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Notre mère la guerre (Maël et Kris) Intégrale

Voici une BD sur la première Guerre mondiale. Encore une allez vous me dire ? Oui, je ne cache pas que c'est ma façon à moi de célébrer le centenaire de 1914, même si j'ai d'autres projets en soute dont je vous parlerai quelque jour. Après, Tardi, après le remarquable "Ambulance 13" (voir billet), voici cet album "Notre mère la guerre" qui réunit les quatre albums parus initialement en 2009, 2010? 2011 et 2012. Cette réunion des quatre opus chez Futuropolis bénéficie d'une introduction d'un historien (N. Offenstadt) et de quelques planches et crayonnés ajoutés en fin de livre. Pour 35 euros, voici donc plus de 260 pages de lecture, captivantes. (cliquer sur le titre pour la suite).

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Car tout repose sur un scénario très bien ficelé, celui d'une enquête policière autour du meurtre de jeunes femmes dont les cadavres sont trouvées dans les tranchées, au début de 1915. Cela conduit un gendarme, le lieutenant Vialatte, à mener une enquête qui va se dérouler au long des quatre chapitres.

Un gendarme ? dans les tranchées ? Une enquête ? Justement, malgré absurdité apparente, on retrouve ici ce que j'avais tant apprécié dans Ambulance 13, à savoir des héros qui ne sont pas ceux que l'on a déjà vus (et aimés) : le combattant des tranchées, héros anonyme décrit par un Dorgelès, par exemple. La guerre est là, environnante, et ces hommes essayent de survivre et de conduire leur mission. D'ailleurs, le lieutenant ne restera pas gendarme toute la guerre puisqu'il sert, un peu plus tard, dans la nouvelle artillerie spéciale qu'on vient de créer.

Une très belle histoire, donc, jointe à une enquête subtile et des personnages complexes, qu'ils soient frustres ou très éduqués : justement, ce mélange social qui laisse malgré tout place à des rapports humains, au déchirement des familles, aux amours entravées...

Le dessin est superbe grâce à un trait que l'on peut croire griffonné mais qui est très maîtrisé et permet surtout de mettre en avant un très beau traitement d'aquarelle. Cela permet un rendu ombré des couleurs (des grisés, des ocres, des bleus-gris) et la tonalité claire-obscure rend la douleur qui monte des cœurs de tous ces braves gars. Un traitement qui ne cherche pas à séduire ou flatter mais à rendre l'authenticité des combattants.

On l'aura compris, voici une œuvre d'art qui vaut le détour, émouvante et profonde.

Un bel album à acquérir d'urgence (ici, par exemple). D'emblée, un classique.

A. Le Chardon

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