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A propos des sommets de l'Otan

On peut s'interroger sur la fréquence, et donc l'utilité des sommets de l'Otan. (liste officielle ici)

pesd_otan.jpg : Débat AGS du mois !

Il n'y en a quasiment pas eu au cours de la guerre froide. Laissons de côté les sommets de circonstance, réunis pour une occasion particulière (Paris 97, Acte fondateur OTAN-Russie ; Rome 2002 : COR ; QG OTAN 2005 : visite du président Bush).

Car un sommet se tient à intervalles réguliers, dans l'après-guerre froide, pour forcer les décisions dans la structure et donner un retentissement politique et symbolique à l'alliance.

Dans les années 1990, on se réunit environ tous les trois ans : 91, 94, 97, 99, 2002.

Depuis, le rythme s'est accéléré : 2002, 2004, 2006, 2008, 2009, 2010 (Lisbonne en novembre 2010, selon ce qu'on sait aujourd'hui). On est passé à un sommet tous les deux ans, puis à un sommet tous les dix-huit mois.

A chaque fois, on nous dit que c'est drôlement important. Si Prague est effectivement le plus important du XXI° siècle (réforme de structure et NRF), Istamboul en2004 a été moindre (Initiative de coopération d'Istamboul), quand Riga et Bucarest ont été assez fades.

Le danger, c'est que l'intérêt s'émousse : même en France, on est en train de découvrir que la communication à tout va ne suffit plus à garantir l'adhésion...... Je m'égare !

Mais à l'international, c'est encore plus vrai, car on a plus que jamais le sentiment que c'est encore une réunion où les grands de ce monde se font prendre en photo, et puis c'est tout. En clair, en voulant faire de la diplomatie publique, on érode l'intérêt et donc la bienveillance, et la capacité de convaincre.

Surtout, les décisions ne sont plus forcées : ni internationalement, ni dans la structure. Ainsi a-t-on vu la Grèce refuser la procédure d'adhésion à la Macédoine; quant à la structure, si on un sommet dans dix-huit mois, pourquoi décider ce coup ci ?

Il serait temps que les alliés décident enfin de réduire le rythme de leurs réunions. Si chacun veut bien croire que le sommet de Strasbourg aura de l'importance, pour toutes les raisons que j'ai déjà évoquées, a-t-on vraiment besoin de se réunir à nouveau à Lisbonne dans dix-huit mois ? ?

NB : sur le sujet, on lira avec intérêt K.-H. Kamp, directeur de recherche du Collège d Défense de l'Otan, qui aboutit aux mêmes conclusions : voir ici son article de juin 2008

O. Kempf

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