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Puisqu'il faut des hommes

Alors que se profilent les fêtes de Noël et leurs cadeaux associés, égéa peut aussi contribuer à vous donner des idées de cadeaux à offrir ou à demander. Sans surprise, nous pensons à des livres ou des BD. Celle de ce jour vaut particulièrement le détour, tant elle traite avec grande délicatesse deux sujets difficiles, ceux de la guerre d'Algérie et des TPST (Troubles de stress post-traumatique).

L'histoire est celle d'un jeune homme, rentrant dans son village du Massif central et étant mal accueilli par sa famille, des paysans d'une ferme écartée : en effet, Joseph encourt deux reproches : celui d’avoir laissé son frère qui a subi un grave accident et se retrouve en fauteuil roulant ; et celui d'avoir été planqué dans un bureau pendant son passage sous les drapeaux.

La BD montre le décalage entre l'ancien combattant et ceux qui sont restés au pays, mais aussi entre ce qu'il peut en dire et ce qu'il pense au fond de lui-même, sans même parler des images cruelles qui lui reviennent souvent à l'esprit. Comme l'on peut s'en douter, les choses sont plus compliquées mais il ne faut pas gâcher la fin.

Nous avons apprécié le dessin, au découpage classique, ne cherchant pas le réalisme forcené sans pour autant verser dans une abstraction trop stylée : un dessin simple, qui s'accorde pleinement avec l'ambiance terreuse et de terroir. Quant au scénario, nous avons particulièrement apprécié son traitement délicat qui montre à la fois les rudesses de tempérament mais aussi la noblesse de certains caractères.

La guerre d'Algérie sert de toile de fond de la BD (nous sommes en 1961) et elle est traitée non pas sous l'angle idéologique habituel, mais comme une guerre où des ennemis s’affrontent, dans des circonstances difficiles avec, comme toujours, les drames qui l'accompagnent. Quant aux TPST, ils constituent un arrière-plan central, justifiant le mutisme de Joseph qui ne parle pas de ce qu'il a vu. Si les engagements opérationnels contemporains ont rendu plus connus ces troubles, constatons qu'ils sont communs à toutes les guerres. Et si les soldats qui rentrent ne parlent pas de ce qu'ils ont vécu, ce n'est pas forcément qu'ils sont des planqués, ou des tortionnaires...

Puisqu'il faut des hommes, par Pelaez et L. Pinel, Grand Angle

O. Kempf

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