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Frontières et douanes

Parlant assez souvent de la frontière, de son rôle géopolitique d'enveloppe qui définit en même temps qu'elle sépare, je me suis finalement assez peu intéressé à son utilité pratique.

Concrètement, qu'est-ce qu'une frontière ? deux choses : des bornes frontières (dans les champs, les bois, etc...) ; et des postes de douanes (sur les routes, dans les gares, les aéroports,...).

rosal_de_la_frontera.jpg NB : Poste de douane tiré de l'exposition sur les postes de douanes, voir ici.

Avec l'UE, "les frontières ont disparu". Et chacun a constaté qu'il allait en Belgique, Espagne, Grèce, ... sans que le douanier moustachu ne montre le bout de son nez. Le même "chacun" constate dans le même temps que les voitures des douanes se promènent loin à l'intérieur du territoire : vous voyez au loin une voiture bleue au bord de la route avec des gars en uniforme, vous ralentissez parce que vous croyez que ce sont des gendarmes, que nenni, des douaniers ! preuve que le contrôle des frontières existe toujours, mais s'opère de façon différente.

Revenons à l'Europe : "libre circulation des personnes, des biens et des capitaux". Une CNI suffit donc pour les personnes, un virement interbancaire pour l'argent, quant aux marchandises, on les transportent par toutes sortes de moyens.

C'est ici que l'article paru hier dans le Monde est bigrement intéressant :

Car le transport ne passe plus par des routes, mais par d'autres "voies". Et internet plus la poste (les colis) augmentent la contrefaçon. Qui atteint deux choses : la fiscalité (donc le financement de l'Etat) mais aussi la propriété intellectuelle (grand débat actuel à propos de la discussion au Parlement sur le téléchargement illégal, qui m'a valu un long débat familial avec ma progéniture).

Auparavant, on associait mondialisation et NTIC en expliquant que cela favorisait la financiarisation de l'économie (avec le résultat que l'on sait) mais aussi le télétravail, et donc les délocalisations. Mais le circuit des marchandises restait concentré dans des vecteurs identifiés (conteneurs, oléoducs, voies ferrées, cargo) : un transport "massifié". On assiste aujourd'hui à une fragmentation de ce transport : le nombre augmente corrélativement à la diminution de la taille du colis.

Bref, c'est sacrément géopolitique. Internet ne fait donc pas que favoriser la libre circulation des idées (et vous, lecteur de ce blog, en êtes un friand exemple) : il sert également à bousculer les légitimités traditionnelles.

O. Kempf

Commentaires

1. Le mercredi 18 mars 2009, 20:57 par

"Et internet plus la poste (les colis) augmentent la contrefaçon. Qui atteint deux choses : la fiscalité (donc le financement de l'Etat) mais aussi la propriété intellectuelle [...]"

Deux remarques :
"augmentent la contrefaçon", sur le fond et la formulation, j'ai un doute.

Je dirais qu'Internet simplifie le commerce et rapproche l'acheteur du vendeur, mais pour ce qui est de la contrefaçon, pas plus qu'un camelot ou un vendeur à la sauvette. Qu'il faudrait comparer avec l'augmentation des ventes "légales", l'augmentation étant générale, dont en rapport comparatif, il n'y a peut-être pas une augmentation déséquilibrée de la contrefaçon.

Deux autres cibles de la contrefaçon (au sens large) non évoquées ici, et aussi préoccupantes : la santé (gros gros problème), et les données personnelles (idem)… avec comme principal vecteur de propagation les victimes elles-mêmes.

2. Le mercredi 18 mars 2009, 20:57 par

Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'au niveau technique le protocole qui sert de fondation à Internet (Internet Protocol ou IP) est basé sur cette idée de morcellement de paquets de données.

D'autre part, on peut faire un parallèle entre Internet et le milieu aérien : comme ce dernier, l'espace électronique, auquel on accède par des hubs (dont le contrôle, notamment au travers de filtres, est un enjeu majeur), est marqué par une certaine continuité (en fait une ramification complexe de branches et nuages discontinus). De chez moi je peux échanger des informations avec le monde entier. Dans le cas d'une cyberattaque d'envergure, ce sont les éléments de l'infrastructure qui seraient attaqués, et non les paquets en route, de même qu'une offensive débute en général par une destruction des bases aériennes (militaires et civiles).

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