Si beaucoup de cyberfraudeurs agissent en Afrique (ceux du Nigeria ont longtemps été légendaires, remplacés depuis peu par les Ivoiriens), les questions de cybercriminalité et de cybersécurité ont été tôt appréhendées.
Ainsi, les ministres des Télécommunications de la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique centrale) prônèrent dès décembre 2008 à Brazzaville l’élaboration d’une directive sur la cybercriminalité et la cybersécurité. Des initiatives similaires ont été adoptées par les autres communautés régionales africaines, ce qui a conduit, de 2009 à 2014, à l’élaboration d’un projet de convention pour la mise en place d’un « cadre juridique de confiance pour la cybersécurité en Afrique » (texte en lien non daté : je ne sais pas la version). Il a été discuté lors des sommets d’Addis-Abeba de janvier 2014 et de Malabo de juin 2014.
Les travaux trainent pour plusieurs raisons (outre l’intérêt porté à d’autres questions) : manque de perception de l’urgence du sujet, manque de spécialistes compétents, diversité des besoins et des attentes, absence de pays leader qui tirerait le continent en la matière. Certains suggèrent même que des États africains seraient réticents à adopter des normes qui viendraient des États-Unis ou d’Europe, y voyant une sorte de colonisation cybernétique (voir ici la citation de l'expression).
Constatons que le projet se préoccupe surtout de cybersécurité et n’évoque pas la notion de cyberdéfense.
O. Kempf