion de l'évacuation du Caucase, la commande d'entrée comme l'ordre de tenir à tout prix, le système comme les deux adversaires majeurs de cette bataille, qui pourraient très bien se définir comme le 3ème Reich et ses alliés d'une part et l'URSS d'autre part d'après un point de vue clausewitzien de la guerre totale, mais que je reduis ici aux corps d'armées impliqués des deux cotés dans cette bataille: ceux à Stalingrad et ceux dans le Caucase.
Le contrôle consiste en la connaissance et la maîtrise jusqu'à un certain de gré des mécanismes intervenant dans la bataille qui ont permis de traduire, directement ou indirectement, cette commande en cet objectif, si tant est que cette maîtrise fût possible. C'est là, je crois, tout l'art militaire que les officiers apprennent en école, à Saint-Cyr comme à West Point, d'après leurs philosophies respectives.

Comme éléments de contrôle, citons par exemple l'importance stratégique pour les deux camps de cette ville, de sorte que l'URSS préférait laisser évacuer le Caucase plutôt que de délaisser Stalingrad (cf Richard Sorge), importance dont Hitler avec peut-être conscience et formant donc une contribution supplémentaire à la fixation de l'ennemi sur cette ville donc au soulagement relatif des armées dans le Caucase plus libres de mouvement, dont le mouvement de retrait (l'objectif de sortie).
Citons encore la discipline de l'armée allemande qui ne s'est rendue qu'à la toute fin, de sorte que cet ordre fatal entraîna certes la perte sèche de la 6ème armée et de son matériel, ne l'entraîna cependant pas tout de suite mais après de longs combats qui coûtèrent aussi à l'ennemi, affaiblissant autant celui-ci en prévision d'objectifs futurs et rallongeant le délai d'évacuation du Caucase (l'objectif de sortie).
De plus, les premières troupes évacuées peuvent à leur tour combattre les troupes soviétiques (contre-)attaquant Stalingrad, en soutien de Von Paulus qui ne s'Est toujours pas rendu, retardant d'autant plus la section du couloir entre le Caucase et les territoires dominés par la Wehrmacht, donc favorisant autant l'évacuation complète du Caucase (l'objectif de sortie).

D'ailleurs, une fois qu'Hitler ne contrôle plus les troupes assiégées, affamées, décimées, celles-ci se rendent et donc l'ordre de tenir jusqu'à la mort n'est pas suivi d'effet, n'atteint guère plus d'objectif de sortie. Cette commande ne fut pas "pas comprise" ( ni par ses destinataires, ni par sa source,Hitler), elle ne fut pas exécutée, parce que le contrôle (notamment la discipline des troupes) assurant sa traduction était caduc.

Bref, ce n'est pas le contrôle qui donne son sens à la commande, c'est le contrôle qui prend son sens selon la commande.

C'est du reste une lecon qu'on peut tirer de Dien Bien Phu, où l'on a vu que l'état-major avait commandé sans connaître les mécanismes intervenant dans le système étudié, notamment les progrès des armées indépendantistes vietnamiennes conduisant à une domination militaire, ou en faisant prédominer certains mécanismes plus que d'autres, notamment la satisfaction des américains plus que la préservation des vies francaises (coloniaux compris).

J'espère avoir justifié un peu plus le choix sémantique des anglo-saxons et me rappelle ainsi que décidemment, non, malgré les apparences, tout n'est pas à jeter chez les anglo-américains, surtout ce qui vient d'Angleterre. Il faut juste savoir choisir avec parcimonie et non par goût des paillettes.

Cordialement,

Oodbae.

3. Le vendredi 30 mars 2012, 18:53 par oodbae

Bonjour,

Je souhaiterais compléter le commentaire précédent à propos de Dien Bien Phu. Le documentaire suivant sur cette bataille (http://www.youtube.com/watch?v=46e8... ) m'a enseigné que la finalité de la bataille de Dien Bien Phu fut de se mettre en position de force lors des négociations de la conférence de Genève de 1954.
C'est donc en considérant cette objectif de sortie et la commande "occuper et tenir Dien Bien Phu" qu'on peut juger le contrôle de la situation par le commandement francais. Si le commandement avait bien contrôlé la situation, ses ordres (soit la commande) eurent été adéquats pour atteindre l'objectif: être en position de force pour les négociations. Ce fut l'inverse, donc le contrôle n'était pas là. Ni en terme de domination militaire, ni en terme de connaissance de l'ennemi.

Cet objectif était il atteignable? En formulation scentifique, les objectifs de positionnement à la conférence de genève appartenaient ils au domaine de commandabilité du système? Peut-être ne pouvait on pas espérer se trouver en de meilleurs rapports que d'égal à égal, en considération de quoi les commandes eûssent été différentes.

J'ajoute que cette désignation du contrôle telle que je la propose comme connaissance et maîtrise des mécanismes intervenant dans le système est assez générale pour comprendre aussi la gestion du renseignement militaire d'une part et le soin apporté à la modernisation des équipements, même en temps de paix, d'autre part.
On contrôle la situation lorsque l'on noue des partenariats avec des entreprises privées pour qu'elles produisent les armes de demain les plus performantes et les plus adéquates ( armes magnétiques, drônes, cyber, etc.), on contrôle la situation lorsqu'on réussit à faire faire faillite au seul champion national d'un concurrent/adversaire potentiel, le démunissant de son autonomie et d'un facteur de surprise.

Prenons un exemple récent de "command and control", celui du conflit de l'été 2008, démarré durant les JO de Pékin. Les russes contrôlaient la situation autour de la Géorgie en aant leurré les observateurs en faisant passer des accumulations de troupes dans le Caucase pour des exercices militaires, et ce contrôle était antérieur à l'ordre (la commande) de traverser la frontière géorgienne en août 2008 lors des opérations militaires géorgiennes en Ossétie. La commande d'attaquer, vaincre, sans pour autant atteindre Tbilissi fut adéquate pour atteindre les objectifs: humilier Saakchvili, redorer le blason de la Russie, venger le Kossovo, sauver les ressortissants russes de Géorgie.
La commande seule ne valait pas grand chose, c'est tout le reste qui fut essentiel; le contexte politique (Bush en fin de règne, JO à Pékin, Poutine/Medvedev au sommet et non Jeltsin), la préparation militaire, le choix de la fin de l'été pour une opération éclair, les accumulations de troupes, etc, autant d'éléments disparates qui trouvent une cohérence dans la traduction de la commande d'attaquer la Géorgie à l'objectif présenté ci-dessus.

Quant au résultat des images Google, il est en effet saisissant. Mais en a t il déjà été autrement? Je veux dire que les écrans d'aujourd'hui sont les cartes d'hier et les ordinateurs d'aujourd'hui sont les estafettes d'hier. Bonaparte dirigeant ses batailles à cheval était il l'exception ou la règle? Les état-majors ont ils jamais réussi à se penser comme maillons de la chaîne de contrôle, et non comme demi-dieux disposant du droit de vie et de mort? On en doute.

Bon dimanche
Oodbae

4. Le vendredi 30 mars 2012, 18:53 par SkyNet

Il n'y a pas que le "commandement" qui ne soit qu'une affaire d'ordinateur....Toute notre vie quotidienne est gérée par une avalanche de nouveaux logiciels: Siprefor, Sipreweb, Sagée, Sillage, Louvois, Simat (quoique celui là çà doit être un virus informatique...), Concerto, Fd@ligne,.........çà fout les jetons quand même.....SkyNet a-t-il déjà gagné???

5. Le vendredi 30 mars 2012, 18:53 par Jean-Pierre Gambotti

Command and control
Source: JP 1
The exercise of authority and direction by a properly designated commander over assigned and attached forces in the accomplishment of the mission. Command and control functions are performed through an arrangement of personnel, equipment, communications, facilities, and procedures employed by a commander in planning, directing, coordinating, and controlling forces and operations in the accomplishment of the mission. Also called, C2.

Rappelons-nous Freud : "Si on cède sur les mots, on finit par céder sur les choses". Et s’il est une activité dans laquelle les mots ont une importance vitale, c’est bien la guerre, puisque dans cet univers de violence, les mots portent l’action et l’action porte la vie et la mort.
Quiconque a disposé d’une parcelle de responsabilité dans une organisation opérationnelle anglophone a connu les difficultés de concevoir, planifier et conduire une opération dans une langue dont il n’est pas natif. Car aux différences de culture opérationnelle, qui à l’expérience ne sont pas insurmontables, s’ajoute le différentiel sémantique de chacun des termes du lexique, qui, lui, est plus pernicieux, car les mots portent le sens de l’action, l’idée de manœuvre, l’idée du chef. Ainsi, d’évidence, dans notre connaissance de la langue anglaise opérationnelle devrions-nous aller au-delà de la maîtrise, à l’expertise.
C’est pour cette raison que j’estime judicieux qu’Olivier nous pousse à nous colleter avec "command and control", "also called C2" comme le rappelle la définition du JP1 et qui signifie pour moi un mix J3-J5-J7, mais aussi à un niveau plus subalterne le B3 -les opérations -puisqu’il s’agit de bien concevoir, planifier et conduire la manœuvre. D’ailleurs en regardant vers le haut, après des décennies d’errances qui ne sont pas que sémantiques, au niveau des Armées la direction de nos opérations a pris comme appellation ,Centre de planification et de conduite des opérations, ce qui est à mon sens tout à fait approprié, si l’on considère néanmoins que la conception, qui précède la planification, trouve sa place quelque part en amont.
Ainsi "concevoir, planifier, conduire" me va bien pour "command and control", j’ose ajouter qu’aucun algorithme sur aucune bécane, ne pourra donner le sens nécessaire à l’action de guerre, alors que nous avons nous-mêmes des difficultés à donner leur sens aux mots.
Ne nous faisons pas peur !
Très cordialement
Jean-Pierre Gambotti

6. Le vendredi 30 mars 2012, 18:53 par

Contrôle ou control ? On a déjà abordé ce sujet sur égea, mais en prenant des références non américaines, plus proches des nôtres parce que belge, francophone, humoristique : Gaston et Prunelle, employés imaginaires du journal de Spirou et personnages de Franquin http://www.egeablog.net/dotclear/in...

Lorsque nous employons des mots américains mais aussi lorsque nous employons des mots français en leur donnant un sens américain, nous brouillons notre pensée.

Command ne signifie pas exactement « commander » au sens où nous l’entendons dans l’armée française, du moins en situation de crise contre des méchants qui veulent notre peau : chez nous dans cette situation le commandement comporte toujours une connotation sentimentale, un « allons enfants de la patrie », un « avec moi mes p’tits gars ! ». Je doute qu’il en soit de même lorsque l’on fait du « command and control » à l’américaine.

Control ne signifie pas du tout « contrôler » mais signifie exactement « maîtriser ». Si l’un ou l’autre des lecteurs d’égea ne capte pas la différence entre contrôler et maîtriser, j’appelle son attention : sa pensée est en voie d’américanisation et ce n’est peut-être pas une bonne voie.

Même idée mais sous une autre formulation : la photo qui illustre ce billet me donne l’occasion de vous faire une brève confidence. Cette photo me fait plaisir parce qu’elle me confirme que j’ai bien fait de devenir civil après mon TC de capitaine : qui voudrait ressembler aux zombies de cette photo ?

7. Le vendredi 30 mars 2012, 18:53 par oodbae

Bonjour,

Je lis une partie de la définition du verbe "to control" sur le site du dictionnaire ( http://oxforddictionaries.com/defin...) "(object) determine the behaviour or supervise the running of; [no object] (control for) take into account (an extraneous factor that might affect the results of an experiment): no attempt was made to control for variations"

Ensuite, je lis la définition de contrôler sur www.cnrtl.fr:
"Maîtriser volontairement son corps, ses sentiments, ses instincts; Exercer une domination morale, matérielle ou politique sur une région, un pays;[En parlant d'appareils] Régler;.

Puis je lis la définition de "maîtriser" sur http://www.cnrtl.fr/definition/ma%C... "Dominer, exercer un pouvoir, une autorité absolue (sur un peuple, un groupe humain); Avoir ou mettre sous sa domination, contrôler par l'emploi de la force ou de divers moyens stratégiques; Garder sous le contrôle de la raison, de la volonté"

Puis, je consulte la définition de "to rule": "exercise ultimate power or authority over (an area and its people); have a powerful and restricting influence on; " (http://oxforddictionaries.com/defin...).

J'en déduis que contrôler et maîtriser sont synonymes ou au moins très voisins en français et que leur traduction la plus fidèle en anglais serait "to rule", tandis qu'en anglais, "the control" correspond à une connaissance du système en question et une maîtrise des mécanismes qui le composent, qui est telle qu'elle octroie une maîtrise potentielle dudit système et "to control" revient à s'assurer de "this control", donc superviser, vérifier l'exactitude.

La maîtrise découle du contrôle en anglais, tandis qu'elle lui est équivalente en français, voilà mon interprétation mais peut-être me trompé-je.

"Command and control" revient donc à désigner ou bien "les ordres et le renseignement" si on considère la forme verbale, ou bien "le commandement et le suivi des opérations voire la planification" si on considère la forme nominale.

Il me semble manquer encore un troisième mot, qui se référerait aux "objectifs", aux "buts", puisque dans la théorie (scientifique) de l'automatique ("control engineering" en anglais), on détermine "the command" en fonction de ces objectifs et du "control". Mais peut-être est-ce parce que c'est le président qui est le chef suprême qu'aucun bureau intermédiaire ne peut prétendre se charger de concevoir ou de gérer les objectifs des opérations militaires.

Et je conclus sur une autre vision du commandement. Le commandement se répartit sur plusieurs niveaux, c'est dire si il prend de la place. Le haut-commandement, qui s'associe à quelqu'un ou quelque chose qui est si préoccupé par l'acte de commander qu'il (ou elle) ne peut guère plus se préoccuper de cette tâche bénigne que constitue l'exécution, et le bas-commandement, qui se rapproche toujours plus de l'exécution à mesure qu'on descend, de sorte que comme pour la blague de l'homme qui tombe d'un immeuble, celui qui transmet les ordres aux échelons inférieurs sans se préoccuper de leur exécution se dit: "Jusqu'ici, tout va bien".

cordialement,

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