29/14 A hard day's night

Pour ceux qui s'étonnaient que la Russie abandonne 90 % de la dette cubaine, pour environ 35 milliards de dollars, voici l'explication : La Russie reprend son centre d'interception à Cuba. Berger et bergère, dit la chanson.

Ceci explique peut-être certaines attitudes "diplomatiques" américaines.

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Pensées fugaces

J'évite de prendre position sur la scène politique intérieure française, d'une façon générale. Toutefois, je constate simultanément une dégradation du système politique et de la vie politique, et une montée des émotions et tensions. Les deux sont bien évidemment corrélées : un système en panne ne répond pas aux attentes des citoyens qui s'enflamment (je précise que je ne parle pas seulement des manifs des trois derniers jours, mais des mouvements de foule qu'on observe depuis 24 mois).

Sur la scène internationale je trouve également le même genre de diagnostic : une société internationale en panne avec des tensions qui croissent (sans même parler des crises en arrière plan (Financière, inégalités, écologique, sociale, ...) et qui participent d'ailleurs à la déconsidération du système politique). Autrement dit, de même qu'il y a des bulles en matière économico-financière, il y a des bulles en matière politique. Tant qu'elles sont localisées, ce n'est pas trop grave. Ce qui est inquiétant, c'est la conjonction de crises dont la fréquence s'accélère et dont les lieux d'éclatement se multiplient, jusqu'à entrer en système. Je crains qu'on ne soit déjà entré dans une mécanique infernale.

L'analyste se trouve bien démuni dans l'affaire du B 777 abattu en Ukraine. D'emblée, il n'a jamais cru que ce puissent être les Russes qui aient été les auteurs : le lieu du crash est bien trop loin de la frontière pour que ça puisse entrer dans le gabarit de tir. Le débat sur un éventuel tir air-air (qui accuserait donc le gouvernement de Kiev) ne tenait pas non plus très longtemps à l'analyse. Il ne reste donc qu'un tir venant du sol. Pas de preuves jusqu'à présent. Ceci venant d'ITAR TAss, les enregistrements des séparatistes qui annonceraient avoir abattu un avion seraient un montage. Dans le même temps, chacun considère que les séparatistes ont pris le contrôle d'un SA 11 alors que Kiev démentait avoir perdu le contrôle de tels engins. Pourtant, des photos circulaient sur twitter depuis quinze jours suggérant bien cette détention. Aujourd’hui, donc, je ne sais pas qui a tiré. Désolé de ne pas suivre tous ceux qui tirent des conclusions péremptoires, d'autant plus gênantes qu'elles engagent un processus de montée aux extrêmes. Or, à la fin, il s'agit de puissances nucléaires. Je sais que tous les va-t-en-guerres et commentateurs n'ont aucune culture stratégique et encore moins celle de la dissuasion, mais il serait temps d'être un peu sérieux avant d'être publiciste.

Après avoir exprimé mes condoléances aux victimes (elles sont près de 300, décédées par erreur de l'un ou de l'autre camp) et à leurs familles qui sont très légitimement éprouvées par le drame, j'en viens aux répercussions médiatiques et politiques de l'affaire. Je constate une instrumentalisation très forte de l'affaire contre la Russie. Je constate dans le même temps un silence de Moscou. Et une retenue de la part des Européens, même si Angela Merkel a donné un coup de pied de l'âne en suggérant que la France arrête la vente des Mistrals : elle ne perd pas le nord et voit toujours les moyens de promouvoir l'industrie allemande. Qu'il soit clair que ne pas vendre les Mistral signifierait la fin de l'industrie d'armement française, une centaine de milliers d'emplois directs au carreau sans parler des conséquences indirectes sur l'économie et de la fin de notre crédibilité politique. Mais revenons à notre sujet. Le relatif silence français me semble de bon aloi et guidé par la prudence. Je le soutiens. Prenons garde à ne pas trop verser dans l'hystérie collective.

S'agissant du confit en cours ans la bande de Gaza, je ne peux m'empêcher d'exprimer ma gêne. Voici une opération militaire sans but politique, sans fait déclencheur avéré, avec une disproportion des moyens évidente et des victimes civiles qui se comptent désormais par centaines (à l'heure d'écrire ceci, on a déjà dépassé les 400). Et je me mets à penser aux critères de la guerre juste énoncés en son temps par Saint Thomas d'Aquin et ayant inspiré tout le droit des conflits armées et le droit international humanitaire. Là, je constate qu'il y a peu d'indignation publique (je ne parle pas des manifestants du jour, je parle de mainstream).

Or, bêtement (je le concède), je trouve qu'un être humain est un être humain, qu'il ait la nationalité néerlandaise ou la nationalité palestino-gazaouie. Dès lors, soit on est également indigné par les deux cas où des centaines de victimes "civiles et innocentes" périssent dans les "à-côtés" d'un conflit, soit on est également cynique. Ce n'est pas ce que j'observe dans la presse "internationale" actuelle.

Ayant dit ça, qu'il soit bien clair que je n'ai pas de sympathie pour le Hamas ou pour les "séparatistes" pro-russes qui s'activent actuellement dans le Donbass. Je m'interroge cependant sur le même scénario d'un manque de dialogue entre un centre et une périphérie, cette dernière prenant des mesures de plus en plus radicales (néfastes et condamnables, versant très souvent dans la criminalité et le trafic, etc...) pour compenser la dissymétrie du centre. Je persiste à penser que c'est au "fort" de faire le premier pas.

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Livres reçus, lus, achetés ou un peu de tout ça

L'autre jour, j'achète des livres et on me remet, en cadeau, le fac-similé édité par la Librairie académique J PErrin des "Origines de la guerre", de Poincaré, avec une introduction de Maxime Tandonnet. J'ai lue celle ci qui est bien troussée.

Articles, sites et liens

Le lecteur me pardonnera : chronique moins fournie pour cause d'arrivée en vacances : la semaine passée fut donc active à boucler les derniers dossiers, j'ai donc moins suivi l'actualité. Je ferai mieux la prochaine fois, chanson connue qui vous tiendra lieu de "paragraphe culturel". Toutefois, il y a toujours deux Français dans les 4 premiers du Tour de France : ceci vaut d'être mentionné et tiendra lieu de paragraphes "Culture, "mot gourmand" et "événement"..

A. Le Chardon

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