7/15 You’ve Got to Hide Your Love Away
Par admin le lundi 16 février 2015, 22:11 - Miscellanées - Lien permanent
Niger : après des émeutes à la suite des attentats de Paris (on reprochait au président nigérien d’avoir participé à la grande manifestation du 11 janvier) qui se sont déroulées à Niamey et Zinder, voici que Boko Haram attaque le sud du pays, déjà bien occupé au nord par les suites de l’affaire malienne. Du coup, le pays participe à une force régionale contre Boko Harama avec Tchad, Cameroun, Bénin et surtout Nigéria. Or, Niger et Nigéria ont pris bien soin, depuis des décennies, de se ménager l’un l’autre. Cette réunion illustre, si besoin était, les rapides mouvements géopolitiques dans la région. (...)
Pensées fugaces
Du coup, le fait Boko Haram qui avait été ignoré par les autorités à Lagos depuis des semaines, pour cause de campagne électorale, est subitement entré sur la scène politique : la dite élection présidentielle est décalée de six mois… pou r le moment, pourrait-on dire.
Rafale : en France, on connaissait le ni-ni, voici que nous avons le Sissi. Plus sérieusement, cette vente amène quelques commentaires. Tout d’abord que l’industrie d’armement engage la souveraineté des Etats et qu’elle ne saurait suivre les lois « du marché », celui-ci étant considéré comme une hypostase quasi divine qui permettrait à l’équilibre de s’installer. Peut-être vrai dans d’autres domaines comme celui de la vente de lessive (quoique), cette hypothèse ne s’applique pas en matière d’armement. Acheter un avion constitue toujours un acte politique, quoiqu’on vous raconte sur le prix, la technologie et autres fariboles.
Voici donc un État qui décide et achète en trois mois 24 avions, alors que les négociations avec le Brésil ou l’Inde ont duré des années. Du coup, il faut interpréter cette précipitation. L’Égypte avait des F16. Elle aurait pu acheter américain. Elle achète français alors qu’elle n’a pas vraiment les moyens et qu’en outre, elle reçoit deux milliards de dollars par an des Américains. Autrement dit, l’Egypte tire la langue à Washington. Manière de payer le soutien indirect aux révoltes 2.0 qui ont provoqué la chute de Moubarak, manière aussi de suivre la nouvelle ligne saoudienne qui affirme son hostilité envers les États-Unis, ce que l’on voit depuis la stratégie du pétrole à bas prix, visant Iran mais aussi huile de schiste américaine. Les Rafales n’ont pu être achetés qu’avec l’assentiment de Ryad qui, n’en doutons pas, en réglera une grande partie du prix. Constatons que cette défiance se repère aussi à Washington comme le remarque le Figaro, média très informé de ce qui se passe outre-AtlantiqueWashington tenté de revoir son alliance stratégique avec Riyad
Il y a enfin des raisons tactiques : à cause du voisinage israélien, les armements américains vendus à l’Égypte semblent bridés. Or, l’Égypte a besoin d’intervenir à ses portes (que ce soit au Sinaï ou en Libye) sans qu’on vienne lui couper les ailes. De ce point de vue, le Rafale a des avantages évidents.
On observe d’ailleurs un retour de la « vieille » géopolitique, celle des intérêts et de la Realpolitik. Ainsi de la Grèce qui joue son va-tout et est prête à sortir de la zone euro pour recouvrer une certaine souveraineté. Gros jeu, car l’Allemagne aussi serait prête à sortir de l’euro.
Livres
Daech - "État Islamique" Cancer d'un monde arabo-musulman en recomposition - Un conflit international long et incertain Gérard Fellous Qui sont-ils, ces djihadistes qui ont répandu le sang dans le monde, de Paris à Canberra, de Toronto à Niamey ? Dans la galaxie du terrorisme international, l’État islamique - Daech, occupe une place à part. Quelles sont les modifications profondes que Daech et les djihadistes imposent aux États de la région, dont la majorité a manqué le tournant des "Printemps arabes" ? Une recomposition profonde, après les épisodes historiques de la colonisation, des indépendances et des dictatures. Pour comprendre ce phénomène nouveau qui marquera le début du XXIe. siècle. Pour résister à ses assauts. Pour faire reculer le fanatisme religieux. Pour protéger la démocratie, la liberté, l'égalité, la laïcité, la fraternité et le vivre-ensemble, il nous faut préalablement connaitre le véritable visage de ceux qui tentent de les mettre en terre. C'est l'objet de cette étude géopolitique
Articles, sites et liens
Événements
16 février METIS Mukhabarat. Le renseignement dans les sociétés arabo-musulmanes, Lundi 16 février 2015 Les services de renseignement et de sécurité du monde arabo-musulman : acteurs du pouvoir, facteurs de changement Participant(s) Luc BATIGNE (général 2S) Agnès LEVALLOIS Ancien attaché de défense et consultante, enseignants à Sciences Po. Toutes les séances auront lieu de 18h à 19h30 au 1er étage du Centre d'histoire de Sciences Po (56 rue Jacob, 75006 Paris).
3 mars ANAJ IHEDN Daech, naissance d'un état terroriste Rencontre avec des reporters de retour du terrain. Diffusion du documentaire "Daech, naissance d'un état terroriste", échanges avec les auteurs du reportage Jérôme FRITEL Réalisateur de documentaires Ancien rédacteur en chef de « l’Effet papillon » Stéphan VILLEUNEUVE Journaliste Reporter d’Images Réalisateur Ancien journaliste à Capa Mardi 3 mars 2015 19h30 à 21h30 Ecole militaire Amphithéâtre Foch. Inscriptions
5 mars L’Agence Internationale Diplomatie et Opinion Publique (AIDOP) et le Centre d’Etudes institutionnelles dominicaines du Saulchoir (CES). Organisent une conférence : Etre Europe depuis le conflit Ukraine et Russie . Avec Antoine Arjakovsky, Jean-François Colosimo, Dominique de Courcelles , Henri Froment-Meurice, André Gratchev , James Karepin, Yves de Kermabon , Krzysztof Orzeszyna , Sanita Pavluta-Deslandes, Jean-Louis Ricot, Philippe-Joseph Salazar , Philippe de Suremain , Emmanuel Tawil , Patriciu Vlaicu. Jeudi 5 mars 2015,18h30, 45 r Glacière Paris 13°Metro 6 Station Glacière
NB : désolé de mettre ce billet en ligne avec un peu de retard. J'ai été assez ralenti, ces derniers temps.
A. Le Chardon
