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9/16

Je suis confus, je publie ce billet avec retard : effet des vacances sans doute... Une sorte de trêve des confiseurs travailleurs. Pas comme la trêve en Syrie. Elle vivra ce que vivent les trêves, l'espace d'un soir, l'espace d'un matin, une petite semaine tout au plus. Elle aura permis à certains de reprendre leur souffle (vous avez dit "pause opérationnelle" ?), aux autres de croire qu'un monde de paix est possible, à ceux-ci de prendre le beau rôle (mais non, on n'est pas que méchant, nous aussi on veut la paix), à ceux-là de montrer qu'ils ont encore de l’influence sur le terrain (vous avez dit "pragmatisme" ?). Et pourquoi pas, d'initier peut-être un bout de négociation politique car à la fin, il faudra bien passer par cette négociation. De ce point de vue, la trêve permet aussi de mesurer les rapports de forces sur le terrain diplomatique, vérifier si telle ou telle position a évolué.

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Misty Mission

Voici une BD sur une période peu traitée, celle de la guerre du Vietnam, vue des Américains. Mais l'auteur est français, ce qui nous éloigne du style des comics. Et c'est une réussite séduisante à bien des égards.

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8/16

En Syrie, les choses se clarifient, paradoxalement. Les Kurdes, alliés à la fois aux Américains et aux Russes, progressent partout, surtout au nord d'Alep, à la grande rage des Trucs. Ceux-ci ripostent en transférant des combattants rebelles (même pas présentés comme modérés) pour aller défendre le dernier saillant résiduel, et bombardent allègrement l'enclave kurde au nord ouest de la Syrie. Sans effet sur le terrain, cela va sans dire. Pendant ce temps, les forces du régime ont terminé le bouclage d'Alep. Parallèlement, les FAS ont avancé dans la province de Lattaquié, et tiennent sous leur feu l'autoroute M4, en provenance d'Idlib, coupant par là tout renfort vers les combattants qui tiennent encore dans la province. Celle-ci devrait donc être bientôt entièrement reconquise, avant de lancer _une offensive vers Idlib, verrou entre Alep et Hama. CE serait tout le noyau rebelle au centre de la Syrie utile qui serait bientôt pris en écharpe. De même, chose qui n'a pas été notée par la grande presse, il semble qu'elles aient avancé jusqu'aux hauteurs ouest de Rakka, tandis qu'une percée conjointe entre les Forces syriennes et celles du PYG a pris un point de contrôle entre Rakka et Mossoul. Ainsi, alors que tout le monde observe Alep avec découragement, le régime et les Kurdes préparent la prochaine étape : imaginez un peu qu'ils réussissent à chasser l'EI de Rakka ! Les nombreuses critiques à l'encontre des Russes (vous ne combattez pas l'EI) tomberaient d'un coup.

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Gagner le cyber conflit (fiche de lecture)

Quand un des meilleurs cyberstratégistes français lit un de mes livres (co-écrit avec FB Hyughe et N. Mazzucchi), je suis déjà super content. Quand il en fait une fiche de lecture très élogieuse, je suis évidemment ravi : cela prouve que cette recherche collective sur l'action stratégique dans la couche sémantique n'était pas vaine et qu'elle va au-delà de la simple e-réputation que certains croient être l'alpha et l"omega de cette couche sémantique. Merci Bertrand pour ce témoignage qui va droit au cœur. O. Kempf

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7/16

Semaine un peu folle, marquée par la confusion extrême des événements, des "décisions", des déclarations. De Bruxelles à Munich, d'Alep à Syrte, de Washington à Moscou, on vit beaucoup d'imprécision. Le trouble géopolitique est d'abord dans les esprits et le manque de clairvoyance. La sidération de l'Occident fait peine à voir.

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6/16

Alep : l’armée du régime a donc coupé la route nord reliant Alep à la frontière turque. C'était le cordon ombilical des insurgés qui tiennent une partie de la ville. L'encerclement complet n'est plus qu'une question de jours. C'est coup double pour le régime : couper Alep, prendre Alep, et c'est définitivement reprendre le contrôle de la Syrie utile et engager une réduction, dans la durée, des résistances qui demeurent. Tant pis pour les Américains qui prévoyaient un nouvel Afghanistan (on ne sait s'ils pensaient à leur expérience ou à celle des Russes : voir ce billet ici sur la logique des succès militaires russes). Mais l'autre atout, c'est que le régime a relié ses forces avec la poche kurde du nord ouest. Désormais, il ne reste plus que quelques dizaines de kilomètres entre l'est d'Alep et l'Euphrate pour rejoindre le reste de la résistance kurde. Imaginez alors que toute la frontière nord avec la Turquie soit tenue par un isolat kurde : formidable pied de nez à Ankara et allié de poids pour la future recomposition plus ou moins fédérale que prépare le régime (sans même parler du prochain retournement des Druzes au sud). Autant vous dire que vu d'Alep, Genève est loin et décalé. (paragraphe rédigé lundi soir... depuis, toute la presse a dit la même chose).

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