Attentat en Irlande du nord

La reprise de la violence en Irlande du Nord (voir ici) (voir également Th. Renard ici) et la recrudescence de groupes de l'IRA, (véritable ou continuité) amène deux commentaires :

1/ Un processus de paix ne s'arrête pas avec l'accord de paix. Si les progrès s'ensablent, ce qui a l'air d'être le cas à Belfast, alors les extrêmes renaissent car les modérés ne peuvent valider leur stratégie de négociation. C'est l'équivalent de ce qu'on observe en Palestine, entre l'Autorité palestinienne et le Hamas.

2/ Ces attentats surviennent au moment ou la rhétorique bushienne de "guerre contre la terreur" a montré toutes ses limites : pas seulement sur le terrain, mais surtout conceptuellement. Chacun admet désormais qu'il est vain de vouloir faire la guerre contre une technique (aussi horrible soit-elle) mais qu'on la fait toujours contre des entités politiques, quel que soit le degré de leur organisation. La guerre se fonde toujours sur des motifs politiques. En affirmant cela, même de l'autre côté de l'Atlantique, on rouvre la porte à une plus grande tolérance envers l'action terroriste, pourvu qu'elle soit justifiée par une cause "admissible". On n'en est plus aux quêtes pro IRA dans les églises nord-atlantiques.... mais il est possible que le desserrage de l'étau conceptuel (celui de l'aversion à toute forme de terrorisme) amène certains mouvements terroristes anciens à reprendre du service.

Seront-ils plus admissibles parce qu'ils sont européens

Il faut espérer que non.

O. Kempf

Haut de page