La dérive orientale de l'Allemagne

J'avais l'impression d'une certaine dérive allemande.

Chacun a pu constater l'éloignement progressif des deux rives du Rhin, et la panne progressive du moteur franco-allemand. On attribuait cela à la personnalité de M. Sarkozy, à celle de Mme Merkel.

Il faut ajouter deux considérants :

- d'une part, l'Allemagne ne s'éloigne pas seulement de la France, mais de toute la structure occidentale : aussi bien de l'UE (on voit refleurir l'expression de 'pays du club Méd", qu'on n'entendait plus depuis cinq ans et depuis la pérennisation de l'euro) que de l'Otan : car malgré toutes les déclarations, on voit bien que peu à peu, ce n'est plus l'Allemagne qui est le meilleur élève de l'Alliance, mais c'est la France. En ce sens, le sommet de Strasbourg-Kehl n'est pas symbolique à cause du seul retour français, il marque également l'éloignement allemand. Éloignement qui est aussi transatlantique.

- d'autre part, on voit bien s'accentuer le tropisme oriental de l'Allemagne, tournée vers son flanc oriental, et intéressée par ces terres qui prolongent la plaine du nord, cette longue étendue qui commence dans les Frises pour s'étendre jusqu'à Vladivostock. Cela est particulièrement éclairant dans le très bon billet de l'ami Victor (ici).

Il faut donc regarder la prochaine Wehrkunde sous cet angle là également, malgré l'année électorale (voir ici), et malgré la crise économique, deux facteurs qui viennent compliquer l'analyse géopolitique.

Olivier Kempf

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