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L’importance stratégique du Pacifique dans le nouveau contexte mondial

On néglige le Pacifique, On néglige aussi le rôle de la France dans le Pacifique.Alors pourtant que c'est le plus vaste océan, chose non négligeable à l'heure de la maritimisation. Et alors que la bascule américaine se fait de l'Atlantique vers le Pacifique. Réfléchir à la place de la France dans le Pacifique, c'est l'objet de ce billet, proposé par Helène Goiran, qui réside en Nouvelle Calédonie. Merci à elle.

source de l'image : Les rapports de force entre la France et les nations anglo-saxonnes dans le Pacifique Sud

O. Kempf

Le nouveau contexte stratégique se caractérise notamment par la maritimisation des enjeux et le déplacement du centre de gravité du monde vers le Pacifique.

Le récent rapport du Sénat, « Maritimisation : la France face à la nouvelle géopolitique des océans », rappelle que la mondialisation a accru l’importance stratégique des enjeux maritimes (routes maritimes et ressources marines et sous-marines) ; la maritimisation des enjeux économiques implique un rôle et une concurrence accrus des Etats en mer. La souveraineté sur les espaces maritimes est donc un élément fondamental de la puissance d’un Etat. La France dispose du deuxième espace maritime du monde et peut donc tirer profit de la maritimisation si elle conserve les moyens de sécuriser ses activités maritimes.

Le centre de gravité économique et financier du monde est dans le Pacifique : le G2 sino-américain s’y fait face, Washington y renforce sa présence et annonce le déploiement prochain de 60% de sa marine de guerre, la Russie y développe sa flotte et intensifie sa diplomatie…

Dans ce cadre, les terres françaises d’Océanie et leurs ZEE constituent des atouts stratégiques, diplomatiques, économiques, scientifiques, culturels, etc.

Plus de la moitié de l’espace maritime français est dans le Pacifique, avec les zones économiques exclusives de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française, de Wallis et Futuna et de Clipperton. Ces îles confèrent à la France un statut de puissance du Pacifique, avec les opportunités et les responsabilités qui y sont associées. Les communautés françaises du Pacifique (résidents d’outre-mer, expatriés, diplomates) sont autant de relais de l’action et de l’influence de notre pays à proximité du nouveau centre de gravité du monde.

Dans un environnement où « le renseignement est un enjeu vital, au cœur de notre stratégie de défense » (comme l’a indiqué le ministre le 15 octobre) la possibilité de disposer de moyens de renseignement technique dans tous les océans est incontestablement un avantage.

La présence française, longtemps contestée, y est maintenant souhaitée, comme l’illustre, entre autres, l’intensification de la coopération militaire avec les puissances régionales et les petits Etats océaniens.

La France a longtemps été en butte à la contestation, voire l’hostilité des puissances régionales et des petits Etats océaniens (Essais nucléaires, revendications indépendantistes…).

Elle est désormais non seulement admise mais appréciée, en particulier dans le domaine de la défense et de la sécurité.

C’est ce qu’illustre, par exemple, l’ampleur sans précédent de l’édition 2012 de l’exercice interarmées multinational Croix du Sud, organisé par les forces armées de la Nouvelle-Calédonie : les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, la Grande-Bretagne, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Vanuatu et les Tonga y engagent des hommes et des moyens. Le Japon y envoie des observateurs.

Le Quadrilateral Defence Coordination Group (Australie, France, Nouvelle-Zélande, USA), qui coordonne l’action de ses membres en faveur des Etats insulaires du Pacifique, en particulier pour la surveillance de leurs ZEE, c'est-à-dire la protection de leurs principales ressources. Le « Quad » symbolise le rapprochement entre Washington, Canberra, Wellington et Paris (via Nouméa). Le 4 juillet 2011, c’est en Nouvelle-Calédonie que l’USS Blue Ridge, bâtiment amiral de la 7e Flotte, a célébré la fête nationale des Etats-Unis.

Sur la vision étasunienne de la place et du rôle de la France dans le Pacifique, on lira avec intérêt l'analyse publiée mi-décembre 2012 par le Center for Strategic & International Studies : "France, the Other Pacific Powe.

Les Forces armées de la Nouvelle-Calédonie, positionnées au cœur de la Mélanésie et à proximité immédiate de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, et celles de la Polynésie française, constituent des plate formes et des relais essentiels pour la défense et la sécurité nationale dans une zone dont l’intérêt est désormais avéré.

Les FANC et les FAPF permettent à l’armée française d’être à la fois sur son territoire et aux antipodes de ses bases métropolitaines. Ainsi proche de ses alliés australiens, néo-zélandais (partenaires de l’OTAN) et américains, elle y développe l’interopérabilité indispensable sur tous les théâtres où elle est engagée avec eux. Les FANC et les FAPF sont des leviers régionaux de la coopération militaire bilatérale et multilatérale de la France. Elles contribuent aussi à la protection des ressources et à l’intégration régionale des collectivités françaises d’Océanie.

Dans le Pacifique comme dans l’Atlantique et l’océan Indien, l’armée française dispose, avec ses bases de défense ultramarines, de structures permanentes excentrées : par leur localisation même, les forces de souveraineté constituent des éléments déterminants d’offensive, de défensive, de riposte et de résilience, garantes d’une meilleure capacité de réaction et d’adaptation aux surprises stratégiques.

La France est, grâce à la Nouvelle-Calédonie, au troisième rang mondial pour les réserves de minerai de nickel : il s’agit là d’un approvisionnement stratégique. Les autres îles françaises du Pacifique pourraient prochainement en assurer d’autres : les campagnes de recherches de l’IFREMER ont confirmé l’intérêt des gisements minéraux sous-marins de Wallis et Futuna et de Clipperton.

Les Etats et territoires océaniens, longtemps pauvres et isolés, deviennent riches de potentialités (poids diplomatique, intérêt stratégique, ressources halieutiques, minérales et énergétiques de leurs ZEE). Ils sont des acteurs de plus en plus importants de la géopolitique mondiale.

Les évolutions géopolitiques actuelles confirment que de petits Etats (comme le Qatar ou les Emirats arabes unis…) peuvent avoir un rôle dépassant largement ce que leur poids réel (économique, démographique, militaire) devrait logiquement leur conférer.

Ainsi les Fidji, poussées par les sanctions imposées par leurs partenaires traditionnels après le coup d’Etat du Commodore Bainimarama à rechercher d’autres coopérations, ont développé et réussi une offensive diplomatique tous azimuts : elles ont été élues par acclamation à la présidence du « G77 et la Chine » pour l’année 2013, dialoguent aussi bien avec Washington et Abou Dhabi aussi bien qu’avec Moscou et Pyongyang, leurs casques bleus constituent la totalité de la Guard Unit de la mission onusienne en Irak, elles président et renforcent le Groupe Fer de lance mélanésien, etc.

Chine, Russie Japon et Corée(s), riverains du Pacifique Nord, y développent leur influence. La France, qui est géographiquement proche d’eux par ses collectivités d'Océanie, est appréciée pour ses valeurs, ses compétences et l’assistance qu’elle apporte (humanitaire, militaire, scientifique…). Elle est un partenaire privilégié.

Les forces armées de la Nouvelle-Calédonie opèrent dans une zone où leurs capacités sont indispensables non seulement aux Français de Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna mais aussi aux populations des petits Etats amis, très vulnérables aux catastrophes naturelles : l’édition 2012 du World Risk Report des Nations Unies, publié il y a quelques jours, place de nouveau le Vanuatu au premier rang mondial ; quatre autres Etats de la ZRP du ComSup FANC figurent parmi les quinze pays les plus exposés aux risques. Les moyens français sont régulièrement sollicités dans le cadre de l’Accord FRANZ (France/Australie-Nouvelle-Zélande) pour apporter une assistance.

La Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Wallis et Futuna sont les seuls PTOM significatifs de l’UE dans le Pacifique: dans un contexte stratégique mouvant, ils sont une chance pour la France et pour l’Europe (« smart defence »). Ils leur confèrent des avantages, réalisés et potentiels, qui sont et seront des éléments déterminants de leur puissance.

Les bases de défense françaises du Pacifique intéressent ou pourraient intéresser les alliés de la France (Union Européenne, OTAN, etc.). Plus généralement, la coopération et la mutualisation des moyens (« smart defence ») sont des éléments indispensables au maintien des capacités dans un contexte de réduction des ressources.

Nouméa et Papeete, positionnées au cœur du Pacifique, travaillent aux mêmes heures que Shanghai, Tokyo et San Francisco et Sydney, pendant que l’Europe dort. Pour les entreprises françaises, les instituts de recherche, les organisations gouvernementales, les administrations, c’est une opportunité à saisir.

En maintenant les capacités de défense et de sécurité dont elle dispose dans le Pacifique, la France préserverait ses intérêts, satisferait ses alliés et contribuerait à la sécurisation du monde.

Hélène Goiran, (docteure en histoire, auditrice de l'IHEDN, Nouméa)

Commentaires

1. Le vendredi 11 janvier 2013, 22:12 par yves cadiou

Quand on s’intéresse au Pacifique la caractéristique la plus importante, qu’il faut ne pas oublier, c’est son immensité : Papeete, chef-lieu de la Polynésie française, se trouve à peu près au centre de cet océan. Pour aller à Papeete en avion, l’on survole de l’eau pendant huit heures depuis Los Angeles, quatorze heures depuis Tokyo, sept heures depuis Sydney. Comparer à la distance Paris / New York : six heures.

Le Pacifique est un désert, le plus vaste désert du monde. Pour trouver un désert encore plus vaste, il faut aller sur la Lune. Notre désert océanique est parsemé de nombreux mais rares îlots, la plupart dépeuplés, qui sont hors de vue les uns des autres, cachés par la distance et la courbure de l’horizon. C’est un désert liquide et inhabité qui couvre la moitié de la planète, ou presque la moitié, sous 4000 mètres d’eau : alors que Tahiti n’est séparée de sa voisine Moorea que de quinze kilomètres (comme Quiberon / Belle-Île), la profondeur à cet endroit précis du Pacifique est quand-même de 3000 mètres.

Ces données primaires doivent rester à l’esprit pendant qu’on regarde le Pacifique sur une carte en le comparant involontairement à la Méditerranée orientale de l’Antiquité dont les petites dimensions firent le berceau d’une civilisation.

Ces données, pour nous autres Européens qui croyons franchir des immensités liquides à chaque fois que nous allons nous baigner à Ibiza, à Djerba, aux Canaries, aux Antilles, doivent nous inciter à changer d’échelle quand nous examinons le Pacifique. C’est facile pour celui qui a effectué l’interminable traversée, c’est moins facile pour celui qui ne l’a vu que sur une mappemonde ou sur un globe terrestre. Si pour aller à Tahiti vous décollez de Nouméa un soir, vous volez toute la courte nuit (qui dure six heures seulement quand on va dans ce sens, d’ouest en est) et vous arrivez à Papeete le matin du même jour. Vous avez franchi la ligne de changement de date qui vous rappelle opportunément que vous êtes ailleurs et que toutes vos vieilles certitudes de Popa (Européen, en Polynésie) ou de Zorleil (Européen, en Nouvelle-Calédonie) n’ont pas cours ici.

A cause de son immensité, le Pacifique n’est pas un ensemble cohérent et ne doit être étudié que par régions géographiques différentes, chacune étant isolée des autres dans l’étude car elles le sont physiquement et humainement. Dans les années quatre-vingts (voyez les archives de la RDN), une formule fut à la mode en géopolitique pendant un moment : « le Pacifique, nouveau cœur du monde ». C’était une formule accrocheuse qui tentait de susciter l’intérêt pour le développement extraordinaire de quelques petits pays asiatiques (surnommés « les dragons ») riverains du Pacifique. Souvenons-nous aussi que la IVème République voulait garder l’Indochine sous prétexte que c’était « un balcon sur le Pacifique », ce qui ne signifiait déjà rien. Lorsqu’il fut, dans les années quatre-vingts, abusivement surnommé « nouveau cœur du monde », cet océan jouait peut-être un rôle dans le développement des « dragons » asiatiques par ses eaux côtières permettant le cabotage et la pêche mais c’était aller un peu vite que de déclarer « le Pacifique » (dans son ensemble) nouveau cœur du monde : 15000 km de côte américaine n’étaient pas concernés, non plus que l’Australie ou la Nouvelle-Zélande et bien d’autres lieux qui restaient totalement à l’écart.

Le Pacifique reste aujourd’hui un océan vide. Il suffit de voir les cartes des lignes maritimes ou aériennes actuelles : beaucoup longent les côtes. Très peu de lignes maritimes ou aériennes franchissent le Pacifique, contrastant avec la densité que l’on voit ailleurs. Pour aller de Sidney à Los Angeles, la route directe ferait escale à Papeete. Mais à Papeete il n’y a rien, rien à y faire qu’un peu de tourisme, qui exploite évidemment le folklore local. Certes il y a aussi une autre sorte d’exotisme : les maîtres-brasseurs du ch’Nord (de la chaîne « les trois brasseurs ») y ont une succursale ; l’Amicale des Bretons est active et parfois bruyamment musicienne. Si l’on est Australien ou Américain et que l’on veut avoir l’air sérieux, l’on ne va chez les frenchies que pour s’amuser. Lorsque c’est le boss qui vous envoie en mission de l’autre côté du Pacifique, vous passez par l’Asie. Par conséquent toutes les lignes aériennes et maritimes de l’Australie à l’Amérique du nord évitent la route directe et passent par la côte asiatique.
Récemment sur ce blog l’on parlait du canal de Panama : son engorgement et les prix pratiqués font que le trafic maritime de l’Asie industrieuse vers l’Europe acheteuse passe de moins en moins par le Pacifique, préférant la route de l’ouest par Malacca et Suez. En attendant un jour l’ouverture de la route arctique par Béring.

Les quelques solidarités qui existent d’un continent à l’autre autour du Pacifique sont faibles et ne suffisent pas à faire de cet océan une unité géopolitique.
Certes, beaucoup de Japonais sont installés au Pérou. Mais ils y sont depuis si longtemps qu’ils sont considérés comme des étrangers au Japon. Les eaux péruviennes sont très poissonneuses à cause du courant de Humbolt, une remontée d’eaux froides dans des eaux relativement chaudes, conditions favorables à la vie des poissons donc à la pêche. Le Pérou est le premier pêcheur du monde, le Japon est le deuxième, exploitant les ressources péruviennes.
Autre exemple de liens intercontinentaux, les Australiens et les Néo-Zélandais alignent toujours leur politique sur celle des USA dont ils se sentent culturellement solidaires, ex-colonies britanniques riveraines du Pacifique. Ils oublient seulement, ou ne veulent pas savoir, que la côte ouest des Etats-Unis est désormais de plus en plus hispanique et de moins en moins anglo-saxonne.

Bien évidemment, ici comme ailleurs, les Français font exception dans cet océan : avec des terres nombreuses mais exiguës situées entre l’Australie et l’Amérique du Nord, les Français apparaissent comme des intrus. Des intrus dans le désert. Nous sommes décidément très forts.

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Du fait que ce billet pose la question de la place de la France dans le Pacifique, constatons l’évidence géométrique : cette place est centrale. Résumons la situation : au milieu d’un désert liquide, sont dispersés cent-cinquante îles françaises et deux-cent mille citoyens français. Beaucoup de ces îles, et de plus en plus, sont inhabitées. Cette zone présente une autre particularité qui peut nous concerner si nous le voulons : la carte de l’acidification des océans mondiaux montre que cette zone est la plus saine. Ceci s’explique très bien par la densité extrêmement faible de la population qui implique une très faible pollution. On y pêche la bonite en grandes quantité sans, jusqu’à présent, trop de risque d’épuiser une ressource que nous surveillons. Par conséquent c’est une zone convoitée par les pays des côtes asiatiques, où des populations nombreuses vivent sur des territoires exigus et peu productifs d’aliments. Déjà aujourd’hui, et depuis longtemps, les pêcheurs asiatiques fréquentent les eaux polynésiennes en payant des droits de pêche. De temps en temps l’aéronavale repère des contrevenants dont les bateaux sont alors arraisonnés par les navires de surface, voire confisqués. Pour ça, pas besoin de porte-avions. Il suffit d’avions basés à terre et de quelques bateaux. Dans l’avenir proche il faudra des drones embarqués sur quelques patrouilleurs capables de parcourir à faible coût de longues distances pour arraisonner les pêcheurs clandestins.

On peut se demander (mais « on » est un sot, n’est-ce pas) pourquoi la France resterait dans le Pacifique : non seulement notre présence agace les Anglo-Saxons mais aussi quelques notables locaux qui réclament l’indépendance, trouvant tacitement plus lucratif d’être chef d’Etat ou ambassadeur à l’ONU pour y vendre ses votes que d’être président ou conseiller local d’un territoire où l’on doit subir les contrôles français empêchant l’argent public d’être aussi de l’argent privé.

Pour ma part, me risquant à déplaire à la fois aux Australiens, aux Néo-Zélandais et aux très-très-honorables politiciens indépendantistes des territoires français, je vois pourtant plusieurs motifs pour que la France reste présente dans le Pacifique. Ces motifs sont d’inégale valeur, chacun en jugera.

D’abord parce que la plupart des Polynésiens veulent rester Français, en dépit de l’activisme de quelques meneurs dont je viens de parler : ceux-ci résident assez peu sur le territoire, n’y viennent que pour accueillir les ministres parisiens en visite, régler quelques affaires personnelles et faire des discours enflammés en prenant bien soin de garder l’accent local. Les Polynésiens veulent rester Français et si l’on n’en est pas sûr, on peut faire un referendum… dont aucun indépendantiste ne veut.

Ensuite pour enquiquiner les Anglo-Saxons (rien que pour ça, je regretterais presque le bon temps des essais nucléaires) en leur rappelant que nous sommes, depuis que les Francs ont renforcé les Gallo-Romains au début de notre histoire, les adeptes du mariage des civilisations et non du massacre des aborigènes ou des peaux-rouges. Ici comme en Guyane et ailleurs nous en avons apporté la preuve : les territoires français du Pacifique portent notre marque par la cohabitation harmonieuse et surtout le mélange naturel de trois races (Maoris, Européens, Chinois) qui n’en feront bientôt plus qu’une seule.

Enfin la protection de l’environnement me semble un autre bon motif, comme dans l’Océan Indien, dans l’Océan Austral, comme pour la forêt guyanaise et autres lieux qui sont sous notre souveraineté donc sous notre protection.

2. Le vendredi 11 janvier 2013, 22:12 par G

J'ai lu avec intérêt les remarques de votre habituel commentateur, Y.C.
Je les trouve pertinentes mais j'en regrette l"'anti-anglosaxonnisme" qui me semble dépassé et déplorable.
Or, les temps ont changé, Washington, Canberra, Wellington et Londres veulent vraiment que la France demeure présente et s'engage davantage.

3. Le vendredi 11 janvier 2013, 22:12 par yves cadiou

@ n°2 Je vous remercie d’avoir été courtois, attitude qui fait accepter toute contradiction.

Je reconnais bien volontiers mon « anti-anglosaxonnisme ». Vers la fin de mon précédent commentaire (n°1) j’ai rappelé les origines très différentes de nos nations (la France d’un côté, les pays de l’ANZUS d’un autre côté) : à cause de ces réalités historiques nos visions du monde sont fondamentalement antinomiques et donc difficilement compatibles. Vue de Nantes où j’habite (ville qui est à la fois bretonne, vendéenne, ligérienne, française, ultramarine et orientale) la théorie du choc des civilisations, qui fonde clairement la politique étrangère de ces pays et qui est un thème récurrent du cinéma américain, ne s’explique que par une profonde paranoïa. Au contraire l’Amicale des Bretons de Tahiti porte un témoignage inverse parce qu’elle se compose visiblement de nombreux adhérents ayant des ancêtres chinois ou maoris : chacun s’y réclame d’un arrière-grand-père dont il porte le nom (Lebihan, Kermadec…) ou d’une arrière-grand’ mère dont il évoque le patronyme ou le nom du village d’origine, typiquement bretons. Beaucoup sont aussi d’anciens élèves du « collège des frères de Ploërmel », un établissement réputé à Tahiti.

Toutefois mon « anti-anglosaxonnisme » ne va pas jusqu’à me faire écrire n’importe quoi sans avoir vérifié en quelques clics. Chacun peut faire de même : d’une part j’ai regardé les destinations et provenances des lignes aériennes à partir ou à destination de Papeete, d’autre part j’ai cherché les solutions proposées pour divers trajets allant d’Australie ou de Nouvelle-Zélande en Amérique du nord : les vols sans escale sont rares mais aucun ne fait escale à Papeete qui est pourtant sur la route orthodromique. Peut-être mes recherches ont-elles été insuffisamment efficaces, c’est possible. Elles m’ont cependant confirmé que la situation que j’ai connue autrefois quant à nos relations avec les anglo-saxons dans le Pacifique (pour ne pas trop allonger mon commentaire ni le rendre douteux, je n’ai pas raconté certaines anecdotes incroyables) n’est guère différente aujourd’hui.

Le seul indice d’évolution que j’ai constaté lors d’un voyage il y a quelques années, c’est la présence de viande néo-zélandaise sur les étals. Business is business : je ne sais pas comment ça se dit en maori ou en chinois mais c’est déjà un terrain d’entente, le début de l’acceptation de notre agaçante exception française dans le Pacifique.

4. Le vendredi 11 janvier 2013, 22:12 par Mannerheim

Pour revenir sur notre attitude face au commonwealth britannique et aux américains:
N'oublions pas que nous sommes des alliés stratégiques des anglo-saxons dans cette zone comme ailleurs mais des adversaires au niveau économique ce qui est souvent occulté. Aussi sans sombrer dans l'"anti-anglosaxonnisme", il nous faut toujours aborder ce sujet de manière lucide et pragmatique.

5. Le vendredi 11 janvier 2013, 22:12 par yves cadiou

Considérant le demi-siècle dont j’ai été témoin, et m’interrogeant à cette aune sur notre positionnement pour le présent et l’avenir, il ne me semble pas que nous ayons jamais été « des alliés stratégiques des anglo-saxons dans cette zone ». Ou alors il faut préciser ce que signifie « alliés » pour les anglo-saxons : l’ANZUS, signé à San Francisco en 1951 contre l'éventuelle renaissance du militarisme japonais, l’a été sans que nous y soyons invités nonobstant la présence française continue dans le Pacifique depuis le siècle précédent. Pourtant de 1950 à 1953 la IVème République fournissait aux Américains en Corée un contingent qui n’était pas négligeable : un bataillon de plus de mille hommes, intégré au 23rd Infantry Regiment américain. Ce bataillon français fut de tous les combats, y laissant 276 tués.

Plus tard, en 1966, le discours de Phnom Pen prononcé par Charles De Gaulle n’était pas celui d’un allié. Pourtant au même moment et dans les années suivantes le matériel nécessaire à nos expérimentations nucléaires à Mururoa transitait par le territoire américain.

Dans le Pacifique comme ailleurs notre alignement sur les anglo-saxons n’est ni une évidence, ni une nécessité, ni conforme à nos intérêts moraux, aujourd’hui moins que jamais. Helène Goiran, auteur du billet ci-dessus, rappelant que Chine, Russie, Japon et Corée(s) sont des pays riverains du Pacifique nord, écrit que la France est appréciée pour ses valeurs, ses compétences et l’assistance qu’elle apporte. C’est à cet aspect des choses que nous devons porter attention, en marquant notre différence pour compenser la faiblesse de nos moyens et non pas, comme le faisait la IVème République, en nous considérant comme des alliés stratégiques des anglo-saxons.

6. Le vendredi 11 janvier 2013, 22:12 par savu

Merci à Hélène pour cet excellente présentation, comme d'habitude. Je rejoins néanmoins M; Cadiou sur le fait que si centre de gravité il y a, il est effectivement plutôt dans le Pacifique Nord et, donc, à plusieurs milliers de kilomètres de notre zone d'influence (toute relative).Je ne les suis ni l'un ni l'autre sur le terrain de l'absolue nécessité de la présence française dans cette zone où nous n'avons jamais fait que suivre les anglo saxons qui nous y avaient précédé avec pour seule politique "pourquoi pas nous", ce qui rejoint le "pour les embêter" de M. Cadiou et qui n'est pas, excusez moi, un programme d'une profondeur confondante. Quant à la surveillance de notre ZEE avec "quelques avions", je souris. Quiconque connait les difficultés à surveiller ne serait-ce que nos approches avec les flottilles dont on dispose sait très bien que les immensités en cause sont absolument incontrôlables (un pue comme si on se contentait d'une voiture de police par département en métropole). Et puis, quand on voit la paisible activité de pêches de nos deux territoires du pacifique, on se dit que chinois et taïwanais peuvent continuer à piller sans que cela ne change grand chose (sauf l'argent qu'on pourrait retirer d'éventuelles licences mais on revient au problème précédent)

7. Le vendredi 11 janvier 2013, 22:12 par oodbae

Je lis avec intérêt les commentaires et, comme l'argument du surdimensionnement du Pacifique revient souvent, j'ai juste envie de demander comment font les russes, dont le territoire est étalé sur 11 fuseaux horaires?

En tout cas, ils n'attendent pas des chinois qu'ils proposent des lignes aériennes Vladivostok-Iékatérinbourg. Ils ont construit la ligne du transsibérien, dès le XIX ème siècle et ont poursuivi dans la deuxième moitié du XXè avec la magistrlae Baikal-Amour, alors même que le transport aérien civil dépassait le chemin de fer en rapidité et flexibilité. Pourquoi attendrions nous des anglo-saxons qu'ils s'occupent d'intégrer les territoires francais du Pacifique aux axes de communication. On n'est pas encore un pays du tiers-monde que je sache. Doit on demander à la banque mondiale pour le développement de l'aide pour améliorer la logistique dans le Pacifique francais?

Par ailleurs, toujours concernant l'immensité de la ZEE dans le Pacifique et des distances entre les îles, je crois qu'un facteur important et même fondamental change la donne depuis les années 90, c'est l'Internet. En effet, celui-ci met à disposition du citoyen, de l'employé de service public comme du salarié ou de l'entrepreneur d'assurer une présence partout à tout moment de manière seulement à moitié virtuelle. Le télé-travail n'a pas été inventé seulement pour travailler quand on est malade. Qu'on songe aux élèves australiens qui effectuaient leur scolarité à l'aide de cours transmis sur la radio car ils étaient trop isolés dans le désert australiens pour profiter d'une école.

L'internet, les drônes, le transport aérien, le transport maritime, les télécommunications par satellite permettent aujourd'hui de rapprocher tous ces territoires du Pacifique à la fois entre eux mais aussi de la métropole. Le principal handicap, c'est le manque de volonté politique et seul le peuple francais par son expression publique peut améliorer la situation, ou la déteriorer.

8. Le vendredi 11 janvier 2013, 22:12 par yves cadiou

On revient sur ce sujet trois mois plus tard, pourquoi pas : ça montre encore une fois la supériorité de l’électronique sur le papier pour l’échange d’idées et leur diffusion.

Sans rien modifier à mes commentaires précédents, voici quelques ajouts en vrac.

Comparer les dimensions du Pacifique et celles de la Sibérie, c’est déjà mal percevoir l'immensité de cet océan et surtout son caractère désertique. Les onze fuseaux horaires de la Sibérie sont plus un effet de style qu’une comparaison des distances : plus on est proche des pôles, plus les fuseaux sont étroits. Dix-neuf fuseaux horaires séparent Sidney de Los Angeles et la distance est de 12000 km, quasi vide. Le transsibérien tortille sur 9000 km. Certes beaucoup des 990 gares qu’il traverse sont minuscules mais quelques une desservent des villes de plusieurs centaines de milliers de personnes. On peut également se reporter au lien donné ici par Olivier Kempf dans son billet « Visualiser la mondialisation » le 22 février dernier WorldAirTraffic0-24h_leone.wmv : l’on y voit le Pacifique vide (comme d’ailleurs les autres océans de l’hémisphère sud) alors que la Sibérie est un peu plus survolée. Faire une analogie entre le Pacifique et la Sibérie n’est pas probant.

Personne, à ma connaissance, n’attend des Anglo-saxons qu'ils s'occupent d'intégrer les territoires français du Pacifique aux axes de communication. On constate seulement qu’ils ont toujours préféré s’en détourner. A l’occasion d’escales techniques à Papeete leurs dirigeants ne descendent pas de leur avion, marquant ainsi un mépris ostensible au représentant de la République venu les accueillir.

On peut sourire de la surveillance de notre ZEE avec quelques avions et quelques bateaux, mais c’est pourtant ce que nous faisons depuis longtemps en arraisonnant périodiquement des pêcheurs clandestins asiatiques. Dans les années quatre-vingt (j’y étais) nos avions étaient un ou deux « neptune P2H » : leur mission principale était la surveillance des abords de Mururoa en période de tir, mais ils faisaient aussi de la surpêche dans toute la ZEE et surveillaient le comportement du volcan sous-marin MacDonald dans un secteur particulièrement écarté, à l’est des îles Australes. C’est donc d’une certaine efficacité. Si ça ne suffit pas ou si c’est trop cher, il y a une autre solution déjà évoquée sur ce blog : le dirigeable http://www.egeablog.net/dotclear/in... On peut le droniser. A 20 kilomètres d’altitude, le champ de vision (caméras et radar) est vaste.

Enfin une question à la cantonade, car quelqu’un sur ce blog connaîtra peut-être la réponse que je n'ai pas trouvée : toutes les 118 îles habitées de PF sont-elles reliées à @internet ?

9. Le vendredi 11 janvier 2013, 22:12 par oodbae

@cadiou, comme votre commentaire répond en fait au mien, je poursuis. Merci d'ailleurs pour votre réaction.

Si les îles de PF ont le téléphone, alors elles ont l'internet puisque l'internet à 56kbits/s passait par le réseau téléphonique. Mais cela serait, il est vrai, insuffisant pour développer une économie numérique, friande en bandes-passantes à 100Mbits/s.

Par ailleurs, Je crois que réfuter la comparaison avec la Sibérie au motif que que les largeurs entre longitudes sont plus faibles près des pôles est ridicule. Il est évident que l'immensité du territoire russe défie tout rationnalité, au même titre que le désert océanique du Pacifique. Est-ce qu'on compare l'horreur du génocide contre les juifs et celui contre les tziganes durant la 2GM au motif que les uns ont obtenu un état en dédommagement et les autres pas, ou que 6 millions des uns sont morts alors que seulement 400 000 des autres? Un génocide est un génocide, de même qu'un immense désert est un immense désert.

On rappelle régulièrement sur ce blog que les déserts tels le Sahara constituent les vraies frontières entre civilisations, que le Sahara est une mer de sable. On parle même d'espace lisse. Et bien laissez moi vous dire qu'il en est de même pour les déserts froids. Les hommes ont traversé ces immensités comme des navigateurs sur les océans, cherchant ici ou là des oasis habitables comme Ochnyachuk pour ses sources chaudes, la ville aux températures les plus froides du monde, de même que les navigateurs recherchaient sur mer des îlots pour se ravitailler. Ce furent toujours des populations nomades qui peuplèrent ces immenses étendues au climat rude, faisant d'elles des déserts, à savoir des déserts humains, traversés par des navigateurs terrestres, j'espère que vous apprécierez l'oxymore.

Il est évident que les analogies entres l'immensité russe et le Pacifique trouvent rapidement leurs limites du fait que l'un est maritime tandis que l'autre est terrestre, donc il est sensiblement plus difficile de cultiver des pommes dans l'un et inversement de chasser la baleine dans l'autre.

L'océan Pacifique et l'Orient Russe ont ceci de commun qu'elle posent un défi à l'homme en général et à son possesseur en particulier: comment les gérer et les maîtriser? Et ils ont aussi ceci de commun qu'ils sont des réserves de ressources naturelles énormes, qui attisent les jalousies et les convoitises jusqu'au plus haut degré.

Depuis Pierre Le Grand, les populations russes ont entrepris de se renseigner chez les étrangers sur leur manières de gérer leur territoire, leur empire, leur système éducatif, leur armée. Bref, elle avaient pris acte des défis que leur grandeur et la grandeur de leur(s) pays leur posaient et ont choisi de maîtriser leur territoire, fût il désertique, afin qu'il ne restât pas que désertique. Cet effort est symbolisé par le développement du transsibérien au XIXè, dans des conditions matérielles qu'on imagine rudes, et la continuité de cet effort est symbolisée par la poursuite du doublement du transsibérien par la magistrale Baikal-Amour puis Amour-Yakoutie depuis Staline jusque de nos jours.

A travers le souci du gouvernement russe de montrer vivement sa souveraineté sur l'extrême Orient russe, au point que le président Medvedev vint en 2011 sur les îles Kourile rappeler l'appartenance russe de ces îles, au point de raviver les tensions avec le Japon (3ème puissance économique mondiale), tout en ménageant ses relations avec les voisins immédiats comme la Chine (règlement du différent sur la frontière russo-chinoise en 2004, cession de la gestion du port de Vladivostok à des compagnies chinoises en tout ou partie), la Russie montre que la souveraineté sur des étendues désertiques ou quasi-désertiques doit être prise au sérieux tant dans la politique intérieure que dans la politique internationale.

Les élargissements des ZEE sur le plateau continental atlantique par le Brésil par décision unilatérale le rappellent encore.

Présenter la taille comme un handicap, c'est une excuse pour les perdants (et les traîtres). L'océan Pacifique n'est pas plus petit pour les chinois ou pour les américains que pour les francais. Mais les ambitions de ces derniers sont peut-être bien plus petites.

10. Le vendredi 11 janvier 2013, 22:12 par yves cadiou

@oodbae. Vous avez peut-être raison. Il est possible que pour moi la différence soit tout simplement due au fait que je ne connais que les déserts liquides et le Sahara, qui sont effectivement comparables, alors que je ne connais la Sibérie que par des documents (au nombre desquels je compte Michel Strogoff, qui n’est pas d’une exactitude garantie) et qu’elle m’apparaît comme un ensemble cohérent.

Je maintiens cependant, en espérant que l’on ne prendra pas ça pour de l’entêtement de ma part, ce que je disais dans mon premier commentaire il y a trois mois et que je pensais déjà dans les années quatre-vingts lorsque l’on qualifiait le Pacifique de « nouveau cœur du monde » : le Pacifique n’est pas une unité humaine et encore moins un « cœur ». Peut-être le sera-t-il un jour, l’évolution la plus probable étant qu’il soit majoritairement peuplé d’Asiatiques (qui s’installent sans conflit parmi les autres populations, à Paris13 comme aux antipodes) mais pour l’instant ce n’est pas le cas.

Aujourd’hui lorsque l’on débat du Pacifique le lecteur doit d’abord se demander de quelle partie du Pacifique l’on parle : de la côte hispano-américaine et du canal de Panama ; du détroit de Béring destiné à prendre de l’importance avec la fonte de la banquise ; des détroits indonésiens ; des pays industrieux de la côte asiatique ; des îles ex-britanniques (l'île Canberra-Sidney-Melbourne / la Nouvelle-Zélande) ; ou des petites exceptions françaises comme c’était l’objet de ce billet en janvier.

Je vois surtout dans ce billet du 11 janvier, comme dans celui du 4 avril intitulé « Goodbye New Caledonia ? (N. Coisne) » une interrogation de nos concitoyens ultramarins quant à la pérennité de la présence française dans les DROM-COM : on peut se poser la question sous le double constat que des notables locaux se verraient volontiers chefs d’Etat, libres de confondre argent public et argent privé sans s’exposer aux contrôles et sanctions de la République, d’une part, et d’autre part que les finances françaises en difficulté incitent la France à chercher des économies partout, y compris dans le secteur vital de la Défense. Et donc, pourquoi pas, dans l’indépendance des DROM-COM.

Tel est l’arrière-plan de ces billets intitulés « L’importance stratégique du Pacifique dans le nouveau contexte mondial » et « Goodbye New Caledonia ? » dont les auteurs n'avaient certainement pas prévu que du Pacifique-sud ils nous déporteraient en Sibérie.

11. Le mardi 15 avril 2014, 10:48 par Karis

Discussion fascinante. Je voudrais portant corriger quelques erreurs/amnésies.

D'abord on ne peut plus prendre l'avion de Sydney (pas Sidney) a Papeete. Il faut faire escale a Auckland- Pour une Australienne comme moi c'est un voyage long et cher. Puis vous mentionnez les massacres indigènes chez nous, horreur impossible a nier. Il y a plusieurs livres la-dessus, vendus partout.

Mais comment pouvez-vous pretendre que les Francais n'aient jamais fait de meme dans vos territoires du Pacifique? Tout le monde sait qu' Attai a fait la guerre pour defendre ses terres, 1878, que sa tete a ete envoyee en France, puis je crois rendue recemment. Et il y a eu une mini guerre aussi dans les annees 1980, une des consequences etant la mort de Tjibaou et de Yeweine Yeweine. En Polynesie les Marquises ont refuse de se soumettre; insurrection entre 1846 et 1887 je crois.

Et votre anti anglo saxonisme semble ridicule. On a bien sur combattu les tests nucleaires! Des centaines de Tahitiens ont fait une manif contre en 1995- j'y etais. Cela sans oublier non plus Maralinga et les contaminations d'Aborigenes chez nous. Nous sommes bien similaires- tous des conquérants. Il est faux donc de parler de 2 mondes différents. Tous on a envahi des territoires qui n’étaient pas vides. Au moins soyez honnête Monsieur.

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