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Hybrides 49/13

Tiré de L'étau, le dernier Steinhauer :

  • J'ai eu raison de changer de carrière
  • Pourquoi ?
  • J'en avais assez de ne servir que moi-même

source

Encore plein de choses cette semaine. Bonne lecture.

Pensées fugaces

Il y avait au Moyen-Orient le leading from behind. Il y avait aussi un ennemy from behind. Les manœuvres en cours seraient-elles le moyen de contrer cet ennemi ?

Affaire PRISM/Snowden : remarquable "opération" (au sens militaire : planifiée, phasée et cadencée) de guerre de l'information : PRISM existe parce que ce n'est pas "un" scandale, une nouvelle qui passe dans le flot et qu'on oublie, mais un teasing, entretenu à la hauteur d'ailleurs du panoptique de la surveillance. Là, il y a une belle étude journalistique à faire, si on observe l'articulation individu blogs médias qui servent de relais (Guardian, Globo, Spiegel) puis le reste de la planète média est fascinante : c'est l'affaire dans l’affaire, la marque de pros, ce qui d'ailleurs suggère que ce ne sont pas de simples whistleblowers... D'ailleurs, en fin d'interview de Glenn Greenwald, on voit pointer... E-bay...

Dans le TTU de la semaine (n° 913), on apprend que le Brésil a choisi Thales pour lancer un satellite de communication, avec une bande dédiée aux communications étatiques et militaires. Motif du choix : non le prix, mais le fait que c’était le seul opérateur à proposer un satellite « ITAR free », c’est-à-dire ne dépendant pas du contrôle des autorités américaines. Ceci est une conséquence directe du scandale PRISM et de la réaction brésilienne très courroucée à l’affaire. Le Brésil devient gaulliste !

De Gaule opéré de la prostate est interrogé par les médias : "Les français savent que je suis "la France" maintenant ils savent que je suis "incontinent". Pour le moins il avait sinon de la grandeur, du moins de l'ampleur.

Nous ne cessons d’intervenir en Afrique (en moins de trois ans : Côte d'Ivoire, Libye, Mali, Centrafrique). Mais notre part de marché économique a été divisée par deux en dix ans (cherchez l'erreur). Quelle stratégie anime cette série ? On lira pour cela Roland Marchal. Voir aussi cette citation trouvée dans Libé du 5 décembre : "Ce regain militaire cache un vide de la pensée: on envoie des contingents au Mali ou à Bangui sans se demander comment on en est arrivé là. Et que va-t-on faire demain pour éviter que cela se reproduise ?".

Dans le même fil, on lira un article passionnant. J'en extrais cette citation : "En outre, il est apparu clairement que plus le régime était démocratique et décentralisé, maître mot des politiques impulsées par les bailleurs de fonds internationaux dans les années 1990, et plus les phénomènes de prédation et de redistribution y prenaient d'importance. L'appareil d'Etat malien, comme nombre de ses homologues africains, est donc traversé par des réseaux qui sont alimentés par toute la gamme des ressources présentes sur le continent : rente minière et pétrolière, aide internationale et narcotrafic notamment, comme ce fut le cas sous le mandat d'Amadou Toumani Touré." Ce qui signifie que non seulement l'Etat ne s'enracine pas en Afrique, mais les Etats qui existent s'enracinent structurellement dans des réseaux, et donc des trafics. Ceci vient corroborer mon scepticisme à vouloir lutter contre les trafics. Il faut au préalable mener une réflexion sur l'Etat. On essaye de s'attaquer à des effets (les trafics) sans remarquer qu'ils ont des raisons structurelles. ET que les solutions que nous essayons depuis cinquante ans constituent un échec.

Pour le reste, je vous signale ceci que me signale une amie : comme Claire Médard l'a brillamment démontré dans le cas du Kenya, « c’est bien l’existence d’inégalités matérielles et le fait que ceux qui en sont victimes les interprètent en termes ethniques alors qu’elles résultent d’un clientélisme politique, qui explique les violences récentes». Autrement dit, contrairement à une approche "ethnique" qui est bien souvent racialiste, les explications sur le fondement de l'ethnie ou de la religion semblent reconstruites après l'absence de sécurité. Nous en avons une illustration flagrante en Centrafrique.

Certes, tous ces commentaires ne donnent pas de réponses aux difficultés du moment : mais au moins il faut partir de bons diagnostics.

Le lecteur aura compris que je ne suis pas du tout favorable à cette intervention en RCA. Son annonce a déclenché des massacres (et je vois poindre le moment où de belles âmes, celles-là mêmes qui ne cessaient de nous demander d’intervenir, nous reprocherons d'avoir contribué à un autre génocide). Son effet risque d'être nul (à quoi servent un Rafale ou un Milan contre de vieux pick-up Toyota?). Il s'agit d'abord d'une question de sécurité quotidienne, qui n'est pas un problème militaire mais d'ordre public. Or, l'intervention n'est soutenue par aucun projet politique (y aller pour quoi ?). Aucun "allié" n'est là, ce qui relativise absolument la thèse selon la quelle nous y irions par intérêt économique (si seulement !). Enfin, on nous annonce "comme d'habitude une opération "coup de poing" pour quelques semaines seulement avec (c'était il y a dix jours) un millier d'hommes. Nous en sommes déjà à 1600, et nous savons, à l'exemple du Mali, que cela durera trop longtemps. Accessoirement, le surcoût financier ne sera payé ni par l'ONU, ni par l'UE (qui dépense des centaines de millions d'Euros d'aide au développement qui ne construisent pas un seul kilomètre de route en Afrique) ni par l'empire, et donc pas un budget Opex qui n'est déjà pas abondé pour le Mali (encore 3000 hommes quand on nous en promettait moins d'un millier à la fin de l'année). Donc, ce sera "comme d'hab" le budget de la défense qui s'y collera.

Autrement dit : aucun intérêt politique, économique, militaire, médiatique.... Aucun projet (protectorat comme en Bosnie ?). Un non sens.

Livre reçu, acheté, paru ou lu (ou un peu de tout ça)

Ifri's Security Studies Center is pleased to inform you that issue No. 47 of the Proliferation Papers series has just been published: China’s Nuclear Idiosyncrasies and Their Challenges By Jeffrey Lewis Download the article In many respects, the People’s Republic of China’s nuclear arsenal and posture appear unusual to Western eyes. From its “No First Use” policy to its nuclear warhead storage system, Beijing appears to think about nuclear weapons and their strategic effects in a way that differs with the West in general, and with the United States in particular. This paper offers an understanding of the sources of these idiosyncrasies and how they shape the Chinese nuclear posture. It then argues these differing conceptions can be a source of misunderstanding during negotiations and dialogues, which can be damaging to crisis stability and hinder bilateral cooperation and confidence-building with the United States. The paper finally outlines a proposal for a Joint Statement on Strategic Stability that might help both parties to better manage stability issues in the region.

Approches de la géopolitique de l’antiquité au XXI° siècle par H COutau Bégarie Martin Motte. Sur l’océan des savoirs contemporains, la géopolitique est un continent fréquemment invoqué, mais bien peu exploré. Trop souvent la réduit-on à quelques auteurs, Ratzel, Mahan, Kjellén, Mackinder, Haushofer et Spykman, dont on ne retient qu’une formule absconse, Sea Power, Heartland, Rimland etc. On oublie au passage quantité de précurseurs, compagnons de route et successeurs plus ou moins avoués : Hérodote, Thucydide, Aristote, Strabon, Vauban, Montesquieu, Mably, les saint-simoniens, List, Durando, Orsini d’Agostino, les penseurs eurasistes, Renner, Brunhes, Vallaux, Gottmann, Lohausen, Gallois ou Brzezinski… Le présent ouvrage ne se contente pas d’exposer les idées des uns et des autres, il les situe dans leur contexte et en évalue la pertinence. Il précise ainsi les contours d’une discipline aussi fascinante qu’incertaine. Mêlant aperçus géniaux et pur charlatanisme, nationalismes exacerbés et espoirs de coexistence pacifique, emprunts à la science contemporaine et réminiscences magiques ou alchimiques via le romantisme, tentations technicistes et nostalgies écologistes, la géopolitique apparaît à la fois comme l’aboutissement d’une intuition plurimillénaire et comme un phénomène culturel emblématique de la modernité. Hervé Coutau-Bégarie (1956-2012), auteur d’une vingtaine d’ouvrages, fut le principal animateur de la recherche stratégique française entre 1985 et 2012. Martin Motte, maître de conférences de l’Université de Paris-Sorbonne en détachement aux Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, est l’un de ses successeurs à l’École de Guerre. Ont participé à ce livre Marco Antonsich, Jean-Philippe Baulon, Marc Belissa, Amaël Cattaruzza, Jean-Nicolas Corvisier, Serge Gadal, Olivier Kempf, Jean Klein, Jean-Marie Kowalski, Marlène Laruelle, Sébastien Lemée, Frédéric Le Moal, Marc Levatois, Olivier Lowczyk, Christian Malis, Séverine-Antigone Marin, Anne Motte, Philippe Ranquet, Antoine Schülé de Villalba, Jean-José Ségéric, Céline Spector, Pascal Venier et Christophe Verneuil.

  • Introduction
  • I – EPISTÉMOLOGIE DE LA GÉOPOLITIQUE
  • Critique de la géopolitique
  • Genèse et significations de la géopolitique, des origines à 1945
  • II – PRÉHISTOIRE DE LA GÉOPOLITIQUE
  • Le monde grec a-t-il connu la géopolitique ?
  • Les origines antiques de l’idée de puissance maritime
  • Le maréchal de Vauban, premier géopoliticien français ?
  • Montesquieu, Newton de la géopolitique ?
  • Gabriel Bonnot de Mably et les Principes des négociations
  • Le général Giacomo Durando (1807-1894), inventeur de la géostratégie et précurseur de la géopolitique
  • Frédéric List : un faux prophète ?
  • III – LA PREMIERE GÉOPOLITIQUE
  • Géopolitique du chemin de fer
  • Mahan ou la thalasso-stratégie impériale
  • La politique allemande de Guillaume II à Hitler
  • Rudolf Kjellen et sa postérité
  • Camille Vallaux, la marine nationale et les débuts de la géographie maritime
  • L’analyse géopolitique dans la géographie humaine de Jean Brunhes
  • L’Afrique, la France et l’Italie dans la pensée de Paolo Orsini d’Agostino
  • La Belgique et la géopolitique européenne autour de 1900
  • La pensée géopolitique de sir Halford Mackinder, l’apôtre de la puissance amphibie
  • Mer contre terre : le théorème de Castex
  • L’aviation et la géopolitique : l’apport de George Renner
  • IV – LA GÉOPOLITIQUE APRES LA SECONDE GUERRE MONDIALE
  • De la Geopolitik à la Geopolitics
  • Jean Gottmann, pourfendeur ou rénovateur de la géopolitique ?
  • De la guerre froide au XXIe siècle : la puissance selon Jordis von Lohausen
  • Pierre Gallois géopoliticien
  • De l’eurasisme au néo-eurasisme : à la recherche du troisième continent
  • Zbigniew Brzezinski, une vision géopolitique américaine après la guerre froide
  • Conclusion – Du bon usage de la géopolitique

Sociologie d’une autre bataille La couverture médiatique de l’intervention militaire en Libye Analyse comparée

Culture

" L'isolationnisme yankee a poussé cette politique jusqu'à l'absurde, avec ce cynisme qui ressemble à la candeur. Il aurait volontiers fait de l'Amérique du Nord l'unique démocratie de l'univers, continuant à pratiquer tranquillement ses deux sports nationaux, l'élection présidentielle et le base-ball, tandis que les Dictatures auraient assuré l'ordre, à son profit, sur tout le reste de la planète. "

  • George Bernanos, "La France contre les robots", Robert Laffont, 1947, p. 42

Articles ou liens ou sites

  • Incroyable déclaration de Brzezinski. Il est loin le temps où il évoquait la révolution technétronique comme un moyen de domination future des États-Unis.
  • Important billet de J. Sapir sur la notion d'information : une contribution importante à la théorie, pas seulement économique, mais aussi cyber.
  • La France et la LIO
  • L'Iran dévoile un drone d'attaque
  • Froggy bottom, le nouveau blog de Maya Kandel, chercheuse à l'IRSEM, sur l'actualité politique et stratégique américaine.
  • Bonne revue de presse mensuelle de l'actualité géopolitique, sur diploweb.
  • Le pôle recherche du CDEF, animé par M Goya, a lancé une série de fiches toutes plus passionnantes les unes que les autres. Par exemple la dernière publiée sur Al Qaida. Bon, faut dire qu'il y a là une patte AGS assez sympa.

Événements

12 décembre : AGS et son café stratégique accueillent Jean-Michel Valantin, chercheur en géostratégie environnementale, pour évoquer " Guerre et environnement". Le 12 décembre, de 19 à 21, comme d'habitude au concorde, 239 bvd Saint Germain, 75007 PAris, métro Assemblée Nationale.

12 décembre Chaire Castex : Enjeux et représentations de la menace chinoise aux États-Unis Mme Bonnie S. Glaser, Senior adviser for Asia in the Freeman Chair in China Studies - CSIS, et M. Kavé Salamatian, Professeur en informatique à l’université de Savoie, seront les invités d'honneur de la chaire Castex de Cyberstratégie, le 12 décembre 2013 à 17h00, amphithéâtre De Bourcet, à l’Ecole Militaire. Ils interviendront sur les enjeux et représentations de la menace chinoise aux États-Unis. Une traduction sera assurée. S'inscrire à cet évènement

13 décembre CSFRS : Identifier les risques et les menaces liés aux incessantes mutations d'un monde difficilement lisible dans sa complexité, telle est l'ambition des IVèmes Assises Nationales de la Recherche Stratégique qui se tiendront le 13 décembre à l'Ecole militaire à Paris. Inscription obligatoire

16 décembre l’IRIS, avec le soutien de la Délégation aux Affaires stratégiques du ministère de la Défense, organise un séminaire sur « Les embargos et les mesures restrictives sur les fournitures d’armes conventionnelles: état des lieux et défis », le lundi 16 décembre 2013 au siège de notre institut (Espace de conférences - 2bis rue Mercœur - 75011 Paris). Les tables-rondes, qui laisseront une large place au débat, seront organisées autour de trois grandes thématiques :

  • - Les régimes de sanctions et les embargos sur les armes
  • - Vulnérabilité des régimes des sanctions
  • - Vers un renforcement de la mise en œuvre effective des embargos sur les armes

Vous trouverez ci-joint le programme ainsi qu’un bulletin de participation à nous retourner au plus tard pour le mercredi 11 décembre 2013.

16 décembre les Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan, en association avec la Délégation aux Affaires Stratégiques (DAS) ont le plaisir de vous inviter le Lundi 16 décembre 2013, à un séminaire qu’ils organisent sur les « Ennemis et robots : quels impacts pour les Forces ? » Amphithéâtre des Vallières – Ecole militaire, Paris 9H00-18h00 Programme détaillé sous (Internet) Inscription obligatoire: 02 90 40 40 04 / 06 09 60 47 86, ou robotisation@st-cyr.terre-net.defense.gouv.fr. Cette journée est réservée au personnel de la Défense, aux industriels travaillant pour la Défense, et aux personnes spécialistes de ces questions au sein des pays de l’OTAN

17 décembre ANAJ IHEDN : Comment surveille-t-on l'espace ? Général de Division Aérienne Yves ARNAUD, Commandant du Commandement Interarmées de l’Espace Mardi 17 décembre 19h30 à 21h00 Ecole Militaire Amphithéâtre Louis Inscriptions

mardi 17 décembre 2013 , le Centre d’études stratégiques aérospatiales a l'honneur de vous inviter au colloque : « Drones de l’armée de l’air : un atout pour la France. » Ce Colloque sera suivi de la cérémonie de remise des Prix « armée de l’air » 2013, présidée par le chef d’état-major de l’armée de l’air, le général d’armée aérienne Denis Mercier en présence de la directrice de l’Institut Libre d’étude des Relations Internationales (ILERI), madame Claire Bourgeois. Ces événements se tiendront de 14h00 à 18h00 à l'Ecole militaire, en amphithéâtre Des Vallières, (Paris VII). Inscriptions : par téléphone au 01 44 42 46 91 par mél : manifestation.cesa@inet.air.defense.gouv.fr

18 décembre IRIS « Mouvements de contestation et cycle électoral en Turquie : Incidence sur les politiques intérieures et extérieures » autour de Sinan ULGEN Président du think-tank EDAM à Istanbul. Chercheur associé au Carnegie Europe à Bruxelles et Didier BILLION Directeur adjoint de l’IRIS MERCREDI 18 décembre 2013 - de 15h00 à 17h30 . Inscription sur le site de l'IRIS

Le Chardon

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