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Smarter Cities for a Bright Sustainable Future: A Global Perspective par Alan S. Shark, Sylviane Toporkoff, Sébastien Levy

JF Soupizet nous gratifie d’une nouvelle fiche de lecture (après celle-ci et celle-ci) sur un livre anglais traitant des "villes intelligentes". Merci à lui... O. Kempf (cliquez sur le titre pour lire la suite)

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Smarter Cities for a Bright Sustainable Future: A Global Perspective par Alan S. Shark, Sylviane Toporkoff, Sébastien Levy, Public Technology Institute and Items International Publisher Washington, DC Paris France

Cet ouvrage collectif regroupe vingt-sept contributions de la part d’acteurs qui apportent autant d’éclairages différents sur la raison d’être des Smart Cities ou villes intelligentes, les technologies qu’elles mobilisent, les domaines d’application qu’elles prennent en charge, les modalités des réalisations en cours et les perspectives qu’elles ouvrent.

Le concept de villes intelligentes y est introduit comme un mouvement qui repose sur la convergence de nouvelles technologies, sur une croissance économique liée à la connaissance, sur une réévaluation des facteurs de la qualité de la vie et sur la résurgence de l’intérêt pour les villes. Sa diffusion doit beaucoup aux efforts des grandes sociétés du numérique comme CISCO, IBM, MICROSOFT ou encore SIEMENS.

Techniquement, il s’agit pour l’essentiel d’une approche intégratrice qui vise à mettre en commun les informations de masses détenues ou en voie de l’être par les opérateurs qui assurent les grandes fonctions des villes (eau, énergie, déchets, éclairage, transports etc.). Ces informations de masse permettent d’abord une optimisation de la consommation des ressources rares plus compatible avec des objectifs de développement durable. Elle ouvre également la voie à la mise en place de fonctions de pilotage de la ville. Au delà l’ouverture au public de ces informations (open data) représente un véritable potentiel tant pour des applications commerciales que pour des fins citoyennes.

Dans ce cadre, plusieurs contributions s’attachent au domaine du « faire » et détaillent les étapes et les outils techniques des transformations qui conduisent aux villes intelligentes. C’est l’occasion de recenser les domaines couverts par un projet de villes intelligentes et le rôle central des plateformes technologiques pour intégrer les masses de données, assurer les interconnexions entre systèmes, tirer parti de l’interopérabilité des bases de données, ou bien recourir à des interfaces spécifiques. Dans le même ordre d’idées, la méthodologie de gestion des transformations, les bonnes pratiques en matière de Communautés intelligentes, les premiers étapes vers la ville intelligente, la plateforme collaborative du projet européen EPIC et la gestion des « Data centers » sont abordées.

Dans les différents axes des villes intelligentes, plusieurs auteurs privilégient un domaine particulier. C’est le cas de l’environnement avec la durabilité des projets des entreprises et le contrôle de la consommation d’eau. La mobilité dans le projet européen CITADEL qui cible le rôle des données ouvertes pour le développement d’applications mobiles dans le domaine des transports. L’administration électronique occupe naturellement une place de choix dans cette liste qui comporte aussi une réflexion sur le thème de l’éducation. A ce propos il apparaît que dans leurs perspectives futures, les villes intelligentes seraient étroitement liées à une communauté de citoyens hautement éduqués. Il en va de même pour les mécanismes d’innovation citoyenne qui mettent en scène une communauté connectée, créative et désireuse de participer à la conception du cadre urbain qui l’héberge.

La question de la gouvernance globale des villes intelligentes fait l’objet d’une réflexion qui s’inspire du modèle prévalant pour l’Internet et elle est par ailleurs l’objet du projet européen FUPOL.

A titre d’illustration, différents exemples décrivent plus concrètement les projets en cours et les réalisations qui se réfèrent aux villes intelligentes. Ce sont les villes de Moscou en Russie, de Philadelphie aux États Unis, de Riyad en Arabie Saoudite, de Tallinn en Estonie et les Comtés de Mongomery et de Miami-Dade aux États Unis. Enfin des réflexions sur la validité du concept de villes intelligentes pour l’Afrique (Afrique du Sud et Rwanda) complètent ce panorama.

Au travers des différentes contributions, les obstacles au développement des villes intelligentes sont mentionnés comme le statut juridique des données, les difficultés liées à l’hétérogénéité des systèmes, le défi de la standardisation ou encore les incertitudes sur l’engagement des citoyens etc. Mais aucun auteur ne questionne les villes intelligentes et il est vrai qu’il est sans doute trop tôt pour mesurer les limites de ce concept.

La ville est en mutation. Elle a désormais une responsabilité de développement économique dans un contexte de compétition mondiale. Les facteurs d’attrait pour la localisation des entreprises évoluent, l’incitation fiscale et les grappes d’activités (clusters) perdent de leur importance au profit de la capacité à attirer des talents, en particulier ceux de la classe créative.

L’abondance des projets et des réalisations qui s’y réfèrent montre l’actualité et l’importance du phénomène des villes intelligentes. C’est un concept en devenir comme l’indique la préface qui mentionne qu’il s’agit d’abord un voyage avant d’être une destination. En tout cas, elles apparaissent bien comme une nouvelle frontière pour les groupes d’intérêt politiques, administratifs, citoyens, technologiques et commerciaux qu’elles mobilisent. Et puis la résurgence des villes et l’hégémonie que les plus dynamiques d’entre elles se préparent à exercer sur les territoires avoisinants constituent aussi un sujet de réflexion dans la structuration administrative et politique des états nations.

Jean-François Soupizet

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