En effet, javais du mal à identifier "qui" était derrière ce magazine. Les signatures n'étaient pas particulièrement connues mais je décelais un ton légèrement différent de ce qu'on voit habituellement. Ni totalement mainstream, ni habituellement géopolitique. Ce qui m'intéressait, c'était que le magazine présentait un regard sur l'actualité internationale et exclusivement celle-là, sans être ni militant ni convenu.

Du coup, la consultation approfondie de l'ours me donna la clef : il s'agit d'une publication du groupe Jeune Afrique. De même, on décèle un tropisme pro-marocain qui témoigne d'un arabisme modéré et non typiquement occidental.

Du coup, on a droit à des vues intéressantes sur le Proche-Orient ou la Crimée qui aèrent par rapport au manichéisme qu'on subit trop souvent en France (dans un sens ou dans un autre, d'ailleurs, et pour les deux sujets). L'interview de Lavrov est équilibrée par celle de George Soros, ce qui est un contraste habile. Dans le numéro de juin, l'analyse de l'élection de Modi ou celle de la montée de l'UKIP sont de très bonne facture. On a également quelques textes d'éditorialistes du Financial Time ou d'un analyste de Goldman Sachs, probablement pour montrer que ce n'est pas une œuvre totalement anti-système, juste une petite musique différente de ce qu'on peut lire d'habitude.

Bref, j'avoue avoir été agréablement surpris et, pour tout vous dire, je le réachèterai.

O. Kempf