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L’identité de l’Europe (Histoire et géographie d’une quête d’unité) par Ch. Vandermotten et B. Dézert

L’identité de l’Europe Histoire et géographie d’une quête d’unité

Christian Vandermotten et Bernard Dézert

Armand Colin, collection U, février 2008

Perle trouvée à la librairie La GéoGraphie du boulevard Saint-Germain, ce petit ouvrage est passionnant.

Deux universitaires (l’un belge, l’autre français) se proposent d’inverser la proposition braudelienne. On se souvient que celui-ci, voulant retracer les temps longs, s’intéressait fortement au cadre géographique de l‘histoire. Le premier tome de son opus majeur, la Méditerranée, était ainsi uniquement consacré à la prise en compte de ce cadre géographique. L’inverse consiste alors à tracer l’histoire d’une géographie. La démarche intéressera tout particulièrement le géopolitologue, ravi de trouver là des fondements à ses propres travaux. Surtout quand le sujet est l’Europe, cadre « géographique » approprié pour un tel projet, et tout d’abord parce que son histoire est très documentée. Les géographes et les historiens y feront aussi leur miel, cela va de soi : Bénédicte et Stéphane, courez l’acheter !

C’est un travail remarquablement illustré, avec force cartes, photos, graphiques, histogrammes, courbes, schémas et encarts. La géographie est une science illustrée, ce livre le prouve avec profusion.

J’ai été personnellement particulièrement attiré par les premiers chapitres : le premier évoque les « limites, identité et diversité de l’Europe », le second le « milieu favorable », le troisième « la formation de l‘espace européen : de l’Empire romain à l’Europe industrielle ». Les quatre suivants (paysages ruraux, mutations de l’espace économique et politique, population européenne, régionalisation de l’espace européen) traitent d’une « histoire » plus récente et sont donc beaucoup plus « géographiques » : on retrouve ce qu’on lit quand les géographes se mettent à parler de « géopolitique de l’Europe » et ne font qu’un cours de géographie humaine, oubliant à la fois l’identité et la stratégie (j’ai même dans ma bibliothèque un ouvrage éponyme où l’auteur ne mentionne même pas l’Otan ! de qui se moque-t-on ?). Toutefois, Vandermotten et Dézert n’invoquent pas la géopolitique et s’assument comme géographes : leur projet est autre. Je trouve donc dans ces quatre chapitres énormément de données analysées et mises en perspectives, intéressantes mais spécialisées. Cela suscite moins mon attention que les précédents.

Elle revient avec le dernier chapitre, conclusif, sur les perspectives. Et notamment le sous chapitre sur « quel futur pour la carte de l’Europe », tout à fait passionnant, tout comme « la maîtrise des problématiques environnementales et énergétiques », « l’avenir de l’Europe dans le monde », et « quel futur pour la construction européenne ». Là est à mon avis un des atouts de ce livre : distinguer nettement l’Europe de l’UE, et traiter d’abord de la première sans ignorer la seconde.

Ouvrage d’universitaire, très documenté, avec un appareil scientifique en fin d’ouvrage remarquable et complet, ce livre est une référence qu’il faut posséder.

O. Kempf

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