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Cyberespace, guerre élec et guerre de l'information

Le débat continue d'animer (un peu) les spécialistes. Le cyber est-il distinct de l'espace électromagnétique ? J'en avais déjà parlé il y a trois mois (billet) Je me suis amusé à produire ce petit schéma qui représente les options qui me paraissent possibles. J'ai en effet ajouté, sur la suggestion de l'excellent AAA (il se reconnaîtra, merci à lui et mes salutations), la question de la "guerre de l'information" (par, pour et contre l'information).

Cyber_et_GE.jpg

Qu'en pensez-vous ?

O. Kempf

Commentaires

1. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Yannick Harrel

Bonjour,

Un schéma (un dessin) vaut mille mots comme le répète à qui veut l'entendre le proverbe. Et celui-ci me semble juste dans son approche thématique. Enfin je veux dire dans une approche occidentale car la vision russe est différente : l'espace informationnel n'est pas sécant mais globalisant. Je ne porte pas de jugement sur la vision des uns et des autres, juste je me borne à relater la différence entre deux visions.

Cordialement

égéa : Ce que tu dis, Yannick, renvoie à la H2, celle où la guerre de l'information inclut à la fois le cyber et la guerre élec. Ou, pour reprendre mon vocabulaire, où la couche sémantique est privilégiée par rapport aux dex couches techniques, matérielle et logicielle.

Pour le reste, il s’agit justement de construire une approche "générale" qui permette d'englober toutes les approches, occidentales ou alter-occidentales. C'est bien parce que j'ai lu tes nombreuses pages sur la cyber russe que j'ai compris cette nécessité.

2. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par RS-Tu

je ne suis pas particulièrement spécialiste, mais je ne vois, a priori, aucun lieu du cyberespace que la Guerre électronique ne puisse pas atteindre. Par conséquent, Cette dernière devrait englober la totalité du cyberespace.

3. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Ph Davadie

Avec H1, il y a 9 régions dans ce schéma, soit indépendantes, soient constituées par des intersections.
Avec H2, il y en a 6.
Sommes-nous en mesure de nommer au moins un élément de chacune de ces régions, tant pour H1 que H2, ce qui reviendrait à (in)valider une hypothèse ?

4. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Alphonse

Bonjour,

Dans la guerre électronique, cela intègre-il la dimension industrielle, par exemple la prise de contrôle d'un robot sur un ligne de fabrication pour le rendre, non pas inopérant, mais plutôt, moins exact pour lui faire augmenter les couts de production. Cet dimension industriel ne semble jamais apparaitre, or si vous prenez le contrôle d'un ensemble de robot de vos concurrents, vous pouvez les aider a produire plus cher, donc moins compétitif vis à vis de vos produits.
Ce n'est pas vraiment de la guerre de l'information sans pour autant être de la guerre électronique.
Un autre point de vue, le cyberespace et tout ce qui est accessible derrière un clavier.....ca peut faire beaucoup de choses.

Egea: non, la guerre électronique comprend la "guerre des ondes" (écouté, brouillage, intrusion) menée par les unités militaires contre les réseaux de transmission de l'ennemi. La cyber inclut tous les dispositifs de contrôle cyber (l'informatique en réseau) et donc l'informatique industrielle que vous mentionnez.

5. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par J.Viney

Une modélisation intéressante mais discutable. Cyberespace et espace électromagnétique apparaissent bien comme interdépendants, mais l'un est-il plus conséquent que l'autre? c'est vraiment difficile à apprécier, même si les physiciens et les experts de la communication devraient sans doute avoir une vision plus claire d'un potentiel rapport d'envergure. La tentative de modélisation d'un espace guerre électronique est curieuse, sauf à tenter d'identifier un pseudo champ d'intervention où elle est sensée agir. Mais existe-t-il des limites à ses capacités d'action ? Sommes-nous en mesure d'identifier les limites capacitaires de l'intervention de la guerre électronique au regard des évolutions technologiques actuelles et futures? Exercice difficile. Le spectre de la guerre de l'information me semble plutôt couvrir H1, pour les raisons exprimées ci-dessus (difficulté à identifier les limites du cyber espace comme du champ d'action de la guerre électronique).

égéa : discutable ? mais oui, c'est l'objet du billet, qu'on en discute, et merci pour vos commentaires. Pour les raisons qui m'ont poussé à l'écrire, cf. billet de référence. Je prends note de vos remarques...

6. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Munas

Bonjour, voici une contribution a la reflexion vue des USA. Dans la vision de l'US Air Force, extrait du document "Cyberspece operations - Air Force Doctrine Doument 3-12 15 July 2010), le cyber integre et relie tous les differents domaines (Espace Air Terre Mer), ce qui en effet exprime bien la vision globale americaine sur le sujet. Je cite "Cyberspace is one of five domains; the others are air, land, maritime, and space. These five domains are interdependent. Cyberspace nodes physically reside in all domains. Activities in cyberspace can enable freedom of action for activities in the other domains, and activities in the other domains can also create effects in and through cyberspace" extrait de Cyberspace ops concept capability plan 2016-2028, feb 2010.

Egea. Oui, il est désormais assez partagé de considérer que le cyber est un nouveau milieu (ds mon bouquin, je parle de sphères stratégiques), a la fois autonome et sécant avec les autres sphères. Toutes la difficulté consiste à penser cette dualité. 

7. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Ph Davadie

Considérons l'action suivante : émettre un bruit blanc sur une fréquence électro-magnétique. Cette action, qui a pour but d'empêcher l'ennemi d'utiliser la fréquence donnée est un acte de guerre électronique, mais pas de guerre de l'information.
Par conséquent, il existe un élément appartenant à l'ensemble {Guerre Électronique} et pas à celui {Guerre de l'Information}, donc H2 est invalidée.

Egea: sauf à considérer qu'il s'agit d'un acte de Guerre contre l'information ?

8. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Ph Davadie

Acte de guerre contre l'information ?
J'y ai songé, mais cela revient à considérer que toute attaque contre un moyen servant, entre autres, à transporter de l'information, est un acte de guerre contre l'information. C'est justifiable, mais revient à considérer que tout (ou presque) est un acte de guerre contre l'information. Nous avons alors une interprétation extensive de la guerre contre l'information qui me semble dangereuse, car elle devient un gigantesque fourre-tout, interdisant de fait tout raisonnement structuré.

Egea: tu as raison, mais il convenait de le préciser. On fait d'ailleurs face au même danger en ce qui concerne le cyberespace. Il reste alors à bien définir ce qu'est un acte de guerre contre l'information. On progresse.

9. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Jean-Yves Euzenat

Puisque tous les délires sont permis, allons-y. L'espace informationnel est Hx et s'il fallait représenter les composantes sous-jacentes (et je dis bien sous-jacentes ...), H20 n'y suffirait probablement pas. C'est un peu comme les valeurs d'échanges (argent, titres, stocks d'or, coquillages, etc) et qu'on essayait de représenter les types de contenants ou de transports sous-jacents (coffres, cassettes, matelas, etc).
L'espace informationnel est un grand tout et son contenu est l'objet d'une panoplie de désirs, d'envies, de menaces, d'agressions, de méthodes de conservation/stockage, de process de traitement et d'échanges, etc.
Il me semble inutile de rendre le cyberespace plus complexe qu'il n'est en y incluant (voire en la privilégiant (sic OK)) la couche sémantique ...Le cyberespace, c'est de la couche basse, mon cher docteur.

Egea: oh! C'est une opinion et je la respecte. L'inclusion de la couche sémantique n'est toutefois pas de mon seul fait. Et surtout, elle permet de comprendre les stratégies non américaines, comme la russe ou la chinoise. Mais effectivement, la vision technophile est fort pratique pour appuyer un certain discours stratégique. D'acteurs publics comme privés, d'ailleurs.

10. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Ph Davadie

Cela fait un moment que le dessin des ensembles illustrant cet article me chagrine.

En effet, puisque le spectre EM est l'ensemble des fréquences EM émises, allant des ondes gamma aux ondes radio en passant par le visible, comment peut-on imaginer une intersection entre cet ensemble de fréquences et celui de la guerre électronique qui a pour éléments des actions telles que "interdire à l'ennemi la libre utilisation d'une fréquence donnée" ?
Très schématiquement, comment un ensemble de patates peut il avoir une intersection avec celui des carottes, les éléments de ladite intersection étant des navets ?
On peut toujours imaginer des contorsions intellectuelles témoignant de l'extraordinaire plasticité neuronale de leur auteur, mais ce faisant, on ne sait plus sur quoi exactement fonder le raisonnement.

D'où la proposition de substituer à ce schéma plan un schéma à plusieurs niveaux de plans (parallèles donc), représentés pour l'un par la couche matérielle, l'autre par la couche logicielle, le 3° par la couche sémantique, quand bien même elle est sujette à controverses.
Ainsi, si on considère chaque plan individuellement, en prenant pour conventions d'écriture E guerre électronique, C cyberespace, I guerre de l'information, S spectre électromagnétique et le signe | comme le symbole de l'intersection de deux ensembles (pour raison d'absence du titulaire de mon clavier), alors :
- dans le plan matériel seuls E, C et S existent (bien qu'y faire exister E est un peu capillotracté) et nous avons :
S|C= fréquences utilisées par le cyberespace, ex : fréquences de communication pour l'internet satellitaire ;
E est inclus dans S ;
C|E : brouiller a priori une fréquence de l'internet satellitaire ;
S|E : brouiller a priori une fréquence non utilisée dans le cyberespace.
- dans le plan logiciel, seuls C et E existent, car des logiciels sont utilisés pour mettre en œuvre les moyens radio classiques, et donc E est inclus dans C
- dans le plan sémantique enfin, C E et I existent, S n'existe pas et nous avons :
E inclus dans I car des actes de guerre électronique sont forcément des actes de guerre par, pour ou contre l'information
C|E : brouiller des données transitant via l'internet satellitaire ;
C|I : attaque informationnelle via un blog ;
C : attaque visant l'informatique de production d'une entreprise ;
I : diffusion d'une rumeur par le bouche-à-oreilles.

Je n'ai pas fait de schéma récapitulatif, mea culpa, et comme ce n'est qu'une hypothèse, je ne mourrai pas pour elle.

égéa : ben dans le spectre EM, tu as des actions qui n'appartiennent pas à la GE, cf toutes les armes à effet dirigé : il ne s'agit pas vraiment d'utiliser ls fréquences....

11. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Colin L'Hermet

Bonjour, Bonsoir,

@PhDavadie (comment#10)
Les intersections de carottes, patates et navets sont impossible sous cette forme, parce que nous déterminons-fixons déjà des formes effectivement sans point commun apparent.
Donc nos ensembles ne sont pas bons.
Descendre d'un cran dans le constitutif des patates, navet et carottes permettrait de créer des interceptions : teneur en tel sucre, pourcentage d'eau, type de vitamines présente, etc.
Donc l'interception des méta objets connus comme des carottes des patates et des navets devient alors possible.
Un enjeu devient donc de bien définir l'ensemble étudié et de fixer les variables qualitatives. C'est par ailleurs ce que vous faites en choisissant de scinder la figure d'interception 2D en superposition de calques ; une forme d'interceptions 3D en qq sorte...

Pour conclure, je reviendrais volontiers sur l'observation du comment#9 sur le fourre-tout informationnel.
Cela fait repenser à cet article de 11/2012 par J.deRosnay d'un possible code génétique de l'internet.
Au-delà de la boucle de rétrofeedback que l'auteur mettait en avant (l'internet agissant sur les usages influant en retour sur internet, etc), figurait l'idée que tout ne serait qu'information, l'expression de cette information demeurant tributaire d'un chaînage d'événements : à la manière du génome humain qui intègre de facto 4 à 5 imperfections majeures (maladies génétiques lourdes) qui ne s'expriment pas pour autant.
Information submergeante, donc, mais dont l'expression-matérialisation n'est pas systématique ; à la manière d'un DVD qui contient tout un film lequel ne se révèle que s'il est mis en lecture-décodage.
Ainsi l'EM nous entoure bel et bien, les capteurs-décodeurs permettent de cristaliser-figer-floculer l'information artificielle-anthropogénérée qu'il véhicule.

Je tenterais volontiers d'esquisser un lien avec mon 1er point, mais il n'est pas abouti.
Ce serait d'observer que nous évoquons le spectre EM artificiel-anthropogénéré. Donc une portion de l'EM.
Donc des carottes des patates et des navets.
Ni l'ensemble de l'EM (rayonnements-interférences dénués de volontés i.e. le bruit de fond de 3Kelvin ou interférences cosmiques ou le rayonnement granitique) ni plus précisément les constituants de ce méta ensemble (classes de fréquences).

Notre réflexion ne porte clairement que sur le spectre exploité par la tekne.
Dans ces conditions, notre recherches de sphères s'interceptant n'est-elle pas limitée (quoique déjà fort complexe sur ce seul registre) ?
Je vais tenter d'y revenir une autre fois de façon (peut-être) plus claire et moins confuse./.

Bien à tous,
Cl'H./.

12. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Jean-Yves Euzenat

@ OK,
Juste une remarque. J'ai été comme vous élevé à une certaine idée de la guerre électronique telle que percue et pratiquée par les armées. Mais à mon avis c'est beaucoup trop limitatif. Le spectre étant un continuum, l'action ou l'exploitation des ondes doivent l'être également même si les techniques diffèrent en fonction du milieu. Armes à effet dirigées, transmissions par onde de sol, IEM font partie de la guerre électro-magnétique, terme à mon avis plus juste que guerre électronique.
Bonne cogitation ...

13. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Colin L'hermet

Bonsoir,

Je crois que je viens de parvenir à formuler simplement ce qui me gêne dans votre approche de l'électromagnétisme.

Une question d'échelle.

Je n'ai jamais entendu parler de la guerre aqueuse (tout au plus, de guerre de l'eau quant à son accès ou son partage), de la stratégie aqueuse, ou autres.

L'EM est un milieu initialement naturel, que nous avons enrichi de nos artefact et de nos créations.

Votre approche consisterait à évoquer la mer pour évoquer la stratégie navale (navis, le bâtiment, pas aqua- ou hydro-).
Certes la mer est là, de manière centrale et cruciale. Mais ce n'est pas tout. La mer c'est sui generis de la salinité, de la profondeur, de la houle et du clapot, de la surface, et une zone d'évolution - striée - 2D, ou 3D si on intègre l'ASW.
Evoquer le spectre EM pour y traiter de la seule guerre électronique revient à vouloir raser une taupinière à la GBU-12.

Cette différence d'échelle n'est pas normale. Il doit y avoir un palier intermédiaire.
Evoquer-intégrer la guerre de-contre l'information semble corriger la question d'échelle (cf comment#8 de Ph.Davadie) mais remettrait complètement en cause, me semble-t-il, le séquençage que vous aviez obtenu./.

Bien à vous,
Colin./.

14. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Ph Davadie

Puisque la définition des ensembles n'est pas adéquate, il faut s'atteler à la tâche.

- Spectre électromagnétique. Wiki... propose "Le spectre électromagnétique est le spectre des ondes électromagnétiques, c'est-à-dire une représentation de l'ensemble des composantes monochromatiques d'un rayonnement électromagnétique en fonction de l'énergie associée à chaque composante, ou d'une autre grandeur directement liée à l'énergie telle que la fréquence ou la longueur d'onde." En changer risquerait de créer de la confusion.

- Cyberespace : il serait inopportun de contester la définition du magister blogi.

- Guerre de l'information : guerre par, pour et contre l'information.

- Guerre électronique : comment la définir au vu des remarques supra ? La rebaptiser guerre électromagnétique permet-elle de mieux comprendre le phénomène ?

A moins que quelqu'un propose toutes autres définitions permettant de sortir du dilemme patates carottes navets.

15. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Ph Davadie

Comme ça me turlupine encore, je me demande s'il ne faudrait pas différencier formellement espace et milieu.
Le milieu étant le lieu physique (matériel ou immatériel dans le cas du cyber) où les acteurs évoluent, l'espace étant la réunion du milieu et des acteurs.
Ainsi les navires évolueraient dans le milieu marin, et l'espace maritime comprendrait les masses d'eau plus ou moins salée, les poissons (et le Leviathan que tu formas pour t'en rire) ainsi que les navires de surface ou sous-marins.
De ce fait, le cybermilieu serait alors constitué des deux couches physique et logicielle, et le cyberespace le cybermilieu plus la couche sémantique.
Tout ceci n'étant qu'une version brouillon.

16. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Colin L'hermet

Bonsoir à tous,

@Ph.Davadie,

Votre remarque sur une distinction entre espace et milieu fait écho chez moi à cette remarque, oiseuse mais à laquelle je me cramponne, comme quoi nous n'évoluons sans prothèses qu'en milieu dioptrique :
. L'humain pèse sur la terre sans s'y enfoncer ;
. Il fend l'air en restant les pieds au sol ;
. Il se place dans l'eau en demeurant en surface s'il veut pouvoir respirer ;
. Il peut s'enfoncer dans le milieu gazeux au moyen de prolongements prothétiques de sustentation plus ou moins sophistiqués ;
. Il peut entrer dans le milieu aqueux avec au moins une prothèse respiratoire ;
. Le cyber lui est purement impraticable-inaccessible sans prothèses.

Certes cela ne vaut que pour la personne humaine, pas pour les activités humaines, puisque l'humain emploie dans ces milieux des mécanismes intermédiaires, plus ou moins autonomes.

Lorsque nous évoquons les sphères schématisées, faisons-nous bien le distinguo entre a) notre milieu d'évolution possible-impossible, b) ses dioptres et c) les activités que nous pouvons y transposer ?
Mon précédent malaise sur l'échelle de l'EM ressortit de cette problématique : notre activité se déploie dans le spectre EM, et d'autant plus que nous avons acquis une relative bonne connaissance des phénomènes de radialité, de diffusion, de longueur d'onde, d'interférence, de vibratoire, etc.

Prenons l'analogie de l'aveugle qui finirait par déporter sur ses autres sens l'attention qu'il n'a pas à allouer pour la vue.
Nous aurions ainsi développé une certaine connaissance des domaines où nous ne nous mouvons pas.

A l'inverse, nous avons déployé une activité humaine plus directe sur les dioptres matériels, avant de nous enhardir et nous enfoncer en leur coeur.
Mais parfois (souvent), nous avons dû étudier a posteriori les lois qui régissaient ces milieux pour préserver les réalisations fragiles de notre activité en leur sein (météorologie, études océanigraphique, tellurie et veille sismique).

Ne devrions-nous pas resérier le schéma de notre hôte en considérant séparément activité humaine directe et activité indirecte, tout en faisant apparaître les régimes dioptriques qui l'ont permis ?
C'était un peu votre proposition, non ?
Je redoute juste que cela ne le fasse passer en quelque sorte d'un schéma aplani à une modélisation plus "épaisse"./.

Bien à vous,
Colin./.

17. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Ph Davadie

Bonsoir,

42 commentaires pour le sujet "cyber et légitime défense", record à battre sur ce blog semble-t-il. Je me demande si le magister ne s'amuse pas, de temps en temps, à placer des sujets permettant une discussion qui dure...

Ceci dit, nous n'évoluons sans prothèse que dans un milieu dioptrique qui nous est accessible naturellement. Car il me semble que, dans un billet précédent, le dioptre cyber/spectre EM avait été esquissé.
Concernant le spectre EM, nous y évoluons naturellement puisque l'homme perçoit (sauf s'il est aveugle) les fréquences de la lumière visible. Donc ce spectre comprend deux sous-ensembles, celui où nous évoluons naturellement, et l'inaccessible sans prothèse. Notons également, que le spectre EM est un milieu où nous ne maîtrisons ni ne voyons ce que nous émettons (chaleur par exemple).
Alors que le milieu aquatique nous est accessible sans prothèse, tant en surface qu'en profondeur, même si dans ce dernier cas, nous n'y restons pas longtemps. Et nous voyons les conséquences de notre intrusion dans ce milieu, à savoir les vagues.
Je ne sais donc pas si distinguer les espaces selon qu'ils nous sont ou pas accessibles clarifiera la question posée.
Dans le même ordre d'idées, distinguer entre activité directe et indirecte pose la question, entre autres, de la manipulation de l'information. L'intention de l'auteur en ferait initialement une activité directe, mais elle est tout autant indirecte car son succès dépend de la réaction de la cible. Si cette dernière n'accroche pas, c'est un échec.

Egea: mais tous mes billets sont là pour susciter des discussions qui durent, je trouve ça passionnant.

18. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Ph Davadie

Pas plus d'un billet par jour, pour ne pas être accusé de gonfler artificiellement la discussion ;-)
Pour reprendre le théorème patates carottes navets, je me demande si le schéma résume correctement la question posée. Ou plutôt si le magister ne nous incite pas à faire de la géométrie, à savoir raisonner juste à partir de figure fausse.
Un espace, un spectre et des guerres mélangées ensemble, je bloque encore.

Si l'on souhaite comparer des guerres, ne faut-il pas en fait comparer ce qui les caractérise, à savoir le terrain d'affrontement (le milieu), les armes utilisées ainsi que les combattants (ceux qui utilisent les armes) ?

Ensuite, on cherche l'intersection d'un espace (cyber) avec un spectre (EM). Mais le cyber est-il vraiment un espace ou un milieu ?
J'aurais tendance à penser qu'un milieu peut être constitué de son seul composant : milieu aquatique=eau, milieu spatial=gaz, milieu terrestre=solide. C'est donc fort justement qu'on emploie le terme de spectre pour l'EM car rien n'est constitué uniquement d'ondes EM, et il faut bien qu'elles se propagent dans un milieu. Elles le font d'ailleurs, avec plus ou moins de succès dans chacun des trois milieux précédemment cités.

Alors le cyber ? Si je suis cohérent avec ce que je viens d'énoncer, ce n'est pas un milieu, ni donc un espace.
A défaut de mieux, le cyber pourrait-il être qualifié de spectre ?
Et, plus philosophiquement, puisque le cyber est une chose, quelles sont sa matière et sa forme ?

Egea:j'ai consacré trois chapitres de mon bouquin a cette question espace milieu théâtre. Alors qu'initialement, je n'avais prévu qu'un seul chapitre. La question est donc "sensible" si on me permet ce jeu de mot. Je ne vais pas ici reprendre ces pages, car oui, le cyber est un espace (et un milieu, et un théâtre d'opérations). Ce n'est pas géométrique qu'une chose soit plusieurs choses à la fois, mais c'est ainsi. Serait ce quantique ?

19. Le vendredi 1 mars 2013, 22:24 par Colin L'hermet

@egeamaster : sadique !

bien à tous,
Cl'H./.

PS : à ne surtout pas compter comme commentaire dans la course aux records...

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