L'ouvrage est découpé en trois parties : Pourquoi aller dans l'espace, L'espace en héritage, Vers un nouveau consensus.

La première insiste sur la question des retombées mais aussi sur les liens entre le spatial et la société de l'information.

La deuxième montre le rôle de la France. En fait, l’Europe spatiale est d'abord française. Son européanisation permet surtout, via l'ESA, d'inclure notamment les Allemands mais aussi les Italiens. On parle d'institutions, d'industrie, de recherche et de financements.

La dernière partie explique, sans surprise, la phase d'atermoiements dans laquelle on se trouve. Logiquement, tout devrait inciter à aller de l'avant grâce à un "saut" européen. Force est de constater qu'il n'a pas l'air de se dérouler malgré sa rationalité apparente. Effet de la crise ? de la déflation stratégique européenne ? d'un réflexe souverain ? Pourtant, ces novueaux espace deraient au contraire être "colonisés" et partagés au niveau européen qui devrait se tourner vers l'avenir.

On regrette quelques manques, dus probablement à la brièveté de l'ouvrage : ainsi, le lien avec le nucléaire aurait pu être plus souligné : la France est devenue spatiale grâce à ses missiles et il y a un lien évident entre la dissuasion et le spatial. Dès lors, on est surpris de ne pas voir mentionner la question de l'OTAN (mentionnée, sauf erreur, p. 158 seulement) : or, il y a là une triple hypothèque : celle de la militarisation, celle des États-Unis, celle enfin de la défense anti-missile.

Il est vrai que ces questions n'appartiennent pas stricto sensu à l'Europe spatiale qui faut comprendre au filtre de l'Europe seule et notamment ses institutions. DE ce point de vue, l'ouvrage permet de faire un point sérieux de la question.

L'Europe spatiale, le déclin ou le sursaut par Guilhem Penent, éditions Argos, septembre 2014, 190 pages

O. Kempf