Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Une belle page de l’aventure spatiale

Qui parle encore d'espace aujourd’hui ? Le sujet n'est plus à la mode. Qui pense encore à la Russie comme une puissance technologique ? et pourtant.... A l’occasion du 1800ème tir de Soyouz, J. Pellistrandi nous rappelle quelques évidences oubliées. Merci à lui.

source

O. Kempf

Il y a bien longtemps que l’aventure spatiale ne fait plus rêver. La routine a pris la place de l’émotion et l’opinion publique –du moins occidentale- a du mal à voir dans la conquête spatiale un intérêt majeur, en oubliant au passage que la plupart de nos activités quotidiennes dépendent aujourd’hui en grande partie des satellites. Il y a cependant des étapes cruciales qui mériteraient d’être mieux soulignées.

Ainsi, le lundi 11 février de cette année, la Russie a procédé au lancement du vaisseau-cargo Progress M-18M à destination de la Station Spatiale Internationale (ISS) à partir de Baïkonour. Il s’agit certes d’une mission de routine, n’intéressant guère que les spécialistes de l’aérospatial.

Or, ce tir n’est pas du tout anodin, car il correspond au 1800° vol d’un lanceur de la famille Semiorka, dérivé du missile intercontinental R7 conçu et dessine par l’ingénieur Sergueï Korolev, décédé en 1966 et père incontestable de l’astronautique soviétique. Le missile R7 a été développé à partir de 1956 pour pouvoir transporter une arme atomique et frapper le sol américain. Très vite, Korolev l’a transformé en fusée capable de mettre en orbite une charge utile. Si le premier tir fut un échec le 15 mai 1957, le sixième lancement, le 4 octobre 1957, a permis l’envoi de Spoutnik 1 et donc le succès incontestable de l’industrie spatiale de l’URSS devant les Etats-Unis.

Certes, le lanceur a techniquement beaucoup évolué depuis plus de cinquante-cinq ans, mais son architecture, ainsi que son mode de lancement, restent toujours conformes à aux principes techniques retenus par S. Korolev.

La Semiorka originelle est ainsi devenue Soyouz en 1966 et constitue encore aujourd’hui la fusée principale de la Russie, notamment pour les vols habités. Paradoxe de l’histoire, les Etats-Unis ont désormais recours au Soyouz pour acheminer ses astronautes vers l’ISS, en raison du retrait du service des navettes spatiales et en attendant la mise en route de la capsule Orion, dont le premier vol devrait avoir lieu en 2014.

De même, instrument essentiel de la guerre froide, Soyouz est aussi tiré depuis Kourou, en Guyane française, pour mettre en orbite des satellites à un coût très compétitif. Le premier vol a eu lieu ainsi fin 2011. En 2012, Arianespace a ainsi procédé à deux lancements de la fusée russe depuis le centre spatial guyanais.

A titre indicatif, les 1800 tirs effectués se traduiraient par une cadence théorique d’un lancement tous les 11 jours. Sur les cent derniers vols, le taux de réussite est de 97%. A titre de comparaison, Ariane V, avec le dernier lancement effectué le 8 février, en est à 54 succès consécutifs.

Et les tirs de Soyouz ne sont pas prêts de s’arrêter tant depuis Baïkonour que depuis la Guyane.

Jérôme Pellistrandi

Commentaires

1. Le jeudi 21 février 2013, 22:57 par yves cadiou

Ah… Spoutnick ! Lancé le 4 octobre 1957 : le lendemain dans les cours de récré, on avait tous le nez en l’air et chacun affirmait le voir ou l’avoir vu.

Mais cette photo, dites-moi : à quoi sert de satelliser une motrice diesel ? C’est pour « last space train » ? http://www.youtube.com/watch?v=Dc6R...

2. Le jeudi 21 février 2013, 22:57 par Proton

Vous trouvez que l'espace est peu traité ? Des gens comme Guilhelm Penent tiennent des blogs entiers sur la question et le dernier DSI sur la question était brillant. Comme quoi, en France, ça s'active quand même...

égéa : Guilhem est un allié d'AGS, il a même publié sur égéa, et pour tout vous dire nous avons un projet en commun. J'ai aussi parlé du livre de JL Lefèbvre, etc.

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.egeablog.net/index.php?trackback/1704

Fil des commentaires de ce billet