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La théorie du grain de sable (Schuiten-Peeters)

Cela faisait une dizaine d'années, au moins, que je n'avais pas lu d'album de Schuiten/Peeters. Pourtant, les murailles de Samaris ou la fièvre d'Urbicande m'avaient subjugués lorsqu’ils étaient sortis. Je crois même aussi L'archiviste (je ne sais plus). Et puis j'avais un peu négligé ce cycle des Cités obscures. A tort. Voici donc cette théorie du grain de sable qui démontre que nos deux compères sont toujours aussi excellents et brillants.

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Des événements bizarres se déroulent dans la ville de Brüsels, cité mélangeant traditions brabançonne et futurisme désuet (je ne peux dire autrement l'ambiance). Un individu de haute stature, venant visiblement d'Asie centrale, se met dans l'esprit de vendre un bijou puisqu'il a besoin de financer le retour dans sa patrie. Malheureusement l'affaire conclue, il se fait renverser par un tram (car il y a des trams, à Brüsels). Et ce fait divers touchant un étranger (du Bachoulistan) sera la cause d'une série de phénomènes tous plus étranges et anormaux les uns que les autres, qui iront s'aggravant au point de susciter l'inquiétude des autorités. heureusement, Elsa von Ratten va mener l'enquête...

Le dessin est splendide, l'histoire monte graduellement en intensité sans jamais verser dans l'excès, les personnages sont attachants avec plein de seconds rôles... Le traitement des gris, surtout, est "éblouissant" car un des grands ressorts de la BD consiste à rendre une lumière plus blanche que le blanc du fond du dessin. Or, la chose est extrêmement difficile pour une BD en noir et blanc, car comment rendre du blanc lumineux sur un fond blanc ? Peeters se joue de la difficulté, quand son compère Schuitten tricote une mécanique incroyable qui met en valeur, comme toujours, des paysages urbains.

On l'a compris, une BD intelligente, à savourer sans frein, qui démontre que la Belgique demeure la capitale de la BD, ainsi que Brüsel. Les amateurs d’architecture apprécieront de plus l'inclusion d'une maison "Horta" (célèbre architecte art nouveau) dans l'histoire, avec une maison (mais en fait, il y en a plusieurs) qui deviennent des héros comme les autres.

L'album était paru initialement en deux tomes, j'ai lu quant à moi la version intégrale publiée en 2013 (113 pages avec un cahier) chez Casterman.

A. Le Chardon

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