Intéressantes analyses de l'affaire Snowden et de ses conséquences.

La chaire Castex a organisé les 3 et 14 mars un colloque sur le thème de l'affaire Snowden. Philippe Davadie a assisté aux échanges et nous en donne ce compte-rendu. Merci à lui. O. Kempf

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La chaire Castex a organisé ces derniers jours un colloque sur l'affaire Snowden. Un de ses intérêts était d'avoir des orateurs étrangers et de préoccupations interneto-politiques différentes.

Quelques points glanés au cours de ces deux jours :

  • - un orateur (US) déclara que tant qu'on n'empêche pas la libre expression, les libres manifestations et la possibilité de remplacer le gouvernement par une élection, il n'y a rien à craindre de la surveillance du net.
  • - l'Internet a été conçu pour être surveillé.
  • - supprimer l'héritage (µsoft, Cisco, etc.) et réinventer à la fois des hard et softwares.
  • - la confiance a beaucoup été abordée, mais personne n'a expliqué comment la (re)gagner, comme si elle était un dû envers les gouvernements et les opérateurs.
  • - la conservation et surtout la publication des données par les journaux n'a été qu'abordée.
  • - un autre orateur (F) déclara que la surmédiatisation de cette affaire caricaturait le sujet en se focalisant sur les données personnelles, alors que celles de l'entreprise étaient au cœur du sujet.

Avec, du coup, des questions incidentes surgissent :

  • - le captage massif des données ne montre-t-il pas la défaite de l'intelligence ? Plutôt que de cibler la collecte, on récolte tout en espérant que la machine fera le tri.
  • - cette récolte massive n'est-elle pas comparable à la torture : on viole les consciences (les corps) en espérant un gain hypothétique ?
  • - si les fichiers dits de police doivent être régulièrement purgés, ceux des journaux ne sont soumis à aucune obligation (ceux des supermarchés avec leur cartes de fidélité idem d'ailleurs...) Du coup, les journalistes deviennent des juges incontrôlés des données publiables sur le net.
  • - quel type d’État peut décider de "nationaliser" la vie de chacun ?
  • - comment se soucier de la confidentialité des données d'une entreprise si les données personnelles ne font l'objet d'aucune attention ?
  • - si le comportement de chacun est prédictible par des algorithmes, n'est-ce pas le signe d'un formatage des esprits ?

Philippe Davadie

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