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Contradictions en Syrie

Nouvelles contradictoires venant de Syrie. D’un côté, le régime termine de clore le contrôle de la frontière avec le Liban. De l’autre, les rebelles font des avancées dans le nord profitant de ce que le régime est occupé au sud et jouent la dispersion des combats. Pendant ce temps, l’EEIL se concentre à l’est et tente de reprendre un contrôle continu de territoire à cheval sur la Syrie et l’Irak. Du coup chacun peut aujourd’hui mettre en avant ses succès. (voir ici mais aussi ici, l’excellent St. Mantoux qui est devenu, au fil des billets, le meilleur spécialiste de la guerre civile syrienne ).

source Un membre des bataillons Ansar al-Sham au bord de la Méditerranée (Cliquer sur le titre pour lire la suite)

Quelle va être le prochain objectif du régime ? Trois options paraissent possibles : soit se rétablir du côté de Lattaquié, soit tenter de fermer la frontière sud avec la Jordanie, soit enfin terminer le siège d’Homs. Mais il souffre de lacunes persistantes : d’une part une infanterie pas assez nombreuse et combattive, d’autre part, peut-être, des armes pas assez adaptées à ses objectifs. Quant aux rebelles, on a l’impression d’un double mouvement : d’une part, une solidification des positions entre les différents groupes ; d’autre part, l’arrivée d’armes nouvelles, pour l’instant des missiles antichar, tout en démontrant de meilleurs coordinations tactiques.

Au-delà, il est possible de spéculer sur les attitudes des « parrains ». Du côté rebelle, le soutien d’Erdogan devrait s’accentuer maintenant qu’il a confirmé les bases politiques de son pouvoir interne. Du côté des pays arabes, la réorganisation en cours sous l’égide de l’Arabie Saoudite semble ordonner les choses. Enfin, les Occidentaux continuent probablement d’appuyer en sous-main sans trop insister pour ne pas avoir à choisir entre la peste et le choléra : de ce point de vue, l’afflux de combattants étrangers suscite beaucoup plus d’inquiétudes et détermine probablement bien des postures. Du côté du régime, le Hezbollah et l’Iran persistent à appuyer les forces du régime, sans compter un certain nombre de combattants irakiens. Quant à la Russie, il est envisageable qu’à la suite de la crise ukrainienne, elle ait augmenté ses livraisons d’armes en quantité et en qualité.

L’enjeu semble désormais résider dans la question des armes anti aériennes. En effet, l’appui aérien constitue un des points décisifs de la posture du régime : soit en attaque directe, soit avec des bombardements très rudimentaires (barils d’explosif) : toutefois, si beaucoup de commentateurs ont insisté sur l’horreur du procédé, il faut surtout constater qu’il manifeste surtout les limites militaires du régime qui se résout à de tels expédients. Réduire la domination aérienne (chasseurs ou hélico) changerait très probablement le cours du conflit, à l’avantage des rebelles mais sans que cela leur permette pourtant de submerger les zones tenues par Assad.

Le Chardon

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